La Sauge, la plus salutaire des aromatiques !
La Sauge, la plus salutaire des aromatiques !
Partons à la découverte d’une plante à tout faire, reconnue depuis la nuit des temps, à la fois utilisée comme aromatique et comme médicinale : la sauge.
Ce mois-ci, j’avais envie de vous parler d’une grande médicinale oubliée, comme dirait mon prof de botanique : c’est l’Agripaume.
Cette grande et belle plante qui est arrivée chez nous au cours du Moyen-âge est rarement usitée de nos jours, pourtant c’est une plante maîtresse en phytothérapie pour la santé du coeur et du système nerveux mais aussi, chez la femme, pour soulager les troubles liés aux menstruations et à la ménopause, notamment.
Alors, plutôt que de l’arracher sans autre forme de procès, si vous en trouvez dans votre jardin, découvrons ensemble comment cette plante a fini par occuper une place de choix dans la médecine traditionnelle européenne et asiatique…
L’Agripaume, de son nom scientifique Leonurus cardiaca, appartient à la famille des Lamiacées, la famille des Menthes, donc, mais elle est davantage amère qu’aromatique. Ce genre regroupe beaucoup de plantes reconnues pour leurs propriétés médicinales et aromatiques.
Agripaume vient du latin « Acer, Acris » qui signifie « Pointu » et de « Palma » qui désigne la paume de la main. Ces deux termes font référence à la forme des feuilles en lobes aigus.
Quant à son nom latin, Leonurus, c’est une référence à la forme de sa tige et de ses feuilles, ressemblant à une queue de lion, et cardiaca nous suggère déjà une partie de ses propriétés…
On l’appelle aussi Cardiaire, Cheneuse, Herbe des tonneliers, Queue de lion, Mélisse sauvage, ou Acripaume, selon les régions.
C’est une plante vivace qui possède une tige carrée et des fleurs bilabiées (à deux lèvres), comme la plupart des Lamiacées. Ses tiges robustes et dressées peuvent atteindre jusqu’à 1m20, et sont couvertes d’un duvet léger. Les feuilles de l’Agripaume sont très typiques, avec leur forme palmée et découpée, très esthétique, légèrement poilues elles aussi. Elles sont rondes quand elles sont jeunes, puis deviennent fines et élancées à l’âge adulte. Les fleurs varient du rose pâle au pourpre et son groupées en verticillés qui vont venir recouvrir toute la longueur de la tige, entre août et septembre généralement. Ces fleurs qui attirent beaucoup les pollinisateurs sont velues, des jolis poils doux et fins, mais attention elles sont aussi équipées de piquants puissants ! Le froissage des feuilles d’Agripaume donne une odeur plutôt déplaisante, par contre.
En automne, les les hampes florales sèchent, mais les feuilles basales rondes sont persistantes en hiver, même sous la neige !
L’Agripaume est souvent cultivée dans les jardins comme plante d’ornement, mais elle pousse aussi à l’état naturel dans les terrains vagues, les zones sauvages, les bords de route ou de chemins de fer, les clairières. Elle se ressème très facilement et se déplace en général beaucoup : elle ne reste pas plusieurs années de suite sur le même terrain.
On la trouve naturellement dans de nombreuses régions de l’Europe et de l’Asie, sauf sur les pourtours de la Méditerranée. Elle est aussi présente en Asie occidentale, de l'Himalaya à l'est de la Sibérie, en Afrique du nord, et en Amérique du nord où elle a été acclimatée facilement, eu égard à son caractère résistant.
Elle apprécie un environnement tempéré pour se développer pleinement, et elle préfère les terrains légèrement humides et bien drainés.
A noter que la plante est protégée en régions Provence-Alpes-Côte-d’Azur et Rhônes-Alpes : la cueillette sauvage de l’Agripaume cardiaque y est carrément interdite.
L’Agripaume a une composition riche et variée en molécules intéressantes et bénéfiques pour la santé. Elle contient notamment des alcaloïdes (qui agissent plus spécifiquement sur le système nerveux), des flavonoïdes (anti-oxydants puissants), des glucosides (qui agissent sur la tension, notamment), des tanins (propriétés anti-inflammatoires) du potassium, du bêta-carotène et de l'acide ursolique, qui est étudié pour ses propriétés antivirales.
Ça nous donne déjà une petite idée de son utilisation en phytothérapie…
Son utilisation remonte à la Grèce antique et à Rome, où elle était déjà conseillée pour ses vertus sur la sphère féminine. En Europe, on l’a utilisée pendant des siècles pour ses vertus médicinales, notamment au niveau nerveux, mais son histoire est riche et s’étend sur tous les continents : la Médecine Traditionnelle Chinoise, lui donne rapidement la réputation d’une plante de longévité, qui sert à harmoniser et fortifier l’énergie vitale du coeur. En Amérique, les peuples autochtones ont aussi très vite intégré l’Agripaume dans leur arsenal de plantes médicinales.
Mais c’est véritablement à partir du Moyen-âge et de la Renaissance que l’Agripaume devient très populaire pour ses vertus médicinales, notamment parmi les religieux qui la cultivent dans les jardins des monastères, mais aussi chez les médecins et autres apothicaires. L’Agripaume sera ainsi régulièrement citée dans les ouvrages médicaux et reste jusqu’au XVIIème siècle une plante médicinale de référence pour soigner les troubles cardiaques.
Ainsi, au XVIème siècle, le grand chirurgien Ambroise Paré faisait référence aux vertus de l’Agripaume, tant ses propriétés apaisantes et équilibrantes étaient reconnues. Matthiole en Italie, et Culpeper en Angleterre la cite aussi pour ses nombreuses vertus sur le plan cardiaque et nerveux.
Parallèlement, on utilise aussi l’Agripaume pour teindre les tissus dans une belle couleur vert olive foncé, et la tradition populaire en fait aussi une plante magique utilisée pour se protéger des envoûtements et des mauvais esprits… C’était aussi parfois un ingrédient utilisé pour fabriquer des philtres d’amour (plante tutélaire des femmes, elle était censé attirer les hommes).
L’Agripaume sera ainsi citée et utilisée régulièrement par l’homme pendant des sicèles, puis elle tombe peu à peu dans l’oubli, sauf au Royaume-Uni où il en est encore question au début des années 1900, et en Russie, où elle fait encore partie de la pharmacopée classique.
L’herboristerie contemporaine la redécouvre dans les années 2000 : l’Agence Européenne du Médicament, notamment, a jugé son usage traditionnel suffisamment fiable pour lui consacrer une monographie et de nombreuses recherches continuent d’explorer son potentiel.
Vous pouvez aller cueillir l’Agripaume dans la nature (sauf en Rhône-Alpes ou en Provence-Alpes-Côte d’azur, hein !), en respectant les règles de la cueillette éthique, bien sûr, mais vous pouvez aussi cultiver facilement l’Agripaume dans votre jardin pour profiter de ses bienfaits !
C’est une plante qui apprécie un sol bien amendé en compost et peut être plantée en plein soleil ou à demi ombragé, à condition de lui garder le sol humide mais bien drainé, pas détrempé, surtout pendant la période de croissance.
En herboristerie, on utilise généralement les sommités fleuries, qu’on récolte au moment de la floraison, pendant l’été, généralement, en fonction de votre région. C’est probablement à ce moment-là que les principes actifs sont à leur meilleur niveau, mais on vous conseille fortement de vous munir de gants de jardinage épais, car les éperons piquants des fleurs ne pardonnent pas…
Toutefois, faute de sommité fleurie, vous pouvez aussi ramasser la feuille seule , car nombre d’herboristes ont pu constater qu’elle fonctionne très bien aussi, même si elle est moins riche en principes actifs, et elle peut se ramasser toute l’année (y compris l’hiver) au besoin.
Non, l’Agripaume n’est pas utilisée en cuisine : elle a un goût très amer et âcre, franchement désagréable, et extrêmement peu aromatique, contrairement à de nombreuses Lamiacées (Menthes, thym, Basilic.)…
Certains myxologues l’expérimentent pour fabriquer des apéritifs bitter, mais pour la cuisine, vous pouvez oublier !
Sur le plan énergétique, l’amertume de l’Agripaume signe une plante de nature refroidissante, et même fortement refroidissante. C’est aussi une plante légèrement asséchante, et qui a des effets calmants associés à son âcreté.
En phytothérapie, c’est une plante qui est utilisée principalement en interne, et plus particulièrement dans 5 sphères principales :
1/ Sphère cardiaque :
Ce n’est pas un hasard si son nom latin est cardiaca : l’Agripaume est depuis longtemps reconnue pour ses vertus sur la sphère cardiaque. C’est une grande tonique et protectrice du coeur : on dit qu’elle est cardiotonique, ce qui joue un rôle clé dans la régulation des problèmes cardiaques.
Elle est particulièrement efficace pour calmer les palpitations et maintenir la régularité du rythme cardiaque, comme l’Aubépine, ce qui en fait une alliée précieuse pour ceux qui souffrent de légères irrégularités cardiaques (tachycardie, extra-systoles, arythmie.)…
On l’utilise aussi en cas d’hypertension : grâce à la molécule appelée léonine qu’elle contient, l’Agripaume a aussi des propriétés antispasmodique et vasorelaxante qui lui
permettent de ralentir les battements du cœur et d’abaisser la pression artérielle : on dit qu’elle a un effet « chronotrope négatif », comme les bêta-bloquants.
L’Agripaume contribue aussi à l’équilibre entre cholestérol LDL et HDL et elle agit sur la formation de plaques d’athérome (athérosclérose), elle participe ainsi à diminuer les risques d’infarctus du myocarde.
Elle a aussi un effet anti-oxydant marqué dans le contexte de l‘infarctus du myocarde, où elle agit protège les cellules du cœur de la destruction.
Sa capacité à agir directement sur le cœur et le système circulatoire lui confère un statut de choix dans l’arsenal des remèdes naturels pour le soutien cardiaque. Mais plus spécifiquement, l’Agripaume est une plante spécifique des dysfonctionnements cardiaques d’origine nerveuse : elle vient soulager les personnes inquiètes, stressées et anxieuses qui somatisent leur nervosité par des troubles cardiaques tels que des arythmies ou des palpitations. comme l’Aubépine, elle régule l'hypertension comme l’hypotension.
On lui attribue aussi la capacité d’apaiser les palpitations générées par un dérèglement thyroïdien, on va en reparler plus tard… Pour le moment, concentrons-nous sur des propriétés au niveau de la sphère nerveuse.
2/ Sphère nerveuse :
Car, en plus de ses qualités cardiotoniques, l’Agripaume est reconnue pour ses propriétés antispasmodique et sédative remarquables, ce qui le rend particulièrement bénéfique pour les personnes souffrant de nervosité et d’anxiété.
L’Agripaume, dans les moments de stress, c’est un peu la plante qui nous chuchote des paroles rassurantes et protectrices, comme si notre mère était à nos cotés, nous disant que tout va bien aller.
Elle permet de réduire les niveaux d’anxiété et les crises d’angoisse, favorisant un état de relaxation physique et mentale et de bien-être nerveux, de calmer les spasmes musculaires et crampes nerveuses et les insomnies d’origine nerveuse, surtout lorsque l’état de stress est associé à des sensations de palpitations, de poitrine serrée ou d’hyperventilation, bien sûr…
Pour accentuer l’action calmante de l’Agripaume, on peut l’associer à d’autres plantes médicinales sédatives comme la Valériane (surtout en cas d’insomnie), l’Aubépine ou le Lotier corniculé.
Ainsi, l’Agripaume est utile en cas de choc émotif ou lors de périodes émotionnellement difficiles (épuisement, deuil), en cas d'attaques de panique ou de crises d'angoisse : le protocole classique est de 15 gouttes d’alcoolature avec un peu d’eau ou directement sous la langue, et l’effet est généralement rapide (autour d’un quart d’heure). On renouvelle toutes les demi-heures, jusqu’à retrouver son état normal d’apaisement.
Mais l’Agripaume possède en même temps une action tonique générale sur l’organisme, ce qui signifie qu’elle apaise sans provoquer de somnolence. Car en fait, elle soutient aussi le système nerveux en renforçant la résilience au stress et en améliorant l’équilibre émotionnel, ce qui contribue à une sensation générale de bien-être et d’énergie renouvelée.
Ainsi, l’Agripaume ne provoque ni effet secondaire excitant comme d’autres plantes stimulantes nerveuses, ni lourdeur ou somnolence excessive, ce qui permet de maintenir son quotidien avec sérénité. Ce n’est pas une plante classée dangereuse pour la conduite, par exemple.
C’est vraiment une capacité équilibrante unique, qui permet un rééquilibrage nerveux et une récupération douce de la vigueur physique et mentale, très utile en période de convalescence ou en cas de grosse fatigue.
Sur le plan neurologique, enfin, l’Agripaume permet une diminution de l’hyperexcitabilité portant sur les fourmillements des extrémités, les crampes nocturnes : prise en cure, elle permet souvent la diminution, voire la disparition de ce type de douleurs neurodystoniques.
une grande plante du système nerveux, donc ! Mais pas que…
3/ Sphère génitale et hormonale féminine :
Motherwort, son nom anglais, le dit bien : l’Agripaume, c’est l’herbe de la mère, la plante de la femme en général !
On dit aussi de l'Agripaume qu’elle « pacifie le chemin entre le cœur et l’utérus ».
Car outre ses effets calmants du système nerveux, l’Agripaume a un effet décongestionnant de la sphère utérine. De plus, ses alcaloïdes ont un effet vasodilatateur et circulatoire, et aussi utérotonique : cela va permettre de relancer l’activité physiologique de cette zone. En MTC, on dit que l’Agripaume disperse les stagnations.
Ainsi, on va l’utiliser en cas de troubles menstruels : de type endométriose ou fibromes légers (stagnation du sang), ou en cas d’aménorrhée (absence de règles), pour les provoquer. Elle est aussi utile en cas de cycle peu abondant ou irrégulier, car elle provoque les saignements grâce à son action circulatoire et tonique au niveau de l’utérus.
Michael Moore, le célèbre herboriste américain, la recommande particulièrement pour soulager le SPM, surtout s’il est accompagné de nervosité et de tensions musculaires, notamment au niveau du plexus solaire, ou quand c’est accompagné de palpitations cardiaques (c’est toujours une des indications principales de l’Agripaume).
De plus, en cas de SPM intégrant des douleurs utérines et lombaires, ou des tension sau niveau des seins, des maux de tête, une grande nervosité ou émotivité, n’oubliez pas qu’elle a des propriétés antispasmodique, décongestionnante circulatoire et sédative, qui se révéleront très intéressantes…
En bref, l’Agripaume sera tout à fait conseillée pour toutes les manifestations somatiques du cycle féminin liées à un stress, qui impacte toujours terriblement les système nerveux, reproducteur et immunitaire, comme on le sait.
Par contre, on va l’éviter en cas de règles trop abondantes ou de faiblesse du Qi (énergie vitale) : pas la peine d’en rajouter !
On l’utilise aussi pour provoquer le retour de couches quand il tarde trop, après un accouchement : on dit qu’elle provoque l’arrivée des « lochies ». Le professeur John King, chef de file de la médecine éclectique aux Etats-Unis dans les années 1800, considérait même l’Agripaume supérieure à tout autre remède pour l’absence de lochies après un accouchement. Il recommandait la prise interne et l’application externe en cataplasme sur la partie basse de l’abdomen, et obtenait d’excellents résultats.
Mais l’Agripaume accompagne aussi la femme depuis l’adolescence jusqu’à la ménopause : ses vertus sédative et apaisante cardiaque en font une plante particulièrement indiquée lorsque les bouffées de chaleur sont accompagnées de palpitations et/ou d’anxiété. Si les bouffées de chaleur entraînent un mauvais sommeil, on peut la remplacer, ou la combiner avec le Houblon. En cas de sautes d’humeur, on la combinera plus efficacement avec la Sauge officinale, la Sauge sclarée ou le bourgeon d’Airelle rouge.
L’Agripaume étant une plante très amère, elle a automatiquement un effet dépuratif sur le foie : et le foie est au centre du cycle hormonal chez la femme (il fabrique les précurseurs des hormones sexuelles et dégrade l’excès d’hormones en circulation), donc certains on pense que l’effet intéressant de l’Agripaume sur le cycle féminin est peut-être aussi dû à cette action hépatique.
Mais elle n’est pas à proprement parler une plante « hormone-like » : elle ne contient pas de phyto-hormones comme certaines plantes (Sauges, Houblon, Soja…). Même si certaines de ces molécules peuvent influencer les contractions utérines ou influencer la sécrétion des hormones sexuelles via le système endocrinien, l’Agripaume n’est pas un substitut hormonal ! Elle ne remplace pas les oestrogènes ou la progestérone. Elle a plutôt une action modulatrice douce et quasi-adaptogène, qui peut se révéler fort intéressante…
4/ Sphère thyroïdienne :
On vient de le voir, l’Agripaume possède des molécules qui ont une action modulatrice endocrinienne de manière indirecte. Cela en fait une plante particulièrement intéressante en cas d’hyperthyroïdie, notamment.
Car l’hyperthyroïdie est souvent accompagnée de sueurs, d’angoisses et de palpitations, qui sont des indications clés pour l’Agripaume. Elle ne va pas forcément « refroidir » la thyroïde aussi bien que le Lycope, mais quand même, c’est une plante adjuvante intéressante. Du coup il peut être intéressant d’associer les deux.
On l’associe aussi avec bonheur à l’Aubépine et la Mélisse, dans ce genre de cas.
Attention, les troubles thyroïdiens doivent obligatoirement faire l’objet d’une consultation et d’une surveillance médicale.
5/ Sphère digestive :
L’Agripaume présente également des bénéfices sur la digestion. En effet, comme toutes les menthes, l’Agripaume est une bonne digestive et carminative. Mais d’une manière différente, car elle est beaucoup moins aromatique, et beaucoup plus amère : elle agira donc chez la personne qui a une digestion déficiente due à un excès de stress, avec un manque de sucs gastriques (difficulté à digérer les protéines) et une faiblesse hépatique et biliaire (avec difficulté à digérer les lipides). L’Agripaume favorise la production de bile par le foie, comme la Gentiane jaune.
Carminative et équilibrante du transit, elle lutte aussi contre les problèmes gastro-intestinaux comme les ballonnements, les flatulences (prévient la formation des gaz et facilite leur évacuation), les digestions lentes et difficiles et les sensations de lourdeur après les repas. En plus, elle apaise les spasmes intestinaux par son action anti-spasmodique.
L’Agripaume est donc très indiquée dans tous les cas présentant une digestion difficile causée par le stress ou l’anxiété.
6/ Divers :
On lui connait aussi quelques propriétés médicinales secondaires :
Antinévralgique, elle aide à diminuer les douleurs de types migraines ou maux de dents
Diaphorétique, elle est utilisée pour faire baisser la fièvre quand celle-ci est trop forte
Expectorante, elle aide à évacuer les excédents de mucus lors des rhumes ou bronchites bénignes, vertus semblables au lierre terrestre.
l’Agripaume est aussi antiépileptique et très reminéralisante.
7/ Utilisation et précautions d’emploi :
L’Agripaume peut se consommer en infusion (5g/litre d’eau), mais son goût très amer et âcre la rend relativement désagréable à boire, et de plus, la tradition et l’expérience herboristiques nous disent que l’alcoolature de plante fraîche est la forme plus efficace. Donc, on vous la conseille plutôt sous cette forme, qui est de loin la plus utilisée, à raison de 30 gouttes 1 à 4 fois par jour, en dosage classique.
L’Agripaume est généralement une plante d’action rapide et qui ne présente pas de danger particulier si on respecte les doses et les durées de cure préconisées. Seule la consommation excessive peut entraîner des effets secondaires, comme une somnolence ou des troubles intestinaux… Pas de dose trop forte, ou de cure ininterrompue, donc…
Elle est uniquement contre-indiquée en cas de grossesse ou de règles très abondantes, à cause de ses effets tonique utérin et emménagogue, ou en cas d’hypotension. Et en cas de prise d’anti-coagulants, prenez l’avis de votre médecin avant tout, bien sûr.
L’Agripaume est avant tout associée à la PROTECTION, plus précisément à la féminité protectrice et guérisseuse, quoi de plus naturel pour cette grande plante des femmes !!
D’ailleurs, dans le panthéon scandinave, c’était la plante de la déesse Freyja, déesse majeure de l’amour et de la mort, et de l’harmonie familiale. Alors, amour et mort, c’est très ambivalent : de la même manière, l’Agripaume symbolise la capacité à aimer et à se défendre en même temps : c’est la mère-lionne, (comme son nom l’indique), un rempart de DOUCEUR et de PUISSANCE à la fois, qui nous protège et nous apprend à nous défendre, à utiliser la FORCE du coeur pour retrouver notre équilibre, particulièrement dans les périodes de changements de ou grandes transitions de vie.
En cela, l’Agripaume est aussi un symbole de RÉSILIENCE: la plante « coeur-vaillant », nous transmet résistance et confiance pour rectifier ce qui a été un peu trop sollicité par les grands vents de la vie, et retrouver notre rythme.
Car enfin, c’est bien sûr une plante associée à la notion de RYTHME : l’Agripaume remet de l’ordre dans les rythmes corporels, qu’ils soient hormonaux ou cardiaques, elle prévient et corrige tous les désordres de rythme, corporels ou émotifs, pour nous remettre à vibrer au rythme de l’univers.
Références/sources :
Virginie Missaien, herboriste et naturopathe
Ambre Marsili, herboriste et naturopathe
Le Petit Larousse des plantes qui guérissent, de François Couplan et Gérard Debuigne
Secrets d’une herboriste Marie-Antoinette Mulot
Luminessens
Christophe Bernard Althea Provence
École Lyonnaise des Plantes Médicinales (ELPM)
Du bon usage des plantes qui soignent de Jacques FLeurentin
300 plantes médicinales de France et d’ailleurs, Claudine Luu et Annie Fournier
Jean Valnet « La phytothérapie : Se soigner par les plantes»
Plantes occidentales et médecine chinoise, Anne Vastel et Sylvie Chagnon
Paul-Victor Fournier, Dictionnaire des Plantes Médicinales et Vénéneuses de France