Alcoolature d' Armoise commune BIO 50ml
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Vers chez moi, dans les Alpes de Haute-Provence, on a ce dicton qui dit : « Si tu connaissais les vertus de l'Artémise, tu la porterais dedans ta chemise » !
Il n’y a pas une, mais des Artémises, ou plutôt des Armoises, qui est leur nom le plus couramment utilisé. Les Armoises ont toujours eu la réputation d’être des plantes de magie et de fait, elles appartiennent à famille de plantes au multiples vertus et sont utilisées depuis des temps immémoriaux pour soutenir l’immunité, la digestion et rééquilibrer la sphère féminine, en particulier.
Alors, partons à la découverte de celle qu’on surnomme « la Mère des Herbes », rien que ça !!
Le genre Artemisia fait partie de la famille des Astéracées, qui est une famille assez récente et complexe de plantes. Il comporte beaucoup d’espèces différentes (pas moins de 400 !!), qui vont des plantes herbacées aux arbustes, en passant par des arbrisseaux : une grande diversité, donc.
Ainsi, parmi les Artemisia, on trouve notamment l’Armoise vulgaire, l’Armoise annuelle, mais aussi l’Absinthe, les Génépis et l’Estragon, qui sont toutes des espèces d’Artemisia, mais nous allons ici nous concentrer seulement sur les deux Armoises, les deux premières.
A noter que les Armoises, peuvent provoquer des allergies au pollen chez les personnes sensibles, comme toutes les plantes de la famille des Astéracées, mais n’ont pour autant rien à voir avec l’Ambroisie à feuille d’Armoise, qui est connue pour être la cause de redoutables allergies respiratoires. Le nom peut inspirer la confusion, mais ce n’est pas du tout la même famille de plantes !
Le nom scientifique Artemisia qui signifie intégrité ou bonne santé vient de la Déesse grecque Artémis, déesse chaste à laquelle cette plante était consacrée. Très répandue en Europe, l’Artemisia vulgaris, ou Armoise vulgaire était appelée autrefois Ponema par les Gaulois, et dispose de nombreuses autres appellations qui démontrent qu’elle était bien connue et appréciée des hommes depuis des temps lointains : on l’appelait aussi Armoise commune, Artémise, Herbe royale, Mère des Herbes, Herbe aux cent goûts, Herbe de feu, Barbotine, Herbe d’Artémis, Sourcil de lune, Bretelle, Herbe à la chemise, Absinthe sauvage, Armoise citronnelle, Couronne de la Saint-Jean ou encore Tabac de Saint Pierre.
On l’appelle aussi Herbe de la St-Jean car elle fait partie des 7 plantes majeures que l’on brûlait dans le folklore traditionnel européen lors des fêtes de la St-Jean, quelques jours après le solstice d’été.
L’Artemisia annua, sa cousine, donc, est elle originaire du Sud-est de l’Asie, et on la nomme fréquemment Armoise annuelle ou Armoise chinoise, ou Quinghao en MTC. Mais concentrons-nous sur l’Armoise commune pour le moment…
Cette plante vivace herbacée est une des « herbes folles » les plus commune en France : on la rencontre partout, le long des chemins, sur les bords des champs, dans les lieux secs, arides ou incultes, le long des friches, des sentiers et des berges. Elle pousse dans toutes les régions tempérées de l’hémisphère Nord, en Europe, dans l'est de l'Amérique du Nord, en Afrique du Nord et en Asie de l'Ouest.
Plante vivace de 50 à 150 cm de haut, l'Armoise est facile à identifier grâce à ses tiges florifères élancées, rougeâtres, un peu velues et striées, et surtout ses feuilles dentelées, profondément découpées, d’un vert foncé au-dessus et d’un blanc argenté cotonneux en-dessous. Elle a des petites fleurs tubuleuses jaunes pâle ou rougeâtres, regroupées en un capitule solitaire, qui dégagent une odeur très forte, parfois limite désagréable. La période de floraison se situe entre les mois de juillet et septembre/octobre. L'Armoise produit des petits fruits secs, qu’on appelle des akènes. Dotée de racines ligneuses et rampantes, c’est une plante qui se propage très vite et en abondance à l’état sauvage. Elle se cultive aussi très bien, à condition d’avoir une terre légère et une exposition découverte.
Les Armoises contiennent de nombreux constituants intéressants sur le plan physico-chimique, notamment des Flavonoïdes, des Tanins, des Coumarines, des Alcools sesquiterpéniques, et des lactones sesquiterpéniques, dont la fameuse Artémisine dont on reparlera. Elle contient aussi des tanins, des résines et de nombreux oligo-éléments tels que le calcium, le potassium, le zinc, le magnésium, le phosphore, le souffre et l’iode, ainsi qu’une essence aromatique contenant du Camphre, du Bornéol et un peu de Thuyone, des substances très actives.
La découverte des bienfaits thérapeutiques de l’Armoise ne date pas d’hier : elle est connue et utilisée depuis l’Antiquité, où elle était considérée comme une plante magique, qui protégeait plus particulièrement les femmes.
Ses premières utilisations ont été associées aux problèmes de santé des femmes, certainement la raison pour laquelle on l’a baptisé Herbe d’Artémis et consacré à cette déesse, qui était la déesse tutélaire de la nature sauvage, la végétation, la fécondité, la chasse et les femmes dans leur aspect premier, sauvage et naturel. Artémis, déesse de la Lune, mais aussi des naissances et es passages, était censée faciliter les accouchements, le soulagement des règles douloureuses et la régulation du cycle menstruel, toutes actions bénéfiques correspondant aux propriétés médicinales de l’Armoise. On pensait d’ailleurs que son odeur, qui rappelle un peu celle de l’Absinthe, éloignait les Furies, ces esprits vengeurs qui aimaient vivre dans le proche environnement des femmes en couche.
Ainsi, Hippocrate et Dioscoride considéraient l’Armoise comme la plante féminine par excellence. Elle sera aussi mentionnée par Avicennes, le grand médecin arabo-persan du Xème siècle.
Dès l’Antiquité, l’Armoise passait aussi pour être un talisman contre la fatigue : le célèbre écrivain romain Pline l’Ancien est le premier à le signaler dans son Histoire naturelle, en conseillant au voyageur d'en porter toujours un rameau sur lui.
Pour se donner des « ailes aux talons », les coureurs de marathon enduisaient même leurs sandales de suc d'Armoise. La plante devait être cueillie la veille, au coucher du soleil, selon un rituel bien précis qui comprenait, outre les prières à la déesse, des strophes entières de vers que l'on chantait à la plante.
Pline nous apprend aussi l'utilisation de l'Armoise maritime en Égypte au temps des Pharaons, pour honorer la grande déesse Isis et pour éloigner les mauvais esprits.
Connue d'un bout à l'autre du monde égyptien et classique, l'Armoise était aussi largement vénérée par les peuples celtes, germaniques et slaves. Dans ces pays, l’Armoise couronnait la tête des vierges et servait aux druides pour jeter un sort au bétail ou faire fuir les mauvais esprits. Elle était cueillie au moment du solstice d’été, aux premières lueurs de l’aurore, et à reculons. Il convenait en outre d'être à jeun. Puis, on la portait autour de la taille en dansant autour du feu, avant de la jeter dans les flammes pour jouir d’une bonne santé toute l’année. Les Celtes avaient autant recours à l’Armoise pour ses vertus médicinales (en particulier sur le cycle féminin, là aussi) que pour son pouvoir spirituel.
Elle était la Gardienne du seuil de la maison et elle était employée par les druides, en particulier au moment délicat des accouchements : « on brûlait de l’Armoise dans les espaces sacrés où les femmes donnaient naissance pour les soutenir dans cette transformation initiatique où elles deviennent mères », nous dit l’ethnobotaniste Marilyne Brentagani (on retrouve cette notion de plante du passage et de l’initiation, comme chez les grecs).
Au temps des druides, c’était la plante qui ouvrait le passage (encore !) vers le le monde des rêves : les ovates, les prêtres gaulois, utilisaient aussi l’Armoise en fumigation pour favoriser les prophéties : on la brûlait en bouquet (fumigation d'Armoise) ou sur un charbon incandescent pour en faire un encens naturel de qualité. On pouvait aussi en glisser un bouquet séché à l’intérieur de sa taie d’oreiller avant de dormir. Les feuilles froissées de l’Armoise, riches en huile essentielle, dégageant alors leurs senteurs aromatiques propices aux rêves. Appelée bollan ban, l'Armoise est aussi la fleur nationale de l'île de Man, arborée encore aujourd’hui par tous les participants au Parlement de Tynwald, qui se réunit au grand air depuis plus de 1000 ans !!
On retrouve aussi autour de l’Armoise les traditions communes à la plupart des herbes du Solstice de la Saint-Jean. L’Armoise, au moins autant que l'Angélique, est le type même de la plante miracle : à une époque ou à une autre, il n'est guère de pouvoirs qu'on ne lui ait attribués, contre les cambrioleurs, les douleurs, la foudre, le mauvais oeil ou les spectres !
Elle est considérée comme une plante de protection et de magie puissante, toujours associée à la magie blanche : protection contre les bêtes sauvages, les morsures et piqûres, les chiens enragés, les vipères, mais aussi les farfadets, les gnomes et les sylphides. Dormir sur un oreiller bourré d’Armoise fraîche est censé apporter des rêves intuitifs ou prophétiques. Le suc d’Armoise servait également à nettoyer les boules de cristal et les miroirs magiques. En plaçant leurs outils divinatoires sur des feuilles d'Armoise, les magiciens et médiums étaient censés augmenter leurs facultés magiques.
Ainsi, on on suspend des bouquets dans la maison pour attirer la guérison et la chance, ou porte l'Armoise sur soi, carrément. D’ailleurs, on l’appelle « Herbe à la chemise » car au Moyen-Âge, les talismans protecteurs à base d’Armoise étaient portés dans la chemise…
On trouve vraiment une multitude de traditions autour de l’utilisation de l’Armoise en tant qu’herbe magique et protectrice !
En Gironde, les personnes qui veulent se protéger des sorciers portaient un sachet renfermant de l'Armoise, du Millepertuis et de l’Achille millefeuille, préalablement bénits.
L’Armoise entrait aussi dans la composition des philtres propres à « dénouer l’aiguillette » de ces messieurs, mauvais sort particulièrement redouté en ce temps-là…
En Sicile, la veille de l'Ascension, les femmes d’Avola, dans province de Syracuse, formaient des croix avec de petites branches d’Armoise et les plaçaient sur les toits des maisons, pour que dans la nuit, Jésus-Christ en remontant au ciel, les bénissent. On gardait ces croix d'Armoise pendant une année pour protéger les hommes et les bêtes : placées dans les étables, on leur attribuait même le pouvoir de calmer les bêtes indomptables !
Dans la Meuse, les habitants avaient coutume de lancer des couronnes d'Armoise par-dessus le brasier de la Saint Jean : une fois passés dans la fumée, ces cercles végétaux étaient coupés en morceaux et précieusement conservés dans chaque maison afin que le feu du ciel et le feu de la cheminée ne puissent causer de dommages à l’habitat.
En Allemagne, les paysans craignant d'éventuels sortilèges sur leurs troupeaux de vaches, accrochaient des rameaux d'Armoise dans leurs étables : de la sorte, le lait des bêtes ne pouvait être tari à distance par des sorciers, croyait-on.
En Picardie, on pensait qu’un charbon aux vertus magiques se trouvait sous chaque pied d'Armoise durant la nuit et le jour de la Saint-Jean : toute personne trouvant cet élément serait préservée de la peste, du charbon, de la foudre et de bien d'autres malheurs.
Mon anecdote préférée : durant la nuit de la Saint-Jean, les chasseurs qui rentraient souvent bredouilles partaient tout nus dans les campagnes, à la recherche d'Armoise et de Verveine. Une fois rentrés chez eux, ils mettaient du vinaigre à bouillir pour y plonger les deux plantes. Au petit matin, les hommes lavaient soigneusement leur fusil avec cette décoction pour ne plus jamais manquer leur cible ! Cinq Pater et cinq Ave récités durant la récolte permettaient aux rameaux prélevés de garder toutes leurs vertus magiques, étrange réconciliation de la religion et de la magie…
A cette époque, on vendait aussi la poudre de racine d’Armoise, mélangée avec du sucre, sous le nom de poudre de Bresler : c’était un remède très réputé pour ses vertus contre le « Haut Mal », c’est-à-dire l’épilepsie, et contre la danse de Saint-Guy.
Jusqu’au début des années 1800, chaque mariée de Saintonge ou de l'île de Ré sortant de la mairie se voyait offrir un rameau d'Armoise porte-bonheur…
Plus pragmatiquement, en Savoie, jusqu’au 19eme siècle, l’Armoise était aussi utilisée pour faire fuir efficacement puces, mites et autres indésirables. Elle s’associe bien avec la traditionnelle Lavande et se retrouvait partout dans les armoires des ménagères soigneuses.
La logique symbolique étant souvent universelle, on retrouve les mêmes connotations (plante des femmes, plante magique, plante protectrice) sur tous les continents.
En Amérique, les Armoises aussi sont des plantes liées à la Lune, au féminin, et utilisées pour les accouchements difficiles et les problèmes de cycles, selon Lévi-Strauss.
En Afrique, chez les Xhosa, les guérisseurs utilisent encore l’Artemisia afra, à la fois remède aux maux quotidiens et plante sacrée dont ils pensent que la sève est « le sang de leurs ancêtres », qu’ils honorent comme un membre de la famille, et consomment en breuvage au son des tambours sacrés pour faire des rêves initiatiques.
En Orient, particulièrement, c’est une plante dont on reconnaissait le pourvoir purificateur :
Au Japon, on empilait de l'Armoise coupée dans la chambre d'un malade pour exorciser les esprits de la maladie, qui exècrent l'odeur de cette herbe. En Chine, on utilisait l’Armoise dans les cérémonies sacrificielles, on suspendait les tiges au-dessus de la porte pour attirer sur la maison la faveur de l'Esprit des Vents et on lançait des flèches d'Armoise vers le ciel, la terre et les quatre points cardinaux, le premier jour de l’année, pour éloigner les mauvaises influences et la malchance. Une décoction composée le cinquième jour du cinquième mois de l'année devait désensorceller les fusils de chasse (encore !!).
La MTC reconnait aux Armoises les mêmes propriétés qu’en Occident, mais surtout, dans de nombreux pays asiatiques, et notamment en Chine, l’Armoise est utilisée en moxibustion : la MTC tire ainsi parti du duvet très abondant qui recouvre les feuilles d’Armoise, dont elle fait une sorte d'amadou. Grâce à ce dernier, on façonne de petits cônes, qu’on appelle des « Moxas » (vient du japonais « mogusa », littéralement : herbe à brûler), que l'on allume à leur pointe : on approche cette pointe de braise sur un certain point du corps du malade, ou sur la partie douloureuse, jusqu'à sentir une forte chaleur, et on laisse se consumer lentement. Ces points sont très soigneusement délimités et correspondent approximativement à ceux de l'acupuncture. Il s'agit d'une sorte d’acupuncture sans aiguilles, d’« ignipuncture » destinée à stimuler le nerf sensitif localisé : cette pratique peu douloureuse mais très efficace est très utilisée en Orient et commence à attirer l’attention en Occident depuis quelques années.
Elle permet d’apaiser les douleurs et des cautériser les lésions, elle est surtout recommandée pour stimuler l'appétit, guérir différentes affections touchant l'appareil respiratoire et l'appareil digestif, ainsi que pour favoriser la circulation veineuse.
Comme expliqué précédemment, l’Armoise est très abondante à l’état sauvage, et de culture facile en plein soleil et en terre légère et bien drainée (même pauvre et caillouteuse), pour éviter que ses racines ne pourrissent en hiver.
On la multiplie par division des pieds que l’on pratique au commencement du printemps ou de l’été : il vous suffit d’en prélever une touffe dans la nature et de la planter dans votre jardin. Vous pouvez aussi procéder par semis (attention, on tasse les graines, minuscules, mais on ne les recouvre pas de terre avant la germination !). Et on éclaircit rapidement pour ne garder que les plantules les plus fortes : pensez à la place qu’elle prendra au jardin, ne plantez pas trop serré (1m entre chaque plant environ), sinon vous aurez une mini-forêt, au lieu de quelques spécimens de taille normale… Son beau feuillage ornemental sera mis en valeur en la laissant pousser en touffe et plutôt isolée des autres végétaux.
L’Armoise est une plante très rustique jusqu’à - 20°C et ne demande pas de protection particulière en hiver. L’Armoise annuelle, qui comme son nom l’indique ne passera pas l’hiver, elle, produit par contre une très grande quantité de graines qui se ressèment vigoureusement : elle est parfois considérée comme envahissante !
La récolte se fait traditionnellement la veille du solstice d’été, le 21 juin, par temps sec et ensoleillé, quand la plante commence juste à fleurir, ou au commencement de juillet, suivant l’époque de la floraison.
On utilise traditionnellement les parties aériennes, c’est-à-dire les feuilles et les fleurs (parfois aussi les racines, mais elles réclament des soins plus exigeants pour éviter les moisissures).
Attention, comme souvent, les plantes récoltées dans les jardins et dans les terrains gras et humides sont beaucoup moins riches en substances actives, notamment en Artémisine et autres substances aromatiques, que celles qu’on trouve dans les lieux secs, arides, à l’état sauvage. C’est pour ça qu’on n’arrose pas trop quand c’est une plante de culture…
La quantité de principes actifs est plus élevée dans les vieilles feuilles, y compris les défraîchies. Pour la sécher, on ne fonctionne pas de la manière habituelle, à l’abri du soleil : au contraire, on commence par mettre l’Armoise à sécher trois jours en plein soleil, et ensuite seulement, on continue le séchage à l’ombre. En effet, les UV permettent de continuer à la transformer les précurseurs de l’Artémisinine en Artemisinine dans la plante après la récolte et de maximiser leur concentration grâce au soleil. Au bout de 2 ou 3 jours, on déplace les parties aériennes à l’ombre, pour finir le séchage en évitant la dégradation thermique et préserver les composés actifs de la plante.
L’odeur de l’Armoise est faiblement aromatique, musquée (mais moins que l’Absinthe) et globalement agréable ; Sa saveur, aromatique, est en général plutôt appréciée, même si elle peut s’additionner d’une légère amertume. La racine aussi est douce au goût.
L’infusion d’Armoise fraîche (en particulier d’Armoise annuelle) a parfois des reflets rougeâtres plus ou moins marqués, qui peuvent tourner au brun foncé voire au noir, si votre eau est riche en fer : c’est dû à une réaction chimique normale entre les composés phénoliques de la plante et l’eau ferrugineuse, mais c’est la marque d’une dégradation des composés actifs de votre infusion, qui peut avoir une influence sur son efficacité médicinale.
Le phénomène peut se produire aussi avec des feuilles sèches, mais il est en général moins intense et moins rapide, car les enzymes nécessaires à cette dégradation sont en partie inactivées par le séchage. On évite toutefois les infusions trop longues, contrairement à d’autres, pour limiter cette dégradation…
On utilise parfois l'Armoise commune dans l'alimentation. A l'époque où l'on ne connaissait pas encore l'usage du houblon, elle a servi à parfumer la bière en Angleterre ; de nos jours, on l'emploie encore en Allemagne pour accommoder les volailles et en particulier les oies. Son utilisation rend les chairs plus tendres et savoureuses, dit-on.
Au printemps, ses jeunes sommités florales en bouton sont aussi délicieuses en beignets. Les jeunes feuilles fraiches ajoutées en salade et mangées en début de repas permettent de stimuler la digestion.
Mais c'est surtout une autre espèce, Artemisia dracunculus, plus connu sous le nom d’Estragon, qui joue toujours de nos jours un rôle irremplaçable cuisine !!
On utilise aussi beaucoup les Genépis pour faire des liqueurs et des vins à visée médicinale… ou gourmande !!
D’ailleurs, je vous mets ci-dessous une recette traditionnelle de Vin d’Armoise :
Laisser macérer 20 g de sommité fleurie fraîche pendant dix jours, dans 1 litre de vin blanc doux, filtrer. Boire 2 verres à bordeaux par jour pendant la semaine précédant les règles ou pour soigner les troubles digestifs.
On fabrique aussi dans certaines régions une délicieuse infusion glacée à base d’Armoise, d’Absinthe, de Sauge, de Menthe poivrée et de quelques baies de genévrier : fraiche, digestive, antiparasitaire, antifongique et circulatoire, c’est une bonne boisson d’été !!
Utilisées depuis l’Antiquité, les Armoises sont des plantes médicinales puissantes, à utiliser avec modération.
Les Armoises sont considérées comme des plantes de nature asséchante, quelles qu’elles soient. Par contre, l’Armoise est considéré à la fois comme une plante à action réchauffante et à action rafraichissante Vous allez voir pourquoi…
Penchons-nous déjà sur le cas de l’Armoise commune.
1/ Action sur la sphère génitale :
Grande plante alliée des femmes, l’armoise a des vertus antispasmodique, oestrogen-like et emménagogue. Elle accompagne les femmes de la puberté à la ménopause, même si elle est plus particulièrement adaptée aux jeunes filles à l’approche des premières règles, car elle agit sur les menstruations douloureuses (avec Matricaire et Mélisse), irrégulières ou difficiles, en facilitant leur venue, souvent en association avec le Mélilot ou la Menthe pouliot. Par contre, elle est à déconseiller en cas de douleurs liées à une endométriose, on lui préférera le Framboisier, dans ce cas.
Elle est particulièrement efficace pour déclencher les règles en cas d’aménorrhées liées à une anémie ou associées à un terrain lymphatique (pâleur, lenteur, frilosité, faiblesse immunitaire) car c’est une plante réchauffante qui ramène le sang, le « feu » vers la zone génitale : 20 g par litre d'eau, boire 3 tasses par jour en commençant environ 10 jours avant la date présumée des règles.
Elle permet aussi d’expulser les caillots dans les règles difficiles (avec de l’Absinthe, de la Matricaire, du Calendula et du Cerfeuil, classiquement).
En usage externe, l’Armoise était traditionnellement utilisée pour déclencher ou accompagner l’accouchement (en compresses ou cataplasmes sur le ventre), notamment pour faciliter la délivrance et l’expulsion du placenta.
En Chine, un moxa sur le petit orteil du pied droit est censé soulager les douleurs de l’accouchement.
Associée au Calendula, la tisane d’Armoise facilite aussi le retour de règles après l’accouchement.
Traditionnellement, la "Mother worth » des anglais (celle qui est bonne pour les mères) était aussi appelée la « Felon herb » (l’herbe criminelle) car elle était réputée être une plante abortive, à utiliser avec précaution, donc.
Certaines études récentes permettent de préciser ce point :
d’une part, l’infusion de feuilles d’Armoise n’est pas considérée comme abortive dans les doses traditionnelles, même si elle a un effet utérin léger. Il faudrait des doses massives, prolongées et très concentrées pour avoir un risque abortif, car les molécules à risque sont très peu hydrosolubles. Par contre, les extractions hydro-alcooliques de feuilles, beaucoup plus complets, ont une concentration bien plus élevée de principes actifs neurotoxiques, convulsants et irritants, qui peuvent stimuler fortement l’utérus et provoquer des contractions, voire une fausse couche. Ils sont donc clairement contre-indiqués pendant la grossesse, car le risque est réel. Les huiles essentielles d’Armoise, encore plus concentrées, sont d’ailleurs classées comme toxique pour la reproduction et le système nerveux, et sa vente est exclusivement réservée aux pharmaciens, sur présentation d’une ordonnance.
d’autre part, une étude de 2014 démontre que l’Armoise commune, toujours sous forme d’extrait inhibe de manière significative (et dose-dépendante), l’implantation de l’ovule fécondé au niveau de l’utérus, sur le modèle animal. Cet effet anti-implantatoire confirme donc une activité contraceptive potentielle de l’Armoise, qui sera peut-être utilisée dans la dizaine d’années à venir, qui sait.…
Enfin, plante des passages, l’Armoise est aussi connue pour faciliter le passage des femmes vers la ménopause, grâce à son activité oestrogénique. D’ailleurs, à Artémis étaient consacrées les fillettes impubères, celles qui ne connaissaient pas encore les calamités de la menstruation, mais aussi les femmes que l'âge en avait affranchies. Quant aux autres, la plante de la déesse les aide de son mieux, en régularisant le flux menstruel, lié aux phases de la lune, dont Artémis, la grande féministe, est aussi la déesse.
Au niveau génital, on notera pourtant que l’Armoise contribue aussi au maintien de la santé de la prostate. Ce n’est donc pas que la plante des femmes ;))
2/ Action sur la sphère digestive :
Les principes amers de l’Armoise commune en font une plante très employée pour stimuler l’appétit (20 g par litre, 1 tasse avant les repas principaux) et les fonctions digestives, et permettant d’améliorer l’assimilation des aliments. On la considère comme une fortifiante de l’organisme et tonique digestive, en particulier. D’ailleurs, l'Absinthe, sa cousine des montagnes, est un remède traditionnel bien connu pour cela. Nos grand-parents avaient pas tort de boire des apéritifs à l’Absinthe avant le repas : cela stimule la digestion (à doses raisonnables, bien sûr !!).
Cholérétique, l’Armoise aide à normaliser la fonction biliaire, ce qui en fait une tisane très appréciée après quelques excès de table ! Son effet hépato-protecteur traditionnel a été vérifié lors de récentes études scientifiques en 2017 : l’Armoise réduit les lésions hépatiques, empêche la peroxydation des lipides dans le foie, majore le taux de gluthation réduit, et réduit les nécroses tumorales. Son action remarquable se marie bien avec le Chardon-Marie, notamment en cas d’hépatite.
L’Armoise a aussi un effet hypocholestérolomiant (en particulier si induit par le régime alimentaire). Ses vertus anti-inflammatoire et anti-oxydante achèvent d’en faire une alliée intéressante pour lutter contre l’athérosclérose et les maladies cardio-vasculaires.
Elle est aussi légèrement laxative et diurétique, elle est anti-inflammatoire, antiseptique, antifongique, antibactérienne et vermifuge (oxyures et ascaris en particulier, mais dans une moindre mesure que sa cousine l’Absinthe, tout de même : 25 g par litre et infusion de 20 minutes, 3 à 5 tasses par jour, de préférence à jeun, pendant 3 jours - à prendre dans le milieu du dernier quartier de lune -, à renouveler 3 semaines plus tard) : elle est donc utilisée avec bonheur dans de nombreux troubles digestifs (15g/litre, 1 tasse avant les repas) , comme en cas d’anorexie légère, de ballonnements, de gastrite, mais aussi de diarrhées chroniques ou de vomissements, car elle a un effet analgésique sur les douleurs abdominales et un effet antispasmodique sur les muscles lisses du tube digestif en particulier.
En cas de problème digestif, la Médecine Traditionnelle Chinoise recommande de prendre plutôt une infusion FROIDE d’Armoise annuelle avant les repas, et au coucher si le feu se réactive à ce moment-là (remontées gastriques = remontées de feu). On peut aussi boire en petites gorgées quand le feu flambe. car cela aide à faire descendre le Qi de l’estomac. On dit qu’elle va jusqu’à abaisser le feu du coeur, c’est-à-dire le feu responsable de l’anxiété ou de l’insomnie…
3/ Action sur la sphère nerveuse :
Rappelez-vous : on l’utilisait au Moyen-âge pour soigner « l’hystérie » et l’épilepsie, autrement dit des affections nerveuses.
Et effectivement, différentes études scientifiques ont démontré que l’Armoise, traditionnellement utilisée dans les cas de dépression légère, de nervosité ou d’insomnie, a bien des vertus sédatives, et agit comme un inhibiteur de la monoamine oxydase (IMAO), soit comme un antidépresseur naturel.
En cas de troubles d’origine nerveuse, l’Armoise commune est donc conseillée, sous forme de petites cures pour apaiser le stress, les états d’inquiétude ou d’angoisse. Ce sont principalement les racines qu’on utilise dans ce cas, sous forme d’infusion ou décoction.
4/ Action sur la sphère ORL :
Grâce à ses actions antifongique, antiparasitaire et antibactérienne, l’Armoise s’avère très intéressante en cas d’inflammation des voies aériennes ou d’infection bronchique. Bronchodilatatrice, trachéo-relaxante et antispasmodique des muscles lisses, elle permet de calmer spasmes, douleurs thoraciques et contractions musculaires.
De plus, elle combat la fièvre et a des vertus antivirales démontrées, ce qui en fait une alliée de choix en cas de refroidissement ou petit virus hivernal (plante refroidissante, qui « rafraichit le sang », on vous dit !). D’ailleurs, l’Absinthe avait été utilisée par des médecins suisses au début du siècle dernier, pour combattre l’épidémie de Grippe espagnole.
En cas de fièvres avec frissons, ou affections virales importantes, on conseille ainsi l’Armoise à raison de 10g pour 1 litre d’eau, sous forme d’infusion (10 à 15 mn), ou mieux, sous forme de décoction (5mn) : des études ont démontré que cela permet une bien meilleure extraction des principes actifs (notamment l’artémisinine). filtrer aussitôt et boire pendant 1 semaine. L’école américaine considère pourtant que la macération à froid est la meilleure forme extractive : à vous de tester !!
Précision importante : ses propriétés font de l’Armoise une plante très intéressante une fois l’infection déclarée, mais pas à titre préventif ! On vous en conseillera d’autres en préventif, plus efficaces…
C’est le moment de faire un FOCUS sur l’Armoise annuelle :
vous en avez certainement entendu parler lors de la crise COVID en 2019. On a beaucoup polémique autour de son efficacité contre le virus SARS-COV 2 à ce moment-là.
En fait, l’Artemisia annua a été remise au goût du jour par les travaux sur l’Artémisinine de la chercheuse chinoise Youyou Tu, qui lui ont valu le Prix Nobel de Médecine en 2015 !
Car l’Artemisinine, extraite de l’Armoise annuelle, a une redoutable activité anti-paludéenne, à tel point que l’OMS a déclaré en 2001 que l’Artemisinine est « le plus grand espoir mondial contre le paludisme ».
Pour rappel, le paludisme, transmis par les moustiques en zones tropicales, est responsable de plus de 400 000 décès dans le monde chaque année, en moyenne.
L’Armoise annuelle, présente ans la pharmacopée traditionnelle chinoise depuis plusieurs centaines d’années, est indiquée depuis très longtemps dans le traitement des « fièvres tropicales », et son activité anti-paludéenne est documentée depuis la guerre du Vietnam : en effet, pendant la guerre, les Viêt-Cong qui opéraient dans les marécages, les rizières et forêts tropicales perdaient plus de soldats à cause des piqûres de moustiques infectés qu’à cause des balles et bombes américaines !C’est l’envoi massif d’Artemisia annua et d’Artemisia apiacea par la Chine qui a permis à Hô Chi Minh de contenir la menace paludique.
Les Chinois l’étudient depuis les années 1950. Et de très nombreuses études ont démontré l’efficacité de l’artémisinine, même en cas de parasite résistant à la chloroquine (un dérivé chimique de la Quinine), qui est le traitement anti-paludéen de base : elle bloque l’enzyme qui permet au parasite de pomper le calcium, ce qui empêche son développement. D’où son importance dans la pharmacopée actuelle qui utilise des dérivés de l’artémisinine pour fabriquer des médicaments anti-paludéens comme l’artésunate, qui est un des médicaments les plus efficaces contre les formes graves de paludisme. Si l’OMS et les laboratoires pharmaceutiques ont encouragé et soutenu la recherche concernant la molécule d’artémisinine dans le cadre de la lutte contre le paludisme, ils n’ont pas promu la recherche sur le potentiel de la plante elle-même. Pourtant, d’autres études ont démontré que l’Armoise africaine, qui ne contient quant à elle que très peu d’artémisinine, est malgré tout très intéressante car elle contient une vingtaine d’autres substances antipaludéennes ! Encore une fois, c’est le totum de la plante qui est intéressant, pas uniquement une substance isolée.
C’est pourquoi d’autres études locales ont montré des résultats intéressants avec de simples infusions d’Armoise (entre 15 et 100g de feuilles d’Artemisia annua, longuement infusées ds 1 litre d’eau - ou de lait de coco par exemple, car l’Artemisinine est fortement liposoluble : 85% d’extraction au lieu de 25% -, à couvert, à boire dans la journée. À faire pendant une semaine, suivi de deux semaines de pause, puis une nouvelle semaine de prise.). En effet, de nombreux Sénégalais utilisent uniquement l’Armoise quand ils ont des crises de paludisme, les médicaments classiques, étant de toute façon hors de prix pour une grande majorité des Africains…
Au passage, il faut noter que l’artémisinine est également présente, en moindre quantité, dans l’Armoise commune, et les résultats scientifiques confirment bien ses effets antipaludéens.
De plus, l’artemisinine, contrairement à d’autres traitements, ne montre pas de toxicité, notamment au niveau hépatique, rénal et hématologique.
Ce sont ces études qui ont permis de démontrer que l’artémisinine et ses dérivés ont des effets antiviraux sur différents virus à ADN et à ARN, dont le cytomégalovirus humain, le virus herpès, le virus de l'hépatite B, de l'hépatite C, le VIH, et le virus Zika, entre autre.
Compte tenu de ces effets antiviraux bien connus de l’artémisinine, des études scientifiques ont été menées lors de l’épidémie de Covid-19, afin de tester leurs effets in vitro sur le coronavirus responsable de l’épidémie de Covid-19. Les premiers résultats ont confirmé une activité in vitro antivirale de l’artémisinine et de ses dérivés sur le SARS-CoV2. Mais ce ne sont que des résultats préliminaires et d’autres études doivent être menées pour confirmer ces données scientifiques, notamment une étude clinique en cours à Madagascar, encadrée officiellement par l’OMS. On attend, donc…
Je précise que l’Artemisia annua est une plante qui ne fait pas partie de notre pharmacopée traditionnelle européenne, et à ce titre, elle n’est actuellement pas autorisée à la vente en France : elle est désormais soumise à une demande d’autorisation, même pour une commercialisation en tant que produit alimentaire, il y a d’ailleurs eu de nombreuses suspensions de vente lors de la crise du COVID, sur des produits présentés comme des remèdes ou des produits de santé commercialisés sans autorisation sanitaire.
Par contre, sa culture est autorisée à titre privé. Donc, ne cherchez plus, si vous voulez utiliser l’Artemisia annua à titre personnel, votre jardin est la meilleure des ressources !
Vous pouvez aussi préparer facilement une extraction hydro-alcoolique d’Artemisia annua fraiche : 200 ml d’alcool pur à 90° pour 100 g de plante fraîche coupée finement. Laisser macérer deux semaines et filtrer. Pour la malaria : entre 30 et 45 gouttes deux fois par jour pendant une semaine, puis deux semaines de pause et une semaine de prise.
Cette extraction hydro-alcoolique est beaucoup plus efficace qu’une simple extraction à l’eau et bien plus concentrée en principes actifs, mais aussi en cétones neurotoxiques : sans contre-indiquer absolument l’utilisation des formes alcooliques, il convient donc de faire attention et de ne pas les prendre de manière continue. La prise en tisane permet d'éviter l'extraction de certains actifs puissants, notamment ces fameuses cétones aux propriétés neurotoxiques et abortives, qui sont présents dans l'Armoise annuelle et commune. L’usage des Armoises ne se fait pas à la légère : par contre, on trouvera dans la tisane ou les formes alcooliques plus de six cents autres métabolites secondaires qui rééquilibrent l'action de la plante, en comparaison d’un extrait synthétique incomplet.
Comme toujours, il s’agit d’une histoire d’évaluation du ratio bénéfices/risques…
Par contre les huiles essentielles des Armoises sont d’utilisation très délicate en aromathérapie, et je vous les déconseille fortement, hors avis médical.
5/ Divers :
Ses vertus analgésiques font souvent conseiller l’Armoise pour les douleurs articulaires et musculaires. Traditionnellement, les marcheurs l’utilisent pour randonner le pied léger et sans ampoule. En fin de journée, on la mêle à l’eau du bain pour soulager les contractions musculaires ressenties au niveau des membres inférieurs, après des efforts physiques intenses.
Elle traite également les phlébites et les varices en stimulant la circulation sanguine, ce qui est très utile en cas de jambes lourdes : son usage en cas de rétention d'eau est réellement efficace. Cette plante diurétique, qui contribue au maintien d'une santé rénale normale, est ainsi utilisés dans le traitement des oedèmes et de l'hypertension artérielle...
En application locale, elle combat les plaies infectées et les infections de peau. Le macérât huileux donne une agréable sensation de fraicheur quand elle est appliquée sur la peau !
Enfin, on s’intéresse de plus en plus au potentiel anti-cancer des Armoises : grande anti- oxydante, l’Armoise commune sert de piste intéressante actuellement pour de nouvelles molécules de chimiothérapie anticancéreuse, car elle induit l’autophagie des cellules cancéreuses, notamment cas de leucémie, de cancer du colon, du sein, du foie et du poumon. Elle agit de manière systémique : en d’autres termes, elle agit sur toutes les parties du corps et traverse la barrière hémato-encéphalique en particulier. C’est ce qui en fait un outil anti-cancer si prometteur.
6/ Précautions d’emploi :
En phytothérapie, l’Armoise est proposée sous de plante sèche, d’alcoolature ou de moxas. Plus rarement sous forme d’hydrolat ou d’huile essentielle. Dans tous les cas, il est impératif de respecter les doses prescrites pour profiter des vertus médicinales de l'Armoise, car un surdosage ou une cure prolongée peut entraîner des effets néfastes pour le foie et le système nerveux. On ne dépasse généralement pas 15 jours consécutifs de cure. Seules les feuilles séchées à infuser peuvent être administrées sur une longue période, mais à très faible dose (5g/j).
Les Armoises étant œstrogène-like, on les évite en cas de kystes, en cas de mastoses ou de cancers hormono-dépendants. Elle est aussi contre-indiqué pendant la grossesse (abortive) et en cas d’allaitement car elle donne un goût amer au lait.
Attention aussi en cas d'insuffisance rénale ou hépatique. Artemisia annua est contre-indiquée en cas d'affections cardiaques (hypertension sévère, arythmies, etc.). Ne pas utiliser en cas d'allergie ou hypersensibilité aux Astéracées, bien sûr.
Premièrement, l’Armoise est un symbole de purification : c’est celle qui éloigne les parasites des entrailles, qui permet d’épurer le corps et l’esprit, qui relance les transferts d'énergie dans le système des méridiens.
Ensuite, c’est bien sûr une plante liée à la Lune et à la féminité, et par la multitude des vertus qui lui sont attribuées, à la fécondité et au bonheur !!
C’est enfin un symbole d’intuition, de Clairvoyance, et de divination, de connexion spirituelle. Elle habite l'espace situé entre le repos profond et l'état de la veille. Elle est la fille du clair de lune et protège ceux qui voyagent dans le temps des rêves… elle guide les rêveurs à travers les chemins sinueux de l'inconscient collectif.
Alors, ce soir, rêvez donc à l’armoise et ses multiples bienfaits !
Références/sources :
Du bon usage des plantes qui soignent de Jacques FLeurentin
Le Petit Larousse des plantes qui guérissent, de François Couplan et Gérard Debuigne
Laure Martinat, phytothérapeute
Ambre Marsilii, herbaliste et naturopathe
Christophe Bernard Althea Provence
Traité Pratique et Raisonné des Plantes Médicinales Indigènes » de F.-J. CAZIN, 1868
Caroline Pelé, Christine Cieur et Anne Peron, Plantes & Santé
Maïa Toll, auteure de L'Herbier du chaman
Luminessens
Valnet, Jean, « La phytothérapie : Se soigner par les plantes»
Plantes occidentales et médecine chinoise, Anne Vastel et Sylvie Chagnon
300 plantes médicinales de France et d’ailleurs, Claudine Luu, herboriste et praticienne MTC, et Annie Fournier
L’herboristerie : manuel pratique de la santé par les plantes, Patrice de Bonneval
Connaitre, cueillir, utiliser les plantes sauvages, de Thierry Thevenin
Fournier, Paul-Victor, « Dictionnaire des Plantes Médicinales et Vénéneuses de France
Secrets d’une herboriste Marie-Antoinette Mulot