INTRO
Le Solidage est une plante rustique et peu exigeante, très commune dans nos contrées.
Cette belle herbacée illumine les jardins, les champs et les clairières à la fin de l’été de ses magnifiques touffes de fleurs jaunes exhubérantes, mais elle ne se contente pas d’être une plante d’ornement, c’est aussi une grande médicinale, connue pour être une grande nettoyante des reins. Mais elle a aussi des propriétés de drainage incontestables, on va donc s’intéresser d’un peu plus près à ses nombreux bienfaits !
Aujourd'hui, nous allons donc vous parler de :BotaniqueHistoireCulture et cueilletteCuisinePropriétés et utilisationsSymbolisme
BOTANIQUE
Le Solidage est une plante herbacée de la famille des Astéracées, une des familles les plus récentes et les plus complexes du règne végétal, donc.
On l’appelle aussi Verge d’Or, ou Gerbe dorée, Baguette d’Aaron, Herbe des Juifs, et de son nom scientifique Solidago virgaurea pour la principale espèce européenne, et Solidago canadensis pour la principale espèce américaine. Il existe environ 125 espèces de Verge d’Or, mais c’est à ces deux-là, qui ont sensiblement les mêmes propriétés, que nous allons nous intéresser principalement.
C’est Carl Von Linné, le père de la classification botanique actuelle, qui donna son nom au Solidage : littéralement, Solidago signifie « je rends entier », « je consolide », en raison de sa réputation à favoriser la guérison des plaies. Quant à son nom populaire de « Verge d'or », il fait référence à son port dressé en forme de tige et à la couleur dorée de ses fleurs.
La famille des Solidages a une distribution très large : on les trouve en Amérique, en Asie, et en Europe, en Afrique du nord, bref partout à l’exception des régions tropicales ou sub-tropicales. La majorité des espèces sont d’origine nord-américaine : certaines d’entre elles ont été introduites en Europe il y a 250 ans environ en tant que plantes décoratives, ce qui fait que l’on peut trouver dans nos contrées à la fois Solidago virgaurea et Solidago canadensis.
Le Solidage est une plante vivace très commune qui aime tous les habitats : on la trouve dans les bois secs, les clairières et les grands espaces ouverts, les collines, les friches, comme les sous-bois, les rivages d'eau douce ou maritimes, les sommets exposés des montagnes, les bords de route, les forêts, les tourbières. Il aime particulièrement les lieux de passage où la terre est compactée, où passent les troupeaux. Bref, rustique et peu exigeante, le Solidage se trouve bien partout !
Le Solidage mesure entre 70 cm et 1 m de haut et possède de belles hampes rameuses avec des feuilles lancéolées et dentées, qui fleurissent magnifiquement à la fin de l’été et portent d’éclatants plumeaux de belles fleurs jaune d'or.
Sa tige est parfois rouge violacé et ses fruits possèdent des aigrettes soyeuses qui facilitent leur envol, à maturité. Elle se propage facilement grâce à ses graines mais aussi à ses rhizomes desquels démarrent de nouvelles plantes, c’est pourquoi on la trouve généralement en groupements plutôt compacts.
C’est une plante qui fleurit toujours en grande quantité, enchantant le jardinier ou le promeneur. La Vallée du Saint-Laurent au Canada, avait la réputation d’être « un immense jardin noyé de pourpre et d'or » au moment de la floraison des Solidages. La plante est de floraison assez longue, qui plus est, et elle peut exhiber ses touffes de fleurs de juillet à septembre, voire jusqu’aux premières gelées…
De plus, c’est une plante mellifère, dont les fleurs font le bonheur d’une multitude d’insectes, depuis les scarabées jusqu’aux abeilles en passant par les petites araignées.
On reconnait Solidago virgaurea et canadensis par la forme de leurs groupements floraux : l’espèce européenne a des groupements floraux plus compacts, alors que l’espèce américaine a des groupements plus aériens, un peu en forme de sapin de Noël.
De nombreuses personnes pensent qu’elles sont allergiques au pollen du Solidage, alors que c’est souvent à l’Ambroisie qui fleurit à la même période, qu’elles sont allergiques.
On a longtemps prétendu que les espèces européennes étaient de plus puissantes médicinales que les espèces américaines mais de récentes études scientifiques menées en Allemagne ont démontré que les espèces américaines sont tout aussi pourvues en principes actifs, peut-être même plus, donc on peut utiliser indifféremment les unes ou les autres.
Sur le plan physico-chimique, le Solidage contient de nombreux constituants intéressants, notamment :
des flavonoïdes, grands anti-oxydants,
des tanins anti-inflammatoires,
des huiles essentielles (effet antiseptique et circulatoire)
des substances amères (digestives)
et des saponines, substances légèrement irritantes mais stimulant l’expectoration, notamment.
C’est pourquoi l’Homme en a toujours fait bon usage…
HISTOIRE
Le Solidage est connu depuis la nuit des temps : la tradition prétend même que le bâton avec lequel Moïse frappa le rocher pour en faire sortir de l’eau pour le peuple d’Israël assoiffé dans le désert n’était autre qu’une hampe de Solidage. Son frère Aaron en possédait une également, qui fleurit miraculeusement selon la Bible : or le Solidage produit toujours une floraison spectaculaire, ce qui pourrait expliquer l’association, et son nom d’Herbe d’Aaron.
En Europe, dès l'époque antique, les Grecs et les Romains avaient aussi connaissance des vertus du Solidage. Dioscoride, le célèbre médecin grec, la mentionnait dans ses écrits pour ses propriétés cicatrisantes. Mais le Solidage restait globalement peu utilisé.
C’est durant le Moyen Âge que le Solidage est devenu très prisé dans les monastères européens, où les moines l'utilisaient pour soigner les plaies et les ulcères, mais aussi pour soigner les affections pulmonaires et les rhumes. A l'époque, elle est ainsi considérée comme une grande médicinale, tonique pectorale, sudorifique, stimulante et qui avait un effet bénéfique sur la guérison des plaies. Le fameux médecin, alchimiste et théologien Arnault de Villeneuve lui octroyait en plus la capacité de dissoudre les calculs urinaires.
De l’autre côté de l’Atlantique, en Amérique du Nord, les tribus amérindiennes des Six Nations s'en servaient aussi pour traiter différents maux : mal de gorge, mal de dents, fièvres, douleurs pectorales ou encore piqûres d’insectes. Le suc extrait des racines pressées donnait un remède souverain contre les morsures de serpents ; la tige leur servait de baguette de divination et les sommités fleuries, séchées et pulvérisées, fournissaient une poudre dorée entrant dans la composition de certaines peintures rituelles.
Car le Solidage est aussi entouré de nombreuses légendes et croyances : elle était censée attirer la richesse et la prospérité, en raison de sa couleur dorée et de sa beauté éclatante. Aux États-Unis, durant la ruée vers l'or au XIXe siècle, les chercheurs d'or pensaient que la verge d'or poussait sur des sols riches en or, en faisant un signe de chance pour ceux qui la trouvaient.
Il faut dire que la tige d'une grande et forte Verge d'or fait une baguette magique de premier ordre ! On la pensait particulièrement efficace pour la recherche d'objets cachés, de bijoux de famille enterrés, de pièces d'or dans les vieux murs, et des voeux d’argent en général.
Dans le Jura, on croyait que si l'une de ces belles hampes dorées venait germer d'elle-même, semée par le vent, à gauche de la porte principale d'une maison habitée, la famille qui vivait là connaitrait dans le courant de l'été, un événement aussi heureux qu'inattendu.
En Hongrie, les jeunes filles qui voulaient connaître leur futur époux jetaient des brassées de Solidage dans le lac Berzava, le matin de la Saint-Michel (le 29 septembre), pour voir apparaitre le visage de l'homme qu'elles épouseraient sur la surface des eaux, au premier chant du coucou. Si le coucou rechantait, ce serait un bon mari. S'il se taisait, ce serait un ivrogne et un bon à rien. Dans la région des Carpathes, on pensait que le Solidage protégeait des sorts, notamment ceux jetés par les bohémiens, qui étaient très redoutés…
Ce n’est qu’à la fin du XIXe siècle que le Solidage prend son essor en phytothérapie, notamment pour ses vertus détoxifiantes et d’élimination des déchets urinaires, hépatiques et intestinaux.
CULTURE ET CUEILLETTE
Le Solidage se cultive facilement à partir de graines. Ce sont les parties aériennes (fleurs, feuilles, tige) de la verge d'or qui sont utilisées en phytothérapie, même si historiquement, la racine était parfois utilisée (car c’est un stimulant très fort des reins, alors que les feuilles sont un peu plus douces et agissent mieux sur la sphère respiratoire, par contre).
Il ne demande presque aucun soin et anime bien le jardin de sa floraison prolongée. Il apprécie le soleil mais accepte la mi-ombre, et s’accommode de la majorité des sols suffisamment humides. Il aime pousser en groupe, aussi n’hésitez pas à planter plusieurs sujets ensemble. Préférez le Solidage européen, car le Solidage américain peut se révéler envahissant et même nuire à la biodiversité, donc il vaut mieux cultiver le premier…
Elle ne nécessite que peu d’entretien : juste un peu d’arrosage si vos étés sont chauds et secs, c’est tout. Une plante facile à apprivoiser au jardin, donc, à l’inverse des autres plantes qui nettoient le système urinaire : le Genévrier ou la Busserole sont difficiles à cultiver, par exemple. Le Solidage va opportunément remplir ce vide !
Il vaut mieux éviter de trop amender le sol, d’ailleurs : une terre trop riche favorise certes une croissance explosive mais cela se fait au détriment de la richesse aromatique de la plante. Donc, si vous cultivez le Solidage pour ses vertus médicinales, il vaut mieux la laisser se débrouiller toute seule. Si c’est pour la beauté de sa floraison, vous pouvez y aller sur l’arrosage et l’amendement des sols, par contre !
Le Solidage peut vite coloniser votre jardin ; coupez donc rapidement les sommités fleuries, pour éviter que la plante ne se ressème. De plus, ce sont ces parties aériennes que vous allez utiliser en phytothérapie. Idéalement, on les cueille juste avant l’ouverture des petites fleurs : si les fleurs sont déjà ouvertes, elles s’égraineront une fois sèches et se transformeront en plumeaux difficiles à manier.
C’est une plante qui reste relativement stable au séchage, même si elle perdra un peu de ses composants aromatiques, bien sûr. Veillez à la faire sécher dans un endroit aéré et bien obscur ,pour éviter que les fleurs ne se transforment en petits plumeaux. Ensuite, on détache les feuilles et les fleurs des tiges et on les conserve à l’abri de l’humidité.
CUISINE
On connaît peu d'emplois culinaires à la verge d'or, sa saveur fortement aromatique et amère étant considérée comme plutôt désagréable, en général.
La seule espèce vraiment intéressante à cet égard est le Solidago odora au parfum anisé que les Hollandais de Pennsylvanie boivent comme substitut du thé : ils appellent ça le « Thé de la Montagne Bleue ». Mais cette espèce ne pousse pas en Europe.
En Amérique du nord, on trouve un miel de Solidage, qui est l'un des plus communs qui soient là-bas. Son goût se situe à mi-chemin entre celui du miel de trèfle et celui du miel de sarrasin. Comme c'est le cas pour tous les types de miel, il ramasse une partie des principes actifs de la plante et peut donc jouer un rôle non négligeable dans l’organisme.
C’est avant tout une plante médicinale…
PROPRIETES ET UTILISATIONS
Le Solidage est une plante médicinale importante, et même une plante majeure des reins, mais son action va bien au-delà.
Sur le plan herboristique, on considère que c’est une plante au tempérament réchauffant et asséchant : ces propriétés vont sous-tendre son action dans différents domaines.
Mais commençons donc par sa sphère d’action principale :
1/ la sphère urinaire :
Sa grande réputation dans ce domaine n’a pas été usurpée !
Le Solidage est avant tout une grande plante diurétique, ce qui constitue un atout certain dans le traitement des affections du rein. Mais elle est aussi antiseptique (notamment sur Eschericia coli et le staphylocoque doré) , anti-inflammatoire et anti-oxydante, ce qui lui permet de nettoyer, de tonifier et de soutenir le fonctionnement des reins et de la vessie, pour une meilleure régulation de l’ensemble. C’est une des meilleures plantes pour fortifier le système rénal et on l’utilisera donc aussi bien à titre préventif qu’à titre curatif pour les troubles de l’appareil urinaire ou les affections rénales, comme les cystites ou les urétrites, l’oligurie, l’albuminurie, les calculs rénaux, les colibacilloses…
En effet, en cas d’infection urinaire, ses tanins vont permettre de resserrer les tissus des muqueuses enflammées et calmer le processus inflammatoire. De plus, ses huiles essentielles et ses saponines au pouvoir antiseptique vont aider le corps à se débarrasser des pathogènes qui ont colonisé le système urinaire. Ajoutez-y ses propriétés diurétiques, qui permettent de faire un nettoyage en profondeur du système urinaire, et vous comprendrez pourquoi on surnomme cette plante « le balai des reins » ! Etant donné que l’infection urinaire est la deuxième cause de visite chez le médecin et de prescriptions d’antibiotiques en France, c’est bon à savoir…
En période de fatigue ou de stress, qui sont propices au développement d’infections urinaires, vous pouvez utiliser le Solidage en prévention, sous forme d’infusion, à raison de 30 g de plante sèche par litre d’eau, à boire dans la journée. Dans ces cas, le Solidage s’associe bien avec l’hibiscus (à parts égales).
Si la cystite est déclarée, vous pouvez tester l’association Solidage, Ortie et Busserole, très efficace. L’Ortie permet notamment une vidange complète de la vessie.
En cas d’infection urinaire déclarée, on aura aussi avantage à utiliser le Solidage sous forme d’alcoolature, qui permet de mieux capter encore la partie aromatique de la plante (1/2 à 1 cuillère à café toutes les 2 heures, dans ce cas, éventuellement associée à de la Busserole ou du Genévrier).
Le fameux herbaliste américain Michael Moore la recommande aussi en cas de néphrite accompagnée de douleur dans la région lombaire, de pyélonéphrite chronique, et d’inflammation du système urinaire en général (mucus dans les urines). Le médecin homéopathe allemand M. Gucken précise que le Solidage est particulièrement efficace quand les douleurs dans la région lombaire des reins sont aggravées par la palpation, avec une sensation de tension et d’enflure, ou quand on urine difficilement, en petite quantité et que l’urine a une couleur foncée, rouge-marron, ou contient des sédiments : sable, albumine…
En effet, c’est le signe de reins fatigués, qui n’arrivent pas à éliminer les déchets de manière efficace : or, dans ce genre de cas, le Solidage va permettre de tonifier les reins, ce qui est très intéressant en période de convalescence, par exemple, quand les reins doivent éliminer une grande quantité de déchets après une infection et ont besoin d’un coup de main… Il va permettre de clarifier les urines, éliminer les sédiments et éviter la formation des calculs rénaux.
Dans l’ancien temps, on considérait aussi que le Solidage permettait de dissoudre les calculs rénaux en 12 à 15 jours : à l’heure actuelle, on pense plutôt qu’elle ne brise rien, mais qu’elle permet de calmer l’inflammation des uretères et de l’urètre, de relaxer les muscles lisses de ces canaux, et donc de lubrifier et favoriser le passage des calculs de manière moins douloureuse, ce qui s’avère déjà fort utile, quand on sait à quel point cela peut être douloureux !
On recommande d’ailleurs de continuer la prise de Solidage après l’évacuation des calculs, car l’inflammation va persister pendant encore quelques temps, ainsi que le fait d’uriner dans la douleur la plante va continuer à faire son travail et permettre de calmer l’inflammation résiduelle plus rapidement, là aussi.
Le Solidage est aussi très intéressant en prévention, bien sûr, puisqu’il est utile d’augmenter la diurèse dans ce cas : le fait de boire beaucoup permet en effet de diluer les urines et d’empêcher les dépôts. Notez que pour avoir un effet diurétique plus marqué, il vaut mieux consommer l’infusion froide, plutôt que chaude.
Le Solidage est aussi utilisé en cas d’hypertrophie bénigne de la prostate : c’est une plante d’action complémentaire, elle n’a pas d’action hormonale et ne réduit pas le volume de la prostate, mais ses propriétés diurétique, anti-inflammatoire et antiseptique, vont permettre de soulager certains symptômes de façon indirecte, notamment les troubles urinaires (miction fréquente, jet faible, difficulté à uriner) et les infections à répétition. Son effet régulateur sur le débit urinaire en fait aussi une plante utilisée pour soulager les problèmes d’incontinence tant chez les enfants que chez les adultes.
Le Solidage a aussi traditionnellement une indication d’utilisation en cas de goutte : effectivement, il permet de réduire l’inflammation et aide à éliminer l’acide urique en soutenant les reins, c’est donc une bonne plante d’accompagnement dans ce type de problématique.
2/ la sphère respiratoire :
Le Solidage est aussi une grande plante de l’appareil respiratoire : elle était bien connue comme telle dans les temps anciens, mais on l’a oublié aujourd’hui et ce n’est pas une plante à laquelle on pense facilement dans ce genre d’affections : on va penser au Thym, à l’Origan, ou Bouillon blanc, à l’Eucalyptus, mais pas au Solidage. Et pourtant…
Pour tout ce qui est rhumes, maux de gorge, sécrétions nasales chroniques, refroidissement hivernal, l’effet astringent et antiseptique du Solidage peut être mis à profit : il va permettre en effet de calmer l’inflammation de la gorge et de réduire les probabilités d’infection bactérienne. En plus, le Solidage a démontré des propriétés analgésique, ce qui signifie qu’il calme la douleur. C’est pourquoi les amérindiens mâchaient les feuilles de Solidage pour calmer les maux de gorge. Nous allons plutôt l’utiliser sous forme d’infusion ou d’alcoolature, chez nous. On peut aussi l’essayer sous forme de sirop (recette ci-dessous).
Les propriétés anti-infectieuse et drainante du Solidage rendent cette plante particulièrement intéressante en cas d’engorgement lymphatique (ganglions du cou enflés et enflammés, qui remontent jusqu’à derrière les oreilles, type angine).
NB : ce sera aussi une plante de drainage intéressante à utiliser en cas d’abcès dentaire accompagné de ganglions enflés au niveau du cou, toujours cette même indication.
[Recette du sirop de Solidage :
faire bouillir 100 g d'herbes fleuries dans 1 l d'eau, pendant dix minutes.
Laisser infuser douze heures, puis filtrer.
Ajouter ensuite 1,5 kg de sucre, avant de réchauffer jusqu'à ce que le sucre soit totalement dissous.
Le sirop ainsi obtenu sera ensuite conservé au frais.
La posologie recommandée est de 1 cuillère à soupe, toutes les heures.]
De plus, le Solidage est une bonne plante diaphorétique, ce qui signifie qu’elle active le processus de transpiration : elle incite les pores de la peau à s’ouvrir afin d’éliminer les déchets de l’infection et favorise les échanges de chaleur pendant la fièvre. Ce qui s’accorde bien avec les problématiques des infections hivernales, en général.
De plus, le Solidage a aussi une action expectorante, grâce à ses saponines. en effet, ces molécules ont la capacité d’irriter la muqueuse intestinale, et on pense aujourd’hui que cette irritation se propage jusqu’à la muqueuse pulmonaire au travers du nerf vague, ce qui permet d’évacuer le mucus infecté.
Tout cela en fait une plante fort intéressante à rajouter dans vos mélanges d’infusions hivernales, non ?
Comme c’est une plante asséchante, légèrement anti-histaminique et aussi expectorante, le Solidage va aussi être d’un intérêt réel en cas de sinusite allergique ou de rhume des foins : cette plante va permettre d’assécher les muqueuses nasales, elle calme donc bien les nez qui coulent, en particulier pendant les allergies saisonnières et on l’utilise souvent dans les formules contre les allergies saisonnières aux USA (souvent en conjonction avec le Plantain, qui, si vous vous en souvenez, on en parlait il y a 2 mois, est l’un des meilleurs anti-histaminiques que l’on connaisse).
Donc, yeux rouges qui brûlent ou qui démangent, nez qui coule avec production abondante de mucus et crises d’éternuements : pensez à utiliser le Solidage, en infusion (30g/litre par jour) ou en alcoolature (augmentez la dose jusqu’à obtenir un soulagement). Ou éventuellement en inhalations/bains de vapeur. Encore mieux : en homéopathie Solidago virga aurea en 12DH !
L’herboriste américain Mathew Wood le recommande aussi pour les allergies aux squames de chats en le prenant sous forme d’alcoolature, en micro-doses (1 à 3 gouttes, 1 à 3 fois par jour).
[Wood explique que cela marche particulièrement bien sur les conjonctives d’un rouge uniforme comme si la personne sortait d’une piscine fortement chlorée (si taches rouges : ajoutez de l’Euphraise, + efficace, si yeux injectés de sang, Ambroisie). Et si vous avez la gorge irritée, ajoutez de la Réglisse, sauf si hypertension]
Bien sûr, comme toujours en cas d’allergie, pensez que ce sont des affections qui nécessitent une prise en charge sur la durée : l’idéal est de démarrer la prise de plantes deux à quatre semaines avant l’arrivée des pollens et de continuer pendant toute la période, pour une meilleure efficacité.
3/ la sphère digestive :
Le Solidage est une plante très intéressante aussi au niveau digestif : les principes amers qu’elle contient vont stimuler la relâche des sucs digestifs et ses principes aromatiques vont tonifier la fonction digestive eux aussi. Ils vont aussi avoir une action antibactérienne qui permet de détruire levures et autres bactéries qui créent des fermentations dans l’estomac. Et les vertus anti-inflammatoire (car plante astringente) et antispasmodique du Solidage vont permettre de soulager les douleurs liées à des petites inflammations intestinales (intolérances alimentaires…) ou à un excès de relâche de bile (cause crise de foie).
Du coup, le Solidage s’avère une plante fort utile pour les personnes à la digestion lente et difficile après les repas gras et lourds, et celles qui souffrent de nausées et surtout de gaz intestinaux (accompagnés ou non de coliques) : c’est la signature d’une digestion « froide » et déficiente, et le Solidage, plante réchauffante rappelez-vous, est particulièrement indiquée dans ce genre de cas. C’est aussi une plante typique des personnes qui ressentent une sensation de froid pendant la digestion, signe que toute l’énergie de l’organisme est accaparée par la fonction digestive qui tourne au ralenti, digestion « froide », donc.
Le Solidage va donc être intéressant dans nombre de troubles gastro-intestinaux, chez l’adulte comme chez l’enfant : c’est le remède spécifique des diarrhées, mais on peut l’utiliser avec succès aussi en cas de gastro-entérites (notamment celles survenant à la percée des dents chez les enfants).
En effet, il peut calmer les diarrhées et inflammations dues aux gastroentérites, et aider le système à freiner les intrus pathogènes grâce à son effet antiseptique.
Quand on recherche un effet digestif plus marqué, il vaut mieux consommer l’infusion chaude, cette fois-ci.
Pour les diarrhées des bébés, le célèbre docteur Henri Leclerc donnait la formule de sirop suivante : verge d’or : 100 g, eau : 1 l, sucre de canne : 1,5 kg ; commencer par faire bouillir la plante dans l’eau pendant 15 min et laisser infuser 10 h ; passer, exprimez et ajoutez le sucre ; dose journalière : 100 à 200 g par jour, en plusieurs prises.
4/ la sphère circulatoire :
Le Solidage contient une grande quantité de flavonoïdes, notamment de la quercétine et de la rutine, qui ont de grandes vertus anti-oxydante et anti-inflammatoire, ce qui peut s’avérer très utile au niveau de la sphère circulatoire, notamment en ce qui concerne le retour veineux et le traitement des varices.
En effet, ces flavonoïdes réparent et améliorent l’intégrité des vaisseaux sanguins et capillaires et les protègent contre le stress oxydatif. On associera donc le Solidage avec bonheur au Marronnier d’Inde, au Fragon, ou encore à l’Hamamélis, pour tout ce qui est problèmes de jambes lourdes, de douleur dans les mollets ou de rétention d’eau autour des chevilles.
5/ la sphère ostéo-articulaire :
Récemment, diverses études scientifiques ont aussi démontré que le Solidage peut être une plante intéressante pour soulager les douleurs musculaires de type déchirure ou foulure, ou même crise arthritique.
Dans ce cas, on l’utilise sous forme de macérât huileux (à fabriquer vous-même, on le ne trouve généralement pas à la vente) : cela s’avèrera particulièrement efficace quand on ressent un soulagement par le chaud et non par le froid (plante R-É-C-H-A-U-F-F-A-N-T-E, on a dit !). Donc, à utiliser le 2eme jour après l’accident dans le cas d’une foulure ou déchirure (le premier jour, c’est toujours du froid, compresse de glace, etc…). Il s’associe très bien avec le macérât huileux de gingembre, dans ce genre de cas, car c’est aussi une plante chaude et circulatoire, ce qui permet de ramener la circulation vers la zone endommagée.
6/ Autres utilisations :
Le Solidage se révèle aussi être une bonne plante anti-fongique, particulièrement efficace sur le Candida albicans, levure fréquemment responsable d’infections chez l’être humain. Dans ce genre de cas, il faudra appliquer la plante à l’endroit attaqué par le Candida : en bain de bouche si les muqueuses orales sont touchées, en infusion si c’est digestif, en bain de siège s’il s’agit des muqueuses vaginales. Et toujours accompagner le protocole par des mesures nutritionnelles adaptées, notamment arrêt des sucres simples et rapides, qui nourrissent le Candida !
Au-delà de son effet antifongique, le Solidage a un effet bénéfique sur la peau en général : antiseptique et cicatrisant, on l’utilise en externe pour la cicatrisation des plaies, des ulcères, des gencives qui saignent et pour les infections de peau en général : on l’utilise alors en cataplasme, en compresse d’infusion concentrée, en bain de bouche ou en macérât huileux.
Le Solidage est particulièrement efficace en cas de plaques sèches qui desquament sur la partie basse du corps (jambes) et sur le cuir chevelu.
C’est intéressant de noter qu’une faiblesse rénale chronique va s’exprimer sous la forme d’œdèmes et de rétention d’eau, mais aussi par des problèmes de peau chroniques. Hé oui, on pense souvent à la relation entre foie et peau, car lorsque le foie ne fait plus son travail d’élimination, la peau va prendre la relève. Mais c’est la même chose avec les reins !
Car le triangle d’élimination est le suivant : Foie => Reins => Peau.
Ce n’est donc pas étonnant que le Solidage, grand régulateur des reins, soit aussi une plante intéressante pour soigner la peau…
Actuellement, des recherches sont menées afin de confirmer que l’intérêt du Solidage dans le traitement du cancer, car certaines espèces ont démontré des propriétés antitumorales sur des rats de laboratoire, notamment au niveau de la prostate. A confirmer par des études in vivo, donc…
L’huile essentielle de Solidago canadensis, assez rare, a aussi démontré des propriétés intéressantes : elle est cortison-like, et reconnue pour ses grandes propriétés anti-inflammatoires (elle permet d’inhiber le processus inflammatoire et de calmer ses désagréments, rougeur, chaleur)…
Au-delà de ses propriétés de drainage du foie et des reins, elle est également très utile en cas d’hypertension et de stress grâce à ses propriétés hypotensives et aussi relaxantes qui agissent sur le système nerveux central. Elle a une action spécifique sur le plexus (réseau de fibres nerveuses) cardiaque et sur le plexus solaire.
Elle est d’ailleurs extrêmement efficace en cas de péricardite, par voie cutanée en massage sur le plexus solaire (1 gt d’HE ds 4 gt d’huile végétale, 2 f/j, adultes et adolescents seulement).
En élixir floral, le Solidage sera immédiatement apaisant après une émotion difficile (normal, étant donné que les reins évacuent aussi nos émotions…) : elle nous apprend que chaque jour est un nouveau jour, une nouvelle caresse à laquelle il faut savoir s’ouvrir. Typiquement, c’est le remède des personnes qui sont épuisées, manquent d’endurance et désespèrent d’y arriver : elles ont besoin du Solidage pour retrouver leur force vitale (qui siège dans les reins en MTC ;) et pour digérer leurs émotions, car elles sont souvent hypersensibles (et/ou allergiques).
De manière plus anecdotique, on a aussi prouvé que ses principes actifs sont des protecteurs capillaires et que certains de ces flavonoïdes diminuent la formation de graisse, d’où l’incorporation de cette plante dans les tisanes contre la cellulite.
7/ Précautions et contre-indications :
De façon générale, le Solidage est une plante qui ne nécessite aucune précaution particulière. Elle n’a pas d’effet indésirable connu, ni d’interaction avec d’autres plantes médicinales ou avec des médicaments.
Il faut faire attention dans deux cas seulement :
- en cas d’allergie aux Astéracées, puisque le Solidage fait partie de cette famille, qui est assez allergisante pour certaines personnes
- de plus, il faut être prudent en cas de maladie rénale chronique importante, d’oedème pulmonaire ou d’insuffisance cardiaque : en clair, en cas de faiblesse importante de l’organisme, il vaut mieux restreindre l’usage de plantes médicinales trop diurétiques qui risquent de fatiguer les reins, car ce sont des organes vitaux fragiles (c’est du bon sens !).
Donc, si vous souffrez de maladie rénale sévère, de néphrite chronique, ou a fortiori que vous n‘avez plus qu’un seul rein, pensez donc bien à consulter votre médecin au préalable, bien sûr !
NB : dans ce genre de cas, on conseillera plutôt une cure de sève de bouleau qui permet un drainage en douceur, tout en apportant des minéraux qui revitalisent l’organisme, ce qui évite les fuites de minéraux par l’urine, inconvénient classique des cures de plantes diurétiques.
SYMBOLISME
Plante de purification et de drainage, le Solidage représente avant tout LE NETTOYAGE ET L’APAISEMENT des chocs passés : c’est une plante qui dissipe les événements non digérés de la vie. Elle écarte les chocs psychiques, les tourmentes, nettoie les émotions que l'homme laisse macérer dans ses organes (émotions qui ont toujours une influence sur le foie et les reins), pour lui ouvrir d'autres horizons. Le Solidage amène la lumière sur les blessures de l’âme. Il a souvent été associé à l’Archange Saint Raphaël, l’archange guérisseur lié à la lumière dorée et à la Terre, qui représente une guérison douce, continue et profondément restauratrice.
Le Solidage nous questionne aussi sur les ÉQUILIBRES à restaurer, les TRANSITIONS à effectuer pour retrouver notre unité, nous reconstruire après l’épreuve. Elle fleurit à la fin de l’été, entre la lumière abondante et l’entrée dans les ténèbres de la saison froide : elle accompagne les passages et les bilans.
De plus, sa grande hampe dressée représente la connexion verticale, la vie qui circule entre Terre et Ciel, en s’enrichissant du soleil entre les deux. Ce qui nous amène à sa troisième symbolique archétypale : L’ALIGNEMENT ET LA LUMIÈRE. Par sa couleur jaune d’or et sa verticalité, le Solidage représente la flamme de vie, l’aspiration à sortir de la terre pour monter jusqu’au ciel, s‘élever au-dessus des limitations extérieures en s’envolant jusqu’au soleil. Sa floraison jaune élancée est comme l’épée de l’archange Saint Mickaël auquel il est aussi consacré : c’est une colonne de lumière purificatrice qui monte jusqu’au ciel et représente la FORCE ET LA PERSÉVÉRANCE. Le Solidage nous dit de persévérer jusque’à atteindre notre but, le recentrage et l’ÉVEIL DE LA CONSCIENCE.
C’est pourquoi le Solidage représente aussi LA SAGESSE : en nous rendant conscient de nos zones d’ombre, il nous permet de reconnaître notre propre essence, notre individualité et d’accéder à notre lumière intérieure.
Alors, la prochaine fois que vous passerez à côté d’un champ de Solidages, prenez le temps de profiter de la belle lumière dorée qu’ils vous partagent…
Références/sources :
Paulette Vanier, Passeport Santé
Petit Larousse des plantes médicinales De Gérard Debuigne et François Couplan
Du bon usage des plantes qui soignent De Jacques Fleurentin
Christophe Bernard Althea Provence
Christine Cieur, docteur en pharmacie
claudine Luu, herboriste et praticienne MTC 300 plantes médicinales
Anne Vastel, plantes occidentales et médecine chinoise
Connaitre, cueillir, utiliser les plantes sauvages, de Thierry Thevenin
Traité d’herboristerie énergétique de Matthew Wood
Du bon usage des plantes qui soignent de Jacques FLeurentin
Le Petit Larousse des plantes qui guérissent, de François Couplan et Gérard Debuigne