LE ROMARIN : la puissance du parfum

LE ROMARIN : la puissance du parfum

Aujourd’hui, j’ai envie de vous faire redécouvrir une graaaaande plante médicinale, trop souvent considérée comme un aromate sans grand intérêt : le Romarin !

C’est pourtant une plante majeure de notre pharmacopée depuis des siècles, aux grandes propriétés antispasmodique, anti-inflammatoire, tonique et protectrice contre les dégénérescences, en particulier au niveau du foie… et du cerveau. De plus, le romarin peut s’utiliser sous plein de formes différentes, bref, avec cette belle aromatique, on va pouvoir jouer un peu ;)



BOTANIQUE

Le Romarin officinal fait partie de la famille des Sauges : son nom latin est Salvia rosmarinus, dans la grande famille des Lamiacées.

Abondant à l'état sauvage sur tout le pourtour méditerranéen dont il est originaire, le romarin aime les terrains calcaires et il pousse naturellement dans les régions chaudes et sèches comme les garrigues, les maquis et les rocailles, jusqu'à 1 500 m d'altitude.

Le Romain a de nombreux noms communs, témoin de sa longue histoire commune avec les hommes : herbe aux couronnes, herbe aux troubadours, encensier, arbre de Marie, rose de mer, rose des marins, roumaniou en provençal, et même main de Dieu !

Il croît surtout près des rivages maritimes : de là vient son nom de ros marinus qui signifie parfum de la mer, typique des régions méditerranéennes. Cet arbrisseau de rocaille peut atteindre 2 m de hauteur en culture. On le reconnait, aisément, toute l’année, grâce à ses feuilles persistantes, très fines, beaucoup plus longues que larges, d’un vert brillant, luisant sur leur face supérieure et au revers argenté sur le dessous. Ses fleurs ont le plus souvent une teinte bleu violacé, en grappes courtes, qui fleurissent en général de février à mai. Ses feuilles aromatiques dégagent un parfum puissant, boisé et légèrement camphré, dû à la présence de composés comme l'eucalyptol, le camphène et le bornéol dans son huile essentielle. Il contient aussi des essences de cinéole et de verbénone, des flavonoïdes, des triterpènes et quelques phyto-oestrogenes, qui participent à ses nombreuses propriétés médicinales.

On dit que si le romarin ne fleurit pas bien, les abeilles sont inquiètes, et vont parfois jusqu’à émigrer pour chercher plus loin leur fleur de prédilection…



HISTOIRE

Le romarin fait l’objet de très nombreuses mentions historiques et légendaires depuis la nuit des temps. Les anciens lui vouaient une grande vénération et s'en servaient généreusement dans toutes les fêtes, qu'il s'agisse de cérémonies nuptiales, funéraires ou de célébrations profanes : les Égyptiens utilisaient le romarin dans leurs procédés d’embaumement et plaçaient aussi des rameaux de romarin dans la tombe des pharaons afin de fortifier leur âme lors de leur voyage dans l’au-delà. Les Romains aussi tressaient des couronnes de romarin et  déposaient sur les tombeaux cette herbe sacrée qui procurait selon eux la paix éternelle à leurs morts.

C'est avec la myrrhe l'un des plus anciens aromates à brûler.

C’était aussi, déjà, un symbole du souvenir et de l’amitié : les étudiants grecs s'en confectionnaient des couronnes, qu'ils portaient durant les examens pour stimuler leur mémoire. Il était ainsi utilisé en fumigation au sein du Sénat romain pour aider les sénateurs à rester alertes durant leurs débats interminables.

A Rome encore, les mariées portaient des couronnes de romarin, symboles d’amour et de fidélité, tandis que les invités recevaient des branches enjolivées de rubans de soie multicolores. On mettait aussi des brins de romarin sous les oreillers pour chasser les mauvais esprits et les cauchemars, ou pour honorer les Dieux Lares. Horace disait : « Si tu veux gagner l'estime des dieux, porte-leur des couronnes de Romarin. »

En Sicile, on en bourrait les poupées destinées aux vœux de guérison, et avant de pratiquer le rituel, un guérisseur se lavait toujours les mains avec une infusion de romarin et de baies de genièvre. On disait aussi que le romarin est cher aux fées ; et que les jeunes fées, changées en serpents, s’y cachent…
Adoré des païens, le Romarin ne fut pas pour autant dédaigné par le christianisme : au contraire, elle a été incorporée dans les pendant la fuite en Égypte, la Vierge Marie se reposa au pied d'un buisson de romarin et y étendit les langes de Jésus. Depuis, dit la légende, « ses fleurs ont la couleur du ciel et apparaissent le jour de la Passion ». On disait aussi que le romarin ne dépassait jamais la taille qu'eut, au cours de son existence humaine, Jésus-Christ.
Plus tard, au Moyen-âge, le Romarin a longtemps été utilisé dans les charmes destinés à provoquer l'affection, l'amour. Les recettes sont innombrables : huiles parfumées, cosmétiques, onguents, amulettes, parfums à brûler, etc. On dit que le romarin porte chance à ses habitants et en éloigne le mauvais sort (en Gironde, on évite la maldonne, en portant un sachet qui contient trois feuilles de sauge, trois feuilles de romarin et trois feuilles de laurier bénit) ; sous un oreiller, il procure un sommeil paisible. On dit aussi qu'un peu de romarin dans un baril de bière protège de l'ivresse et qu'un peigne taillé dans son bois favorise la poussée des cheveux.
Sa contribution médicinale commence aussi vraisemblablement au Moyen Âge. On retrouve ses rameaux feuillés dans le vinaigre des 4 voleurs ou la fameuse eau de Cologne ! Durant les épidémies de peste, le romarin était très populaire : on en faisait brûler des rameaux pour purifier l’air et on portait des sachets sur soi, que l’on respirait lorsqu’on passait dans les endroits touchés par cette terrible maladie.

A cette époque, dans certaines régions rurales, on faisait aussi tremper du romarin dans du vin rouge pour obtenir une boisson fortifiante. On utilise aussi le romarin sous forme d'extrait à base d'alcool pour les plaies et sous forme d'onguent ou de baume pour soulager les rhumatismes et les névralgies, tant chez les humains que chez les animaux.
Mais c’est au XVIIe siècle que le Romarin connut sa plus grande heure de gloire, car il entrait dans la composition de la fameuse "Eau de la reine de Hongrie », une eau de jouvence conservant merveilleusement et la fraîcheur du teint et la douceur de la peau, qui avait transformé la vie d’une certaine Donna Izabella. Cette septuagénaire hongroise, laide et pleine de rhumatismes, était censée avoir retrouvé, en quelques mois seulement, la splendeur de ses 20 ans, ce qui lui permit au passage de séduire le Roi de Pologne qui en fit sa reine…
Cette alcoolat de romarin, aux puissantes propriétés stimulantes, était aussi censé ranimer les esprits et dissiper les vertiges et les défaillances de ces dames. Ce fut le premier parfum sur base alcoolique du monde !

Par la suite, bien des grandes dames ne se séparaient jamais de leur flacon d'Eau de la reine de Hongrie, comme Madame de Sévigné qui en raffolait au point de ne plus pouvoir s’en passer, disant dans sa correspondance qu’elle la trouve divine et qu’elle s’en enivre tous les jours, «  c'est une folie comme le tabac " ! Louis XIV lui-même s’en servit pour soulager ses rhumatismes.

On trouve aussi de nombreuses références au Romarin dans la littérature : Don Quichotte s'en servit pour le baume de fier-à-bras. Plus tard, Saint-Simon la mentionne dans ses « Mémoires » et Charles Perrault témoigne de sa renommée dans « La Belle au bois dormant ». Shakespeare lui-même fait référence au Romarin dans Hamlet, quand il fait dire à Ophélie : « Voici du romarin, c'est pour le souvenir » (acte IV, scène 5).

La large utilisation cosmétique et alimentaire du Romarin en fait encore de nos jours une plante cultivée à grande échelle en Espagne, en Tunisie, au Maroc, en Italie, en France, en Algérie et au Portugal, pour ses feuilles comme pour l'extraction de son huile essentielle. La production mondiale actuelle se monte à environ 300 tonnes annuelles !


CUEILLETTE

Ce sont les feuilles, ou les sommités fleuries, que l’on va exploiter pour leurs vertus culinaires ou médicinales.

Le mieux reste de prélever les parties aériennes en fleur (printemps et automne), sinon les feuilles se cueillent toute l'année : attention tout de même, en plein hiver, les principes actifs redescendent dans les racines et la concentration dans les parties aériennes est bien moindre.
 Les jeunes pousses sont préférables au « vieux bois » (moins tanniques).

Par contre, c’est une plante relativement stable au séchage, donc  facile à conserver en herboristerie familiale.




CUISINE

Le romarin est très utilisé en cuisine méditerranéenne, notamment pour parfumer les viandes grillées, mais aussi les ragoûts, les civets, les soupes, les légumes, les pâtes et les huiles.
Son goût très aromatique, reconnaissable entre mille, est fort, légèrement amer et astringent.

Il y a des milliers de recettes utilisant le romarin, je vous en propose ici une seule, plus originale, que donne le célèbre herboriste François Couplan, pour cuisiner un Castagnaccia, le célèbre gâteau Corse (ou Toscan) à la farine de châtaigne et au romarin. C’était la recette du pauvre, car fabriqué sans lait ni oeufs, dont la légende disait que les brins de romarin avaient le pouvoir de rendre les gens amoureux…


Recette sauvage - Castagnaccia, de François Couplan


Ingrédients 


• 75 g de raisins secs 


• 250 g de farine de châtaigne 


• 1 bol de feuilles de romarin fraîches

• 2 cuillerées à soupe d’huile d’olive 


• eau 


• une pincée de sel


Recette

1. Faire tremper les raisins secs dans de l’eau pendant une heure. 


2. Tamiser finement la farine de châtaigne.


3. Ajouter le sel, le romarin finement haché, l’huile d’olive et les raisins secs bien gonflés. 


4. Délayer avec suffisamment d’eau pour obtenir une pâte mi-liquide.


5. Verser dans un plat huilé allant au four en couche de quelques centimètres d’épaisseur, puis faire cuire à four moyen.



PROPRIÉTÉS ET UTILISATIONS

Considéré traditionnellement comme réchauffante et asséchante, le romarin est apprécié pour ses propriétés toniques et stimulantes, qui agit sur de nombreux systèmes.


1/ Au niveau digestif :


Le romarin est classé comme un « aromatique amer » : c’est une plante dépurative douce et aussi une grande plante du foie. Il Il tonifie donc la digestion dans son ensemble : il stimule la sécrétion de sucs (gastriques, pancréatiques et biliaires), et améliore aussi la tonicité des muscles lisses digestifs. Pas aussi détox que le pissenlit, la bardane ou le fumeterre, certes, mais il a tout de même une action non négligeable pour aider le corps à expulser ses déchets, ce qui contribue à ses actions diverses.
L'effet aromatique du romarin complète le tableau : les huiles essentielles présentes dans le romarin ramènent la circulation vers des organes digestifs déficients, elles ont aussi un effet antispasmodique et antibactérien, qui soulagent les crampes digestives et éliminent les bactéries responsables des fermentations, ce qui réduit les ballonnements.
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De nombreuses expériences scientifiques démontrent que le romarin a des vertus hépatoprotectrices et permet de diminuer le risque de stéatose hépatique (« maladie du foie gras ») et corrige les désordres métaboliques associés (cholestérol, diabète…).
Chez la personne souffrant de migraines d'origine hépatobiliaire, le romarin peut être utilisé en cure prolongée pendant les périodes où le foie est malmené à cause d'un excès de nourriture ou d'alcool.
Là encore, le Romarin n’est pas aussi efficace et ciblé dans son action que d’autres plantes, comme le Chardon-marie ou le Desmodium, mais il est efficace et accessible à tous, dans sa forme la plus simple : l’infusion !
Au-delà de cet effet hépato-protecteur, le romarin, contient un composant aromatique, l’acide rosmarinique, qui possède un puissant effet régénérateur du foie. Pour bénéficier des ses capacités de ré-génération hépatobiliaire, on peut aussi l’utiliser sous forme d’hydrolat.

Pour une cure printanière ou d’automne destinée à stimuler et décongestionner le foie et la vésicule biliaire, on peut aussi le prendre sous forme d’Huile essentielle (romarin à verbénone).
NB : Il existe 3 types d’huile essentielle de romarin qui varient selon le lieu de culture et le moment de la récolte. Elles sont nommées selon le principe actif qui prédomine. Dans notre cas, on préférera l’HE de Romarin à verbérone : prendre chaque matin 2 gouttes sur un petit morceau de sucre ou avec un peu de miel, pour en adoucir le goût prononcé. Poursuivre durant 3 semaines : 5 jours de cure/ 2 jours de pause.
L’acide rosmarinique contenu dans le romarin a aussi des capacités anti-ulcéreuses, particulièrement efficace contre Helicobacter pylori, ce qui pourrait expliquer son efficacité contre l’ulcère gastro-duodénal.


2/ Au niveau cellulaire :


Le romarin est l'un des antioxydants les plus puissants du monde végétal. Il bloque le processus de peroxydation des lipides. Pour parler simplement, il empêche les lipides de rancir (il est d’ailleurs utilisé par l'industrie agroalimentaire pour assurer la stabilité des plats préparés).
Or, nos cellules sont composées en grande partie de lipides, et le stress oxydatif induit par notre rythme de vie moderne amène souvent à une destruction prématurée de ces molécules, ce qui induit à long terme un vieillissement externe (rides) mais aussi interne (maladies dégénératives). Le romarin, consommé régulièrement, peut donc protéger la cellule contre le vieillissement et en particulier contre le mécanisme de l’athérosclérose, maladie très liée à cette péroxydation des lipides !
A cet effet, on conseille de consommer le Romarin régulièrement et en petite quantité, mais sur plusieurs mois. L'idéal serait de le consommer d'une manière journalière, le matin, en infusion faiblement dosée. Vous pouvez bien sûr ajouter du romarin à volonté dans votre cuisine, en particulier pour les viandes ou poissons grillés ou passés au barbecue. en effet, le romarin empêche la formation d'amines hétérocycliques, composant cancérigène formé lors du noircissement de ces aliments…
ainsi, si vous prenez des acides gras de type oméga 3, accompagnez-les d'une infusion de romarin pour vous assurer que ces lipides fragiles ne s'oxydent pas à l'intérieur de votre corps.
De nombreuses études suggèrent que le romarin protège nos cellules contre les radiations et inhibe la croissance des cellules cancéreuses, études à confirmer sur l’être humain.
Certaines études utilisent même le terme « radioprotecteur » : or, de nos jours, les radiations et les rayons nous parviennent de sources multiples - téléphones portables, bornes wifi, etc. Le romarin pourrait bien être notre protecteur journalier contre les effets nocifs de ces ondes.
Il protège aussi les cellules de la peau contre les dommages infligés par les UVs (effet photoprotecteur et cicatrisant. Certains chercheurs étudient aussi son effet contre la dégénérescence maculaire liée à la lumière.


3/ Au niveau cérébral :


Le romarin améliore la circulation périphérique en relaxant les muscles lisses des vaisseaux sanguins, c’est très utile, en particulier  chez la personne âgée souffrant de troubles cognitifs dus à une mauvaise circulation vers les extrémités (la tête en particulier).
De plus, le romarin semble agir sur certains processus cérébraux, en stimulant la cognition, la concentration et la mémoire. Dans les périodes stressantes de notre vie, quand nous sommes dispersés, incapables de nous concentrer, le romarin fournira la clarté de pensée nécessaire. Si vous avez besoin de prendre de grandes décisions, allez hop, une bonne infusion de romarin !!
Le Romarin agit aussi sur le système dopaminergique, exerçant ainsi un effet antidépresseur. Certaines études suggèrent donc l'utilisation du romarin pour traiter la dépression nerveuse, avec un effet similaire aux anti-dépresseurs qui agissent par effet inhibiteur de recapture de la sérotonine. En ce qui concerne la maladie d'Alzheimer, là aussi, on estime que le romarin a un fort potentiel, en particulier sous forme d’huile essentielle, à dominante 1.8 cinéole (origine Maghreb). Les différentes études scientifiques démontrent que c’est le profil chémotypique qui permet d’augmenter le plus les scores cognitifs. A utiliser en inhalation, ou en diffusion.
De plus, il prévient l’insomnie et permet de lutter contre le surmenage intellectuel.


4/ au niveau du système neuro-vasculaire :


Le Romarin est un grand tonique et stimulant de l’organisme, particulièrement intéressant en cas de convalescence ou de surmenage physique ou intellectuel. Il est très utile pour traiter l'hypotension, probablement dû à sa teneur élevée en camphre. Il est particulièrement efficace chez le jeune adulte asthénique, pale et manquant d’énergie. La constitution frêle, pâle (manque de circulation) et manquant de force vitale se retrouve dans de nombreux écrits et nous guide dans le choix du romarin en fonction de la personne.
Chez certaines personnes, il peut même être considéré comme excitant, surtout chez une personnes jeune et en bonne santé, qui n’a pas besoin du côté tonique du romarin…


5/ en tant qu’anti-infectieux et anti-inflammatoire :


Le romarin est, avant tout, très antiseptique. Anti-infectieux, antibactérien et antifongique puissant, il agit aussi bien sur les voies respiratoires que sur le système digestif ou génital.
Il est donc très utile contre les refroidissements, les bronchites … et les cystites ! Des chercheurs indiens ont aussi constaté, en laboratoire, que l’huile essentielle de romarin est active contre des souches d’Escherichia coli et Candida albicans résistantes aux médicaments15.
L’huile essentielle de romarin à cinéole est particulièrement intéressante pour toutes les infections respiratoires avec encombrement.
Il est aussi astringent, le rendant utile pour toute peau ou muqueuse infectée et enflammée - en interne pour la bouche, la gorge, et même la muqueuse digestive, et en application externe sur la peau pour une plaie qui a du mal à guérir (en infusion ou teinture mère diluée).
Il permet aussi de prévenir les rhumatismes et de diminuer les douleurs ­articulaires et ­musculaires. Ces effets bénéfiques pourraient être dus (en plus de son effet anti-oxydant) à l’acide rosmarinique, un ingrédient abondamment présent dans le romarin, qui diminuerait la production de prostaglandines, molécules responsables de l’inflammation.

Son action anti-inflammatoire et myorelaxante est utilisée par les gens souffrant d’articulations douloureuses, ou d’arthrite, en appliquant en externe une huile essentielle diluée de romarin (chémotype à camphre) - c’est notre équivalent local de la fameuse Gaulthérie odorante.

On peut aussi appliquer, sur les parties à traiter, des compresses chaudes ou froides, imbibées d'une solution de 6 à 10% d'huile essentielle diluée dans de l'huile végétale.
Pour obtenir une lotion à frictionner efficace, on mélangera quelques gouttes d'huile essentielle dans de l'alcool à 45%.
La méthode Mességué peut aussi être appliquée, en préparant une infusion de romarin et en baignant les parties concernées : réalisé à partir d'un litre de décoction ou de 10 gouttes d'huile essentielle ajoutés à l'eau, ce type de bain sera plutôt recommandé le matin.
Un bain de pieds est souverain pour  délasser des pieds meurtris qui ont piétiné toute la journée. Préparez-vous une bassine d’eau chaude dans laquelle vous aurez  incorporé 5 gouttes de romarin camphré  diluées dans une belle noisette de savon  liquide.

Connu pour ses propriétés thérapeutiques, le miel de romarin est un excellent myorelaxant.



6/ Actions diverses :


Le Romarin a une action diurétique qui permet de réduire les risques de calculs rénaux ou de goutte.
Il est aussi connu pour accélérer la pousse des cheveux, sous forme de macérât huileux, ou en huile essentielle (pousse des cheveux et pellicules : mettre 25 gouttes dans 100 ml de shampoing). Il éloigne aussi les poux (vinaigre de romarin préventif).
C’est l’une des eaux florales les plus adaptées aux soins de la peau qu’elle resserre par ses tanins, désinfecte grâce à l’essence qui y est dissoute et embaume pour cette même raison.

NB : depuis les années 2000, plusieurs études sont non conclusives avec des extraits, alors qu’avec l’infusion, on obtient des résultats probants : c’est l’efficacité du « totum » de la plante, cher aux herboristes !



Quelques précautions :


 La plus connue, il peut exciter les personnes sensibles en provoquant des troubles du sommeil, si c’est le cas vous en  prenez loin du coucher, ou en provoquant des palpitations si c’est le cas vous prenez une autre plante ou vous
diminuez les doses éventuellement
L'utilisation de romarin est déconseillé chez les personnes épileptiques : ceci s’applique uniquement à l’huile essentielle et encore ça va dépendre du chémotype et de la dose. Bref, pour l’infusion ou la teinture, pas de souci de ce côté-là.
Un principe de précaution lorsque calculs biliaires ou obstruction biliaire même si le romarin reste une plante qui est très bien tolérée, mais on n'est jamais trop prudent.
L’HE de romarin à verbérone ou à camphre est neurotoxique et abortive à fortes doses. Elle est contre-indiquée chez les enfants de moins de 12 ans, pendant la grossesse et l’allaitement, ainsi que pour les personnes épileptiques ou allergiques. L’HE de romarin à chémotype verbénone est proscrite en cas d’antécédent personnel ou familial de cancer du sein.


Le romarin est inoffensif lorsqu’il est consommé avec des aliments ou par voie orale, topique ou par inhalation aux doses rapportées dans les études. En revanche, la consommation orale d’huile essentielle de romarin non diluée peut être dangereuse.


SYMBOLISME

L'action du romarin est principalement purificatrice, ce qui explique, du moins en partie, les pouvoirs qu'on lui prête.

Le Romarin est la plante de la mémoire et du souvenir. A l'époque victorienne, en Angleterre, on disait que le romarin murmurait : « Souvenez-vous de moi. »
Cette plante, qui a le pouvoir de raviver la mémoire, nous rappelle que nous sommes l'incarnation actuelle d’une longue lignée, et nous incite à nous souvenir de cette lignée, encodée dans notre mémoire cellulaire.
Car nous sommes un tissu de mémoires et le romarin nous chuchote de laisser la mémoire surgir de notre corps : en fait, il nous interroge sur notre lien à nos ancêtres. Qu’honore t’on dans notre lignée ? Ou au contraire, de quoi ne veut-on pas se rappeler ?
L’odeur nous romarin nous demande de nous souvenir, et d’honorer nos ancêtres pour mieux nous ancrer dans notre propre histoire, il nous invite à cultiver les liens avec les personnes chères, aussi éloignées soient-elles : reprendre contact avec un proche, perdu de vue, raviver une amitié mise à mal par le temps, chérir le souvenir des morts... Il n'est jamais trop tard pour dire ce que l'on ressent à ceux que l'on aime.
Puisez dans les souvenirs, dans l'amour porté à ceux qui vous ont précédé, dans le chemin parcouru, la force et l'inspiration pour avancer.

C’est aussi un symbole de bonheur et de gaieté, c’est « herbe des troubadours », qui amène l’amour et la joie, qui nous invite à savourer l’instant présent et ses sensations : odeurs, gout… Ainsi, C’est une invitation à observer si vous prenez soin de vous, de votre rythme, de votre bien-être. Le Romarin est une plante d'équilibre et d’harmonie qui nous interroge sur votre stabilité intérieure. Le Romarin vous rappelle combien il est nécessaire de vous accorder du temps, de vous faire plaisir, d'écouter vos besoins. Le Romarin vous invite à vous souvenir de ce qui vous anime profondément, de vos rêves d'enfant, de votre idéal et des valeurs auxquelles vous vous êtes engagé et dont parfois vous vous éloignez. Lorsque vous avez l'impression que votre existence manque de sens, lorsque vous perdez le contact avec votre lignée, avec ce qui vous construit profondément, le Romarin vous invite alors à revenir vers votre centre, à vous concentrer sur ce que vous voulez vraiment. Le Romarin est alors là pour vous rappeler profondément qui vous êtes et d'où vous venez. Il vous aide à suivre votre destination.


En substance, le message du Romarin, c’est : avec moi, souviens-toi que l'existence sur la Terre est joie, jeu, légèreté...