L’AUBÉPINE : la plante des coeurs brisés
L’AUBÉPINE : la plante des coeurs brisés
L'Aubépine : botanique, histoire, cueillette, cuisine, propriétés, principes actifs, utilisations, symbolisme...
Ce mois-ci, j’avais envie de vous parler d’une plante bien connue, pour changer, une de ces jolies médicinales qu’on trouve dans tant de jardins qu’on la regarde à peine. Et pourtant, on aurait tort de la sous-estimer : la Mélisse est reconnue comme plante médicinale depuis la Grèce antique et réputée pour ses bienfaits sur le système nerveux et digestif, mais aussi pour ses propriétés antivirales et antioxydants. A condition d’en connaitre certaines subtilités, comme nous allons le voir ensemble…
Aujourd'hui, nous allons donc vous parler de :BotaniqueHistoireCulture et cueilletteCuisinePropriétés et utilisationsSymbolismeLa Mélisse est une plante vivace à port buissonnant de la famille des Lamiacées (même famille que les Menthes).
Melissa officinalis, son nom scientifique, vient du grec "melissophullon" qui signifie "feuille à abeilles", car ses fleurs attirent particulièrement ces insectes pollinisateurs (melissa = abeille).
On l’appelle aussi Mélizette, Baume mélisse, Menthe au citron, Piment des abeilles, Silène poncirade, Thé de France, Herbe à citron, et bien d’autres encore.
La Mélisse est une plante originaire de l’est du bassin méditerranéen (Balkans, Asie Mineure) et de l’Asie Occidentale, puis elle s’est répandue dans toute l’Europe et est maintenant cultivée dans toutes les parties tempérées du monde. En France, elle est présente en spontané partout, aussi bien dans les bois que dans les jardins, et c’est aussi une plante de culture fréquente. On la trouve particulièrement dans le sud de la France, en Corse et en Anjou. Vous en verrez souvent le long d’un vieux mur dans les campagnes, car si elle a le choix, elle s’implantera d’elle-même dans un endroit mi-ombre mi-soleil. En effet, elle aime les sols frais et ombragés, mais supporte aussi bien le soleil que l’ombre, en terme d’exposition.
Vous la trouverez souvent autour des vieilles habitations car elle est de culture ancienne.
C’est une plante facile à reconnaitre : mesurant de 30 à 80 cm de hauteur en général, elle présente des tiges à section carrée, comme toutes les plantes de la famille des Lamiacées. Ses feuilles sont opposées sur la tige, et ses feuilles dentées sont finement gaufrées, ce qui les rend très reconnaissables, d’un vert foncé dessus, et pâle dessous. Surtout, quand on la froisse, les feuilles de Mélisse, légèrement poilues et rugueuses au toucher, dégagent une forte odeur citronnée (d’où son nom d’Herbe à citron). Les fleurs à 2 lèvres, caractéristiques elles aussi de cette famille, blanches ou légèrement rosées, ont une forme de cloche et dégagent ce nectar si apprécié des abeilles.
Elle est parfois confondue avec la Citronnelle, à cause de leur odeur citronnée. L'arôme de la Mélisse reste cependant plus léger que celui de la Citronnelle : il est plus doux alors que la Citronnelle est plutôt stimulante.
La Mélisse contient de nombreuses molécules intéressantes sur le plan médicinal, notamment :
des huiles volatiles (géranial, néral, citronellal, etc). La quantité et le type des huiles sont grandement dépendants du sol, du climat, de la saison et d’autres paramètres ;
des tanins (acide rosmarinique et autres dérivés d’acide caféique)
des composants amers (acide ursolique et oléanolique)
et des flavonoïdes (lutéoline et autres).
On notera surtout que pour une Lamiacée, la Mélisse contient une toute petite quantité d’huiles essentielles, environ 0,03% de sa masse totale sèche (à comparer avec environ 0,3% pour la menthe). C’est pour cela que la plante supporte très mal le séchage, qui fera évaporer ces huiles fragiles, et selon les propriétés recherchées, on utilisera donc certaines formes et pas d’autres.
La Mélisse fait partie de la pharmacopée humaine depuis la Haute Antiquité, même si elle a d’abord été utilisée non pas sur le plan médicinal, mais pour servir d’appât pour l’essaimage des abeilles. Ensuite, on l’a cultivée pour nourrir ces pollinisateurs si précieux et les aider à émigrer vers de nouvelles ruches, en en plantant des pieds autour de la nouvelle habitation.
Côté médecine, ce sont les médecins arabes qui sont les premiers à faire connaitre les vertus de la Mélisse. Hippocrate et Avicenne la recommandait pour ses propriétés digestives.
Le philosophe Pline de la Rome antique, la tenait en grande estime, mais plutôt comme une plante magique capable d’empêcher le sang de couler si on l’attachait à une épée ou un sabre !
Elle fait partie du fameux Capitulaire de Vitis, rédigé par Charlemagne, qui ordonne sa culture dans tous les couvents et monastères de France. La grande Hildegarde de Bingen considère la Mélisse comme une grande médicinale, « qui réjouit le coeur ».
D’ailleurs, au Moyen-âge, la Mélisse entre dans les charmes destinés à attirer la réussite sociale : celui qui la porte sur soi est populaire, recherché par son entourage, aimé et courtisé par l'autre sexe. Et on l’utilise pour rendre quelqu’un amoureux, mais attention, pas comme un aphrodisiaque, plutôt pour faire naître des sentiments durables, tout en douceur.
Les herboristes ont souvent associé la Mélisse à d’autres plantes et vers la fin du Moyen Âge et à la Renaissance, la Mélisse participe à la fabrication de liqueurs alcoolisées célèbres, comme la Bénédictine et la Chartreuse. Le plus célèbre de ces élixirs de longue vie est la fameuse Eau de Mélisse des Carmes, créée en 1611 par les religieux du Carmel de la rue Vaugirard à Paris. On la surnommait même « l’Or Potable » !
Au 17eme siècle, on l’utilisait pour soigner de nombreuses affections nerveuses et digestives : elle était très réputée pour soulager les nerfs de ces dames de la cour du Roi-Soleil, et Richelieu en gardait, parait-il, toujours un flacon à portée de main pour soulager ses migraines.
Encore aujourd’hui, l’Eau de Mélisse des Carmes est fabriquée par un laboratoire pharmaceutique français suivant la recette originale, dont on a préservé le secret jusqu’à ce jour. C’est même le plus ancien produit vendu en pharmacie !!
La Mélisse est une vivace très résistante au jardin ou en pot, et comme c’est l’une des plantes médicinales les plus simples et les plus utiles, il est vraiment très intéressant de la cultiver chez vous, pour avoir accès à la plante la plus fraîche possible.
Car comme je l’ai déjà évoqué, les composants actifs de la Mélisse se trouvent essentiellement dans ses huiles essentielles, qui existent en faible quantité dans la feuille, et qui sont très sensibles à l’oxydation du séchage. Donc, on utilise une Mélisse cueillie récemment, bien séchée et bien conservée (votre herboristerie préférée est là pour ça), ou bien on la cultive pour l’avoir sous la main !
La Mélisse est de culture facile et vous la trouverez facilement en jardinerie. Lorsqu’elle est bien établie, elle vous fournira une grande densité de feuilles (ce sont elles qu’on utilise en phytothérapie).
On peut faire la cueillette deux fois dans l’année :
juste avant la première floraison du printemps, lorsque les fleurs commencent juste à apparaître. Les fleurs développent une odeur de punaise écrasée, donc on veuille vraiment juste avant la floraison… Comme pour toutes les aromatiques, cueillez le matin lorsque la rosée s’est dissipée : n’attendez pas les chaleurs de l’après midi, car une partie des huiles se sera dissipée.
pendant l’automne. Vers la fin de l’été, rabattez les tiges sèches de la Mélisse et vous verrez une nouvelle série de feuilles apparaître à la base de la touffe à l’automne, qui sont particulièrement aromatiques.
Attention au séchage : l’odeur citronnée de la Mélisse disparait presque complètement à l’état sec, c’est normal. Par contre, gardez votre plante bien au sec, sinon elle virera au marron et noircira très vite, signe qu’elle a perdu sa vitalité. On la garde plutôt en bocaux, car les sachets kraft ne bloquent pas assez bien l’humidité.
Si vous n’avez pas de jardin, sachez que la Mélisse peut être cultivée en appartement, devant une fenêtre ensoleillée ou sur un balcon.
en infusion, la Mélisse a une odeur très végétale, celle du foin juste ramassé. Son goût est fin et doux comme le miel, laissant une légère amertume en fond de bouche.
Côté cuisine, la Mélisse fraîche a un goût acide, citronné et frais, légèrement astringent, plutôt agréable. Ses jeunes pousses peuvent être utilisées crues en salade, ou cuites avec des légumes, en accompagnement de plats de poissons, de volaille, ou avec les oeufs. On s’en sert aussi pour assaisonner les sorbets, les salades de fruits ou encore certaines sauces. On l’utilise aussi en Espagne pour aromatiser le lait !
Mais elle est somme toute peu utilisée en cuisine. Par contre, on a d’innombrables recettes de liqueurs de Mélisse ou sirops de Mélisse, plus ou moins dérivés de la fameuse eau de Mélisse des Carmes (qui compte tout de même pas moins de 14 plantes), qu’on prend diluée dans u peu d’eau, ou quelques gouttes sur un sucre.
Je vous en mets ci-dessous deux recettes classiques :
* Eau de Mélisse familiale d’après Marie-Antoinette Mulot, dernière herboriste diplômée en France :
1 litre d’eau de vie blanche, ou alcool à 80°
50 à 350g de Mélisse fraîche, 5g de Cannelle, 15g de zeste de citron (non traité)
10g de racines d’Angélique, 15g de coriandre, 10g de girofle, 15g de muscade
Macérer pdt 15 jours
Filtrer c’est bon !
* Sirop relaxant Mélisse-orange
Un sirop délicieux pour calmer les enfants et les adultes.
50 g de feuilles de Mélisse fraîche
500 ml d'eau
400 g de sucre de canne
Jus d'1 orange bio
Zeste d'1/2 orange
Préparation : Faites infuser la Mélisse dans l'eau bouillante 20 minutes. Filtrez et ajoutez le sucre, le jus et le zeste d'orange. Faites réduire à feu doux jusqu'à consistance sirupeuse.
Ce sont les feuilles, les tiges et les fleurs de la Mélisse qui sont les parties utilisées en phytothérapie.
C’est une plante de nature refroidissante, calmante et légèrement asséchante selon la MTC, ce qui signifie qu’elle va agir particulièrement bien sur les tissus, les conditions et les tempéraments chauds et excités.
Toujours selon la MTC, la Mélisse est une plante en lien avec le Gros intestin et le Coeur, ce qui est tout à fait vérifié par les études scientifiques modernes, comme on va le voir !
1/ Sphère nerveuse :
La Mélisse est avant tout une grande plante de la sphère nerveuse : c’est une équilibrante des systèmes sympathique et parasympathique, aux vertus à la fois tonique nerveuse, antispasmodique, sédative et anxiolytique.
Toutes les menthes sont légèrement calmantes pour les nerfs, mais la Mélisse a une dimension plus acide, beaucoup plus rafraichissante, qui permet de refroidir l’organisme qui a tendance à s’emballer. Or quand on s’angoisse, on considère que c’est une situation de surchauffe : notre métabolisme s’accélère, décharge d’adrénaline, coeur qui s’emballe, etc… C’est dans ce genre de cas que la Mélisse va être particulièrement intéressante : anxiété, angoisse, d’origine connue ou inconnue, accompagnées de palpitations cardiaques ou plus globalement d’une sur-activation du système nerveux sympathique (sécrétions élevées d’adrénaline et de cortisol : mains moites, transpiration sous les aisselles, bouche sèche, boule dans l’estomac, sensation d’avoir tout le temps chaud)… et ce, quel que soit le sujet : une jeune femme délicate qui a ses « vapeurs », ou un gros costaud qui s’excite ! La Mélisse convient à tout type de personnalité et tous succombent à ses effets calmants, même si la Mélisse est particulièrement utile quand la personne est repoussée par les sédatifs médicamenteux ou de type Valériane, et a horreur de se sentir groggy et à moitié endormi. Ces personnes réagiront beaucoup mieux à la Mélisse ou à la Passiflore.
Plus largement, les profils psychologiques qui réagiront le mieux à la Mélisse sont les gens plein d’énergie, d’enthousiasme, pétillants et pleine d’entrain, qui entreprennent une multitude d’activités à la minute, qui aiment tellement la vie qu’ils n’ont pas une seconde à perdre ! Ils sont souvent très organisés, très positifs, ont une bonne humeur contagieuse et sont ouverts sur le monde et les gens, parfois trop en demande… et avec les mains moites !!
Mais quand on dit que la Mélisse est efficace sur tout le monde, c’est que les dernières études scientifiques démontrent même que 95% des patients souffrant d’anxiété faible à modérée et de troubles du sommeil constatent une amélioration de leur situation, avec une rémission totale de l’anxiété chez 70% des patients et une rémission totale de l’insomnie chez 85% des patients. La Mélisse agit notamment en augmentant les niveaux de certains de nos neuro-transmetteurs, les fameux GABA, dans notre cerveau, comme les benzodiazépines. Calmante, anti-dépressive, elle apaise la sur-activation du système nerveux sympathique et, par rebond, diminue la sécrétion d’adrénaline et de cortisol. Son action sur la neurotransmission est dose-dépendante.
Elle a aussi un effet sédatif marqué et, associée avec la Valériane, certaines études scientifiques la donnent aussi puissante que des somnifères de synthèse ! Elle permet de prendre du recul par rapport aux idées qui tournent dans cesse et rongent l’énergie. Elle calme les frustrations, les ruminations qui entrainent une insomnie sans cause précise. Mais globalement, on utilisera la Mélisse dans le traitement de la plupart des troubles nerveux : stress, anxiété, angoisses, crise de nerfs, migraine et tachycardie d’origine nerveuse, insomnie… Chez l’homme, on considère qu’elle a un effet anti-dépresseur à partir de 600mg/jour.
Elle est aussi intéressante pour accompagner les enfants hyperactifs, ou ayant des difficultés de concentration, en particulier en association avec la Valériane. Diverses études ont démontré aussi qu’elle améliore la concentration chez les étudiants et les personnes atteintes d’Alzheimer, dont elle calme aussi l’agitation, particulièrement sous forme d’huile essentielle : les études ont démontré des résultats prometteurs en terme de qualité de vie.
Par contre, on ne sait pas exactement quelles sont les molécules qui lui procurent ces vertus : diverses études démontrent en effet que c’est l’ensemble des composants de la plante, le fameux « totum » cher aux herboristes, qui fait son effet, alors que les extraits séparés sont inefficaces ! On pense quand même qu’une grande partie de ses vertus sur la sphère nerveuse provient de ses huiles essentielles, on privilégie donc dans ce cas les formes alcoolatures qui conservent mieux ces molécules que la plante sèche. On utilise aussi l’huile essentielle de Mélisse elle-même, mais elle a un rendement très faible et elle est par voie de conséquence extrêmement chère ! Pour la forme infusion, on s’assurera de la qualité de la plante sèche, ou mieux, on prendra de la plante fraiche ! Ceci est particulièrement vrai pour les propriétés anxiolytiques de la plante.
En cas de troubles du sommeil/insomnie :
EHA : en général 20 à 30 gouttes, 2 à 3 fois par jour.
On peut aller jusqu’à 50 gouttes avant repas du soir + 100 gouttes au coucher.
Infusion : 10g de feuilles par litre, 2 à 4 tasses/jour.
Bain calmant et relaxant : 50g de feuilles par litre, 15mn d’infusion et ajouter à l’eau du bain.
Pour un effet optimal, prenez la Mélisse en cure de 3 semaines minimum, car ses effets calmants s'accumulent avec le temps.
Comme elle est antispasmodique, au-delà de son effet sur le système nerveux, la Mélisse met fin aux crispations douloureuses des organes : palpitations, bourdonnements d’oreilles, vertiges, crampes d’estomac, crampes d’intestins, maux de tête d’origine digestive, toux inextinguibles, crise d’asthme, crampes utérines aux moments des règles, et vomissements de la grossesse.
2/ Sphère digestive :
C’est la 2eme grande sphère d’action de la Mélisse : stomachique, anti-inflammatoire, carmitative antivomitive et antispasmodique, c’est une plante majeure du système digestif. C’est même sur ce plan-là que la Mélisse était la plus utilisée autrefois.
Sa légère amertume tonifie la relâche des sucs gastriques. Ses huiles essentielles antibactériennes éliminent les bactéries qui sont la cause de la fermentation et de la création de gaz. Ses propriétés antispasmodiques la rendent calmante pour les crampes d’estomac en particulier lorsqu’elles sont accompagnées de gaz.
La Mélisse est aussi cholérétique (stimule la sécrétion de la bile) et agit sur tous les troubles liés à une insuffisance hépato-biliaire.
Elle est particulièrement intéressante aussi en cas de nausées, quelle qu’en soit la cause : gastro-entérite, PB de transport, chimiothérapie, grossesse. D’ailleurs, pour les femmes enceintes, c’est une alliée de poids, aussi bien pour les nausées du 1er trimestre que pour les spasmes douloureux du 3eme trimestre. En plus, son goût agréable et citronné en fait un remède facile à prendre, moins efficace que le gingembre, mais souvent mieux tolérée car elle a un goût moins typé.
C’est aussi une anti-ulcérogène démontrée, que ce soit pour l’acidité gastrique, les ulcères ou les aphtes dans la bouche.
Bref, c’est une bonne plante, simple et efficace, pour les problèmes digestifs en tout genre, y compris chez les enfants. Après un repas difficile, une tisane concentrée sera l’idéal, plutôt qu’une grande tasse qui risque de trop diluer les sucs gastriques. On l’associe facilement avec la menthe poivrée dans ce genre de cas.
Le système digestif étant qualifié de 2eme cerveau, on ne s’étonnera pas tant que ça que la Mélisse, grande plante nerveuse, ait une action pareille sur la digestion aussi… Lorsque le système nerveux est perturbé, la digestion aussi, et vice-versa. La Mélisse travaille donc particulièrement bien sur les troubles digestifs d’ordre nerveux, lorsque les deux indications sont présentes.
3/ Sphère immunitaire :
Comme si ça ne suffisait pas, la Mélisse a démontré aussi récemment de belles capacités antivirales et antifongiques. elle est très active en particulier sur les virus de la famille Herpès, labial ou génital, même les souches résistantes à l’aciclovir. Elle lutte aussi contre l’influenza et l’herpès zoster responsable du zona.
La clé est d’agir dès les premiers symptômes de la crise :
Prendre la Mélisse en interne – une teinture de plante fraîche ou une infusion de feuilles fraîches ;
Appliquer la Mélisse en externe – le plus efficace (mais le plus coûteux aussi) étant d’utiliser une huile essentielle de Mélisse diluée dans une huile végétale – 1 volume d’huile essentielle pour 5 volumes d’huile végétale. Sinon, on peut aussi l’utiliser en compresse d’infusion concentrée (50g de feuilles/litre).
En friction, les feuilles fraiches calment aussi les piqures d’insectes.
On peut penser que la Mélisse exerce une activité antivirale pour les autres types de virus, et pas seulement pour le virus de l’herpès. Les études scientifiques se sont hélas essentiellement concentrées sur l’herpès.
Mais traditionnellement, la Mélisse est aussi utilisée pour soulager les névralgies et les blessures mineures, mais aussi la relaxation des muscles et des nerfs, lorsqu'ils sont tendus, au vu de ses capacités antispasmodique et analgésique mineure (comme l’aspirine, à forte dose). Ses propriétés anti-inflammatoires peuvent aussi se révéler intéressantes au niveau de la zone ORL.
Une récente étude in vivo indique tout de même que l’huile essentielle de Mélisse peut inhiber de façon marquée le pouvoir infectieux du virus du sida, dans la phase précoce de l’infection, par inhibition de la transcriptase inverse. Elle concentre ainsi de nombreux espoirs, à vérifier dans de nouvelles études, donc.
L’huile essentielle de Mélisse, bien qu’extrêmement chère, a démontré des propriétés antibiotique et antifongique intéressante, notamment sur Candida albicans. Elle est très efficace sur les bactéries Gram+ en particulier. Mieux que l’HE de Lavande !
De manière plus large, la Mélisse a aussi démontré des propriétés antioxydantes trois fois supérieures à celles de la vitamine C et de l’extrait de thé vert ! forcément, côté immunité, ça aide : la Mélisse exerce un effet protecteur marqué contre le stress oxydatif, elle protège nos cellules contre le vieillissement prématuré dû aux radicaux libres. Si vous traversez une période de votre vie où vous suspectez un stress oxydatif élevé (stress, alimentation glycémique, toxines et pollution, exposition aux métaux lourds, maladies dégénératives et auto-immunes), la Mélisse, en simple infusion de feuilles fraîches ou sèches de qualité, vous fournira une protection journalière intéressante.
Une étude démontre même qu’elle protège le personnel médical contre le stress oxydatif des radiations dégagées par les appareils de radiographie, avec amélioration de nombreux paramètres ! Et in vitro, les études confirment l’activité antitumorale de la Métisse sur de nombreux modèles cellulaires humains.
4/ Divers :
* La Mélisse est aussi une alliée de poids en cas d’hyperthyroidie. Ce n’est pas étonnant : certains symptômes décrits au niveau de la sphère nerveuse font évidemment penser à l’hyperthyroïdie : palpitations cardiaques, peurs, sueurs, hypertension (existent dans à peu près 1/3 des cas d’hyperthyroïdie), etc. La cause de l’anxiété chronique peut être en effet due à une hyperthyroïdie sous-jacente.
Certaines études ont démontré que la Mélisse est frénatrice de la TSH, elle aide donc à baisser l’activité de la thyroïde et fait partie des plantes « refroidissantes » pour une thyroïde hyperactive, souvent en association avec le Lycope, ou l’Agripaume. ajouté à son effet calmant et antispamodique, son action neuro-endocrinienne en fait aussi une plante intéressante chez les femmes en hyper-hypophysisme (SPM, pré-ménopause).
* Comme toutes les menthes, la Mélisse est diaphorétique. Elle ouvre les pores de la peau pour favoriser l’échange de chaleur à la surface et donc contribuer à l’abaissement de la fièvre. Elle favorise la transpiration, un de nos mécanismes principaux pour réguler la chaleur interne. Elle peut donc être utilisée avec succès dans les phases de fièvre descendante, lorsque la personne a atteint le pic de température et commence à avoir envie de se découvrir. elle est très efficace en cas de fièvre éruptive chez l’enfant, notamment.
* Dans la sphère cardiaque, on l’utilise aussi en cas d’hypertension due au stress chronique : en plus de ses propriétés calmantes, la plante crée une légère vasodilatation parfois suffisante pour faire baisser légèrement la tension. Elle améliore aussi la circulation sanguine générale.
* Par ailleurs, la Mélisse s'avère être une alliée précieuse pour régler les troubles urinaires : que ce soit en cas d'énurésie, de dysurie, de mictions impérieuses ou encore de fuites urinaires, ses propriétés relaxantes et antispasmodiques permettent une meilleure gestion de ces problématiques.
* Enfin, on l’utilise aussi en cosmétique pour réduire les inflammations cutanées et les pellicules.
Globalement la douceur de la plante la rend très utile pour les petits problèmes de l’enfance : surexcitation, problèmes de sommeil, mal du transport, problèmes digestifs, etc.
Elle s’associe facilement à d’autres plantes :
En cas de dystonie neurovégétative, spasmophilie et troubles du sommeil vous pouvez l'associer à la passiflore.
En cas de tétanie, anxiété et angoisse à composante spasmodique vous pouvez l'associer à la valériane.
En cas d’éréthisme cardiaque, dystonie neurovégétative, nervosité et hyperémotivité vous pouvez l'associer à l’aubépine.
En cas d’états dépressifs légers à modérés à composante anxieuse et spasmodique digestive importante vous pouvez l'associer au millepertuis.
En cas de gastralgie et en prévention de récidive ulcéreuse ou de colite spasmodique vous pouvez l'associer la réglisse.
5/ Précautions :
La Mélisse est un remède PUISSANT, SÛR ET SIMPLE !!
C’est une plante exceptionnellement bien tolérée.
On l’évite uniquement en cas d’hypothyroïdie ou de prise de barbituriques ou de benzodiazépines. On évite aussi chez personnes ayant eu choc post-traumatique ou consommé drogues dures, car la Mélisse peut réveiller des souvenirs difficiles… De plus, la prise de Mélisse peut accentuer les effets de l'alcool sur l'organisme. Attention aux effets synergiques, donc.
La Mélisse représente avant tou la JOIE, la GAITÉ ! C’est une plante qui pétille et nous amène de même à vibrer de manière positive. La Mélisse, c’est la légèreté et l’insouciance de l’enfance. C’est l’amour et la popularité.
La Mélisse représente aussi L’IMPULSION : c’est la plante qui débloque les idées fixes, les ressassements, les énergies bloquées, qui remet en mouvement. C’est pourquoi, avant de prendre des décisions importantes, pour changer d’horizon, de travail, d’environnement, quand on a du mal à lâcher-prise ou qu’on résiste au changement, il est conseillé de demander l’aide de la Mélisse ! Dans tous les contextes de blocage, peu importe la situation, la Mélisse nous donnera l’impulsion qui nous manque pour débloquer les choses, faire le ménage dans notre coeur et faire confiance à notre intuition…
Car enfin, la Mélisse représente le SUCCÈS : elle nous parle de confiance en nous et de popularité, rappelez-vous, et elle favorise l’attention et la paix du coeur qui aident à surmonter les obstacle et à atteindre ses objectifs.
Ainsi, à l’instar de ses propriétés médicinales, la Mélisse est agréable et puissante à la fois !
Alors, comme les abeilles, apprenez à écouter sa sagesse, et pour la remercier, plantez-la et laissez-la se disperser dans votre jardin…
Références/sources :
Le Petit Larousse des plantes qui guérissent, de François Couplan et Gérard Debuigne
Du bon usage des plantes qui soignent de Jacques FLeurentin
Sandra Miller, docteur en Pharmacie
Luminessens
Christophe Bernard Althea Provence
ELPM
Secrets d’une herboriste Marie-Antoinette Mulot
L’herboristerie : manuel pratique de la santé par les plantes, Patrice de Bonneval
Plantes occidentales et médecine chinoise, Anne Vastel et Sylvie Chagnon
300 plantes médicinales de France et d’ailleurs, Claudine Luu, herboriste et praticienne MTC, et Annie Fournier
Traité d’herboristerie énergétique de Matthew Wood
Virginie Missaien, herboriste et naturopathe