C’est une petite plante des bois de la famille de la Rose, qui est native des régions tempérées du globe. Originaire d’Europe et acclimatée en Amérique, l’Aigremoine apprécie les talus, les lisières, les bordures de chemin et les prairies. Cette plante est bien connue de l’herboristerie populaire à travers la France, même si on l’a un peu oubliée aujourd’hui… elle a pourtant d’immenses propriétés médicinales, que je vous propose de redécouvrir ensemble.
BOTANIQUE
L’Aigremoine eupatoire, ou Agrimonia eupatoria de son petit nom scientifique, est une plante herbacée de la famille des Rosacées.
Légèrement aromatique, elle possède une grande tige simple, bien dressée, ornée de feuilles vertes sur la face externe et gris argenté sur la face interne. L’ensemble de l’Aigremoine est recouvert d’un léger duvet qui lui donne un aspect velu, et sa tige présente souvent une couleur rougeâtre facilement reconnaissable. Elle mesure en général de 40 cm à 1m de hauteur, et pousse volontiers dans les jardins, le long des chemins, des bordures, dans les prairies ensoleillées, les clairières ainsi qu’à la lisière des bois, en France et à travers l’Europe. L’aigremoine eupatoire se cultive aussi très facilement au jardin, étant peu exigeante.
C’est une plante relativement discrète avant qu’elle fleurisse, et on peut facilement passer à côté sans s’en apercevoir. Par contre, en été, elle se pare de belles fleurs jaunes d’or à 5 pétales, comme cinq doigts, petites mais nombreuses, qui sont rassemblées en longs épis terminaux, offrant un joli spectacle visuel la floraison. Le fruit de l’Aigremoine est un akène, enfermé dans un calice hérissé qui ressemble un peu à un hameçon; ce qui lui permet de s’accrocher facilement aux animaux, favorisant ainsi la propagation des graines bien au-delà de leur emplacement d’origine, un peu comme la bardane.
C’est une plante qui pousse facilement dans tous les sols et se propage d'elle-même ; elle est très rustique et peut être multipliée par éclat des racines. C’est même de là que viendrait son nom : Aigremoine serait la contraction des 2 mots grecs, agriôs qui veut dire sauvage et mônôs qui signifie solitaire : c’est bel et bien la Solitaire Sauvage qui pousse volontiers dans les terrains vagues, sans intervention humaine. Quant au mot eupatoire, il ferait référence au roi de Pont, Mithridate VI Eupator, qui était réputé pour ses connaissances en phytothérapie.
L’Aigremoine possède aussi de très nombreux noms vernaculaires : herbe de Saint-Guillaume, herbe de la mère, thé du Nord ou thé des bois, Eupatoire des Grecs, Francormier, Herbe de Saint Guillaume, herbe de sainte Madeleine, Sorbelette, plante aux 5 doigts, Toute-Bonne, Religieuse des champs, Rose bâtarde, ou encore « chagrin des druides », car ces derniers l’utilisaient pour dissiper le chagrin et les tensions…
Il existe beaucoup d’espèces d’Aigremoine, toutes interchangeables en termes de bénéfices, , et qui sont aussi très proches de la famille des Potentilles : ces deux clans de la famille de la Rose ont des propriétés presque identiques, mais en France, on utilise traditionnellement l’Aigremoine eupatoire, donc c’est celle à laquelle on va s’intéresser ici. Attention, en Aquitaine, on trouve aussi une espèce qui s’appelle l’Aigremoine odorante, moins répandue mais dont la cueillette est protégée (tige pas rouge, et fruit plus rond).
Comme toutes les plantes de la famille des Rosacées, l’Aigremoine contient une quantité significative de tanins, entre 4 et 10 %, qui sont largement connus pour leurs propriétés médicinales. Elle est particulièrement riche en OPC ou proanthocyanidols, ces tanins condensés qui peuvent pénétrer notre système digestif pour être distribués dans tout le système et renforcer notre système circulatoire.
En plus des tanins, l’aigremoine est également très riche en silice, un minéral essentiel pour la santé osseuse et la formation du collagène, offrant ainsi un soutien important pour la peau, les cheveux et les ongles.
Elle contient aussi de nombreux flavonoïdes, dont la lutéoline, anti-oxydant responsable de la couleur jaune des fleurs, qui vont lui donner des propriétés protectrices et réparatrices importantes.
Enfin, elle contient aussi des principes amers, aux grandes propriétés digestives, des vitamines K et P, et quelques traces d’essence aromatiques qui lui donne un goût assez caractéristique et plutôt agréable.
Tous ces principes actifs lui confèrent une palette de bienfaits, rendant cette plante inestimable dans la pharmacopée naturelle, même si elle est un peu tombée dans l’oubli durant ces derniers siècles.
HISTOIRE
On a pu établir que l'Aigremoine était déjà utilisée dès la Préhistoire, même si les raisons sont assez floues (rituelles, médicinales ?). Par contre, ses vertus curatives ont été découvertes dès l’Antiquité : elle est documentée dès l’Egypte antique, où elle était reconnue pour ses vertus purifiantes, pour traiter les troubles du foie, combattre l’anémie ou apaiser les morsures de serpent.
Le médecin grec Dioscoride la recommandait lui aussi vivement dans ses écrits pour ses propriétés purgatives.
Certains textes antiques associent l’Aigremoine à Zeus, et à la planète Jupiter, qui est la planète qui domine le foie, ce qui, on va le voir, est particulièrement bien vu…
Au Moyen-Âge, l’Aigremoine était communément utilisée sous forme d’emplâtre pour accélérer la cicatrisation des plaies infligées au combat. Elle est aussi mentionnée dans les écrits d’Hildegarde de Bingen, la célèbre abbesse du 12eme siècle, naturaliste et première phytothérapeute de l’Histoire. Elle l’utilise alors comme remède de la gorge et de la poitrine, ainsi que de l’estomac. Puis, à partir de 1700, elle est prescrite en gargarismes pour apaiser les symptômes des angines. En France, l'Aigremoine a longtemps été le principal ingrédient d'une tisane tonique prise traditionnellement au printemps. Et en Allemagne, on la mentionnait parmi les ingrédients d'un "bouquet de neuf simples" qui était considéré comme une véritable panacée pour toutes sortes d'affections.
Parallèlement à ses usages médicinaux, l’Aigremoine a toujours occupée une place significative dans les pratiques de magie ou de sorcellerie : elle était considérée comme une plante sacrée, dotée de pouvoirs divinatoires, souvent utilisée dans les rituels pour protéger, nettoyer ou purifier.
Les druides utilisaient l'Aigremoine comme un encens, pour purifier les cercles rituels, car son action était considérée comme aussi puissante que celle de la sauge, très employée dans les traditions de fumigation.
Son épi floral entrait dans de nombreux charmes de protection : on le cueillait tôt, avant qui’il ne soit complètement ouvert si la malveillance était de source humaine, et si on craignait une source surnaturelle, on le cueillait au contraire quand la partie basse commençait à se faner. Elle était particulièrement appréciée pour fabriquer des amulettes de protection, car elle avait la réputation non seulement de faire obstacle aux maléfices, mais en plus de les retourner contre l’envoyeur !!
Durant l'Inquisition, l'Aigremoine était même utilisée dans toute l'Europe pour faire la chasse aux sorcières : on pénétrait alors dans la maison suspecte en brandissant devant soi, à l'horizontale, un bouquet d'Aigremoines. Si le lieu était effectivement habité par un suppôt du Malin, les fleurs étaient censées se faner les unes après les autres, mais dans un sens opposé à celui de la nature : de haut en bas.
En Angleterre, on utilisait aussi les feuilles et les fleurs d’Aigremoine pour fabriquer des oreillers végétaux, afin de combattre l'insomnie et de trouver un sommeil réparateur, profond et continu. Dans une vieille comptine anglaise, on dit même que le dormeur ne s’éveillerait plus tant que les plantes n'auraient pas été retirées de l’oreiller…
C’est également une plante tinctoriale qui permet de donner aux laines et au coton une belle couleur or, et qu’on a longtemps utilisée en ce sens en Europe.
Après acclimatation sur les autres continents, l’Aigremoine a aussi été utilisée en herboristerie chinoise et amérindienne. Chez ses derniers, elle est considérée comme une médecine majeure, du clan du Loup, et la dernière feuille sur la tige représente le « chef de la meute », on ne la cueille pas… Et dans l’école américaine, l’Aigremoine reste une des 3 ou 4 plantes les plus importantes de la pratique herboristique, selon Matthew Wood !
Enfin, au 20eme siècle, Le Docteur Bach a attiré l’attention sur l’Aigremoine, avec son fameux élixir floral d’Aigremoine, on y reviendra.
CUEILLETTE
C’est la partie aérienne qu’on utilise chez l’Aigremoine, c’est-à-dire la tige, les feuilles et les fleurs. Idéalement, on la récolte juste avant qu’elle soit en pleine floraison, de juin à fin août. Les racines n’ont pas beaucoup d’intérêt médicinal.
Si vous n’êtes pas à la période de floraison, ce n’est pas très grave, vous pouvez utiliser les feuilles tout simplement, mais c’est mieux en début de floraison. Attention quand même : on évite de prendre les tiges trop épaisses et les feuilles trop dures. Faites donc comme les Amérindiens : prenez les petites branches de coté, pour éviter de cueillir le chef de la meute…
Si vous n’êtes pas adepte de la cueillette sauvage, pas de souci : la culture de l’Aigremoine est un processus assez simple, elle n’est pas exigeante en terme de sols, même si elle préfère les emplacements ensoleillés ou à mi-ombre, et un sol frais et drainant. Elle demande peu d’eau après la plantation et peut donc facilement enrichir votre jardin de plantes médicinales. Elle se ressème d’elle-même, offrant ainsi une quantité régulière de feuilles et de fleurs.
Si vous l’utilisez fraiche en été, vous profiterez de son odeur agréable et légèrement aromatique. Par contre, après séchage, elle perdra de sa saveur et presque entièrement son odeur, c’est normal, pas d’inquiétude.
Un autre détail qui peut surprendre : l’infusion d’Aigremoine noircit au fur et à mesure, à cause de la présence de sulfate de fer dedans, rien que de très normal, donc !
CUISINE
L’Aigremoine s’utilise très peu en cuisine : dans le Nord de la France, elle était généralement employée par les paysans pour remplacer le thé (d’où son nom de thé des bois). Elle a un arôme très agréable, quoique peu prononcé, qui va changer en fonction de la floraison. Avant, elle aura un goût légèrement sucré, aigre et astringent. Après, elle sera de plus en plus astringente. En tisane sèche, certains lui trouvent même une petite odeur d’abricot.
On fabriquait aussi couramment dans nos campagnes un Vin d’Aigremoine, qu’on buvait à la fois en guise d’apéritif et pour ses vertus médicinales, sur une base de vin rouge.
La recette est sur notre site, comme d’habitude :
Vin d’aigremoine :
Faire bouillir 200g de plante séchée (sommités fleuries) dans 1 litre de bon vin rouge pendant 5 minutes. Une fois ce temps écoulé, retirez du feu et laissez infuser pendant environ 1 heure.
Après l’infusion, filtrez le mélange pour en retirer les résidus de plante. Pour accentuer les effets et ajouter une touche supplémentaire, incorporez un verre à porto d’alcool de fruit au vin filtré. Cette préparation est réputée pour son action dépurative sur le sang.
Pour bénéficier de ses bienfaits, il est conseillé de boire un petit verre de porto de ce vin spécialement préparé avant le repas du midi et avant le repas du soir, et ce, pendant une durée de 15 jours.
Vous pouvez aussi l’utiliser pour une application externe, notamment sur les plaies ou les varices : utilisez ce vin en imbibant une compresse que vous appliquerez directement sur les zones affectées. Cette méthode contribue à accélérer la guérison et à réduire les inflammations de manière naturelle.
PROPRIÉTÉS ET UTILISATIONS
L’Aigremoine est avant tout réputée pour ses grandes vertus médicinales : en herboristerie, c’est une plante qui est qualifiée de refroidissante est asséchante, donc elle est conseillée dans tous les cas de tension physique ou mentale, quand le rythme de vie a engendré un emballement du système sympathique et nous met en surchauffe, en tension donc. Dans ce genre de cas, l’Aigremoine sera une alliée idéale, qui va calmer la « chaleur interne », drainer et reconstruire les tissus lésés à cause de ce déséquilibre d’activité. Elle va calmer les sphères trop stimulées et aider le corps à sortir de l’impasse…
1/ Anti-inflammatoire et hémostatique
Comment va t’elle fonctionner ?
Alors, déjà, si on dit que l’Aigremoine est une grande plante refroidissante, c’est qu’elle a de grandes propriétés anti-inflammatoires, qui vont être particulièrement mises à contribution pour les problèmes digestifs caractérisés par une inflammation, comme la gastrite, la gastro-entérite, la colite, la recto-colite hémorragique, l’Aigremoine peut grandement aider à apaiser les symptômes et à protéger les muqueuses digestives ou buccales.
C’est même la grande plante des ulcères : elle a une réputation très ancienne en médecine occidentale et chinoise pour soulager les ulcères de toutes localisations, et les saignements intestinaux aussi, qui sont dus à des tensions dans les viscères abdominaux. C’est aussi une anti-diarrhéique remarquable, de par la présence de ses tanins, qui était même utilisée dans les cas de dysenterie dans le temps.
Son effet modérateur dans les processus inflammatoires calme aussi les entorses et les migraines.
2/ Elle a aussi des propriétés antibactérienne, antivirale et astringente.
En Amérique du Nord, on la considère aussi comme un bon fébrifuge, en particulier dans les cas de fièvre intermittente (frissons, fièvre, frissons, transpiration…). Elle est donc très indiquée en cas de petit virus hivernal, grippe, et pour toutes les affections de la zone ORL : pharyngites, gingivites, maux de gorge, toutes inflammations de la cavité buccale et même angines, c’est une alliée de choix. Grâce à ses tanins astringents qui vont apaiser les muqueuses, ses flavonoïdes qui vont protéger les tissus et la silice qu’elle contient qui va permettre de refabriquer du collagène pour réparer les tissus lésés par l’inflammation.
Pour soulager les angines, classiquement, on l’utilise en gargarisme : l’Aigremoine va apporter un soulagement des douleurs et une diminution de l’enflure, contribuant à une récupération plus confortable et efficace. Dans ces cas-là, rajoutez du sel dans votre gargarisme, c’est un gros plus.…
Comme elle resserre les tissus, elle traite tous les écoulements pathologiques (rhinites allergiques, leucorrhées, bronches encombrées).
Elle est aussi renommée pour calmer les inflammations dues au frottement du dentier.
Dans le passé, certains médecins ont particulièrement utilisé l’Aigremoine pour les inflammations chroniques de la gorge, en particulier les problèmes rebelles qui touchent parfois les chanteurs, extinctions de voix, etc. Elle se combine très bien au Sisymbre officinal, dans ce genre de cas, pour un effet optimal.
Dans les cas de problèmes pulmonaires chroniques, où les poumons souffrent, sont enflammés constamment, on peut aussi penser à l’Aigremoine : en effet, elle va leur apporter ses flavonoïdes et surtout sa silice, substance essentielle pour fabriquer du collagène, or le collagène, on ne le sait pas assez, constitue jusqu’à 20% de la masse sèche des poumons ! C’est pourquoi l’Aigremoine peut se révéler être extrêmement intéressante dans les cas d’asthme ou de bronchite chronique.
On l’a dit, c’est la plante qui apaise les tensions : elle va permettre de détendre cette constriction caractéristique de la sphère respiratoire, elle marche donc particulièrement bien sur les personnes qui retiennent leur respiration, par fois même inconsciemment, qui laissent l’air s’échapper en le retenant, comme s’ils étaient sous pression, ou quand la douleur (physique ou mentale) est trop forte au point qu’on s’empêche de respirer ! C’est bien normal : c’est une manière naturelle de libérer des endorphines, qui sont des antidouleurs naturels.
Çà, c’est vraiment typique de la personnalité Aigremoine, comme on dit en herboristerie : la personne qui tente de retenir sa douleur et de ne pas se plaindre. Vous voyez bien : la personne agitée, toujours occupée, souffrante mais qui va vous dire « ce n’est rien ! » « ce n’est pas si terrible ! » alors qu’elle souffre le martyre, en serrant les dents… Dans ce genre de cas, pensez à l’Aigremoine tout de suite : une prise d’1 à 15 gouttes, 1 à 3 fois par jour, va permettre d’améliorer la relaxation mentale et les problèmes respiratoires associés.
En fait, là, on est vraiment sur l’action fondamentale de l’Aigremoine : c’est la plante qui dénoue les états de tension intérieure, de frustration, de colère, de tourment intérieur, qui entraînent des maux variés, mais qui proviennent tous de cette même cause, la tension cachée… parce que, au lieu de manifester cette tension, le profil Aigremoine s’efforce de cacher ses vrais sentiments derrière une façade joyeuse, de bonne composition, voire plus qu’il ne serait approprié ! C’est d’ailleurs exactement l’indication de l’élixir floral d’Aigremoine du Docteur Bach. Et cette plante va permettre de sortir de l’impasse sur plein de plans, notamment au niveau du foie …
3/ L’Aigremoine a aussi des propriétés hépatoprotectrice, cholérétique et cholagogue
Car dès qu’on parle de colère, de frustration, de blocage c’est-à-dire de manque de confiance dans la marche naturelle des choses, le foie est impliqué, c’est un classique de la Médecine Traditionnelle Chinoise ! Car le système nerveux autonome et le plexus solaires contrôlent la tension de l’artère hépatique, qui permet une -meilleure irrigation du foie : alors, quand la tension s’accumule (colère), les nerfs de la vésicule biliaire restent coincés, l’organisme devient incapable de se détendre physiquement et mentalement, le foie pend prend un coup, on digère mal : on voit bien le lien entre système nerveux et maladie du foie ..
Et comme par hasard, les bienfaits de l’Aigremoine qui dénoue les états de tensions cachée, s’étendent à la protection du foie et de la vésicule biliaire : c’est une plante qui maintient le bon fonctionnement hépatique et facilite la sécrétion de la bile, jouant ainsi un rôle crucial dans la digestion et l’absorption des lipides.
En favorisant l’élimination des déchets par le foie, l’Aigremoine soutient la capacité naturelle de détoxication de l’organisme, et renforce ainsi la santé globale. Elle soulage les troubles de la vésicule biliaire, elle peut aider à prévenir la formation de calculs biliaires et à protéger le foie contre les dommages causés par les toxines et les substances nocives, abus d’alcool ou de drogues, notamment, hépatite (B, notamment) et cirrhose.
Donc, lenteur de digestion, atonie de l’estomac, avec un teint un peu jaune/gris, typique du foie chargé, pensez à l’Aigremoine… Infusion (feuilles), 30 gr. par litre d'eau.
4/ Propriété hypo-glycémiante :
Son action digestive en fait aussi une plante très intéressante pour les troubles métaboliques. C’est notamment une plante qui a des propriétés hypoglycémiantes très intéressantes. Si vous avez une glycémie sanguine trop élevée, un syndrome métabolique ou prédiabète de type II, c’est une plante qui peut vous aider à la faire baisser et à calmer la soif des diabétiques tout en stimulant les fonctions digestives. Vous pouvez la tester seule sous forme d’infusion ou combinée avec d’autres plantes qui ont des propriétés similaires comme le basilic par exemple. C’est aussi une bonne plante adjuvante dans les cas d’obésité.
5/ Plante diurétique :
L’aigremoine, en tant que plante froide, a aussi une forte affinité pour les reins, qu’elle stimule, nettoie et reconstruit. Son jaune vif rappelle l’étincelle de vie des Reins (tiens, c’est aussi le jaune de la bile et du plexus solaire !).
Elle est tout d’abord très diurétique, donc elle a été utilisée dans le passé pour les œdèmes et rétentions d’eau.
On retrouve là encore cette notion de constriction dans la circulation, qui peut se centrer sur les reins : on aura alors un inconfort lombaire. Quand la zone des reins est touchée, c’est une des indications les plus fortes pour l’Aigremoine !
Et c’est en particulier un très vieux remède pour soulager la douleur du passage des calculs biliaires ou rénaux. Ben oui, le calcul va abîmer les tissus lorsqu’il force son passage, c’est très agressif. Comme dans le cas des muqueuses de la zone ORL, avec son effet astringent, l’Aigremoine va donc resserrer ces muqueuses endommagées, sa silice va fournir à l’organisme le collagène pour rebâtir les tissus. Ça + l’effet anti-inflammatoire et diurétique, vous devez facilement arriver à imaginer pourquoi l’Aigremoine va être utile… Dans ce genre de cas, l’alcoolature ou l’élixir floral sont très bien adaptées.
En phytothérapie anglaise, on utilise aussi l’Aigremoine pour les problèmes de fuite urinaire, que ce soit chez l’enfant, donc énurésie nocturne, ou chez la personne âgée (toujours cet effet astringent urinaire qui aide à resserrer des tissus trop relâchés et qui provoquent des petites fuites).
Dans tous les cas, quand les reins souffrent, pensez à l’Aigremoine…
6/ Propriété hypotensive :
Autre grande propriété de l’Aigremoine : c’est un remède spécifique de la tension !
Ses propriétés hypotensives en font une alliée précieuse dans la gestion de l’hypertension artérielle. elle favorise la dilatation des vaisseaux sanguins et aide à réduire la pression sur les parois des artères, facilitant ainsi la circulation sanguine et contribuant à la baisse de la pression artérielle. Cette action vasodilatatrice peut être attribuée à la présence de composés actifs dans la plante qui agissent directement sur le système cardiovasculaire.
La plante peut être utilisée en complément à un traitement médical conventionnel ou comme mesure préventive pour les personnes présentant des risques d’hypertension ou en prévention de maladies cardiovasculaires.
Là, le profil typique sera celui de la personne qui agit en hypertendu, toujours en mouvement, « tendu intérieurement » on vous a dit !, mais se sent épuisé, « en hypo »…
7/ Sphère circulatoire :
C’est une excellente plante pour tout problème de retour veineux, jambes lourdes, rétention d’eau autour des chevilles. C’est vraiment un remède spécifique, surtout si le problème est associé avec un teint rougeaud causé par mauvaise circulation sanguine. On doit ces propriétés aux tanins condensés, les fameux proanthocyanidols ou OPC, dont l’Aigremoine est très riche. On pourra faire de bonnes combinaisons avec la vigne rouge par exemple, le mélilot, les cônes de cyprès. C’est aussi une bonne plante pour les problèmes d’hémorroïdes, à prendre par cure, en interne, avec les autres classiques des hémorroïdes de type marron d’inde, fragon, etc.
8/ L’Aigremoine a aussi une influence sur la sphère hormonale chez les femmes :
Là encore, elle détend les tensions sur le système féminin. En médecine Traditionnelle Chinoise, on dit que le foie retient le sang, donc l’influence sur règles semble logique… Elle a une action sur l’ovulation et la fertilité, c’est un tonique utérin qui aide à prévenir les problèmes au moment de l’accouchement, hémorragie, toxémie (intoxication du sang).…
9/ En externe :
On peut aussi mettre à profit toutes ces propriétés hémostatique, cicatrisant, anti-inflammatoire, antibactérienne, antivirale, sur des plaies, ou des ulcères variqueux (très longs à se résorber parce que justement la zone n’est plus bien irriguée par la circulation sanguine et lymphatique, donc elle a du mal à se réparer). Cela peut être un problème en surface de type plaie, ou un problème plus profond de type fracture, fêlure ou entorse. Aussi intéressante que la Prêle pour la reminéralisation, que la consoude pour réparer os et cartilage, et sans PB de prise en interne, contrairement à cette dernière !
On l’utilise en cataplasme ou en compresses : on fait traditionnellement une décoction concentrée (30g pour 300g d’eau, et on la réduit d’un tiers), ou en gargarisme, comme on l’a déjà évoqué, mais on peut aussi utiliser les feuilles fraîches en application directe comme cataplasme, pour traiter les migraines mais aussi les petites plaies.
Elle a aussi une action très puissante sur les brulures, en particulier au niveau des mains, d’pairs l’école américaine : facile à retenir, pensez à la plante aux 5 doigts ! On pose l’alcoolature diluée sur la zone brulée et on prend une dose en interne. Soulage et cicatrise.
Traditionnellement, elle est aussi appliquée sur la peau pour extraire échardes et épines, en médecine populaire, et c’est aussi un remède spécifique de l’alopécie (surtout en présence de tension mentale ou de stress professionnel, bien sûr !). Dans ces cas-là : Aigremoine en 12DH.
10/ Elixir floral
La Fleur de Bach d’aigremoine est principalement utilisée pour apporter du réconfort aux personnes qui cachent leurs soucis derrière un masque de gaieté. Ce sont aussi des personnes éprouvant une anxiété intérieure, tout en présentant un visage joyeux et insouciant au monde, presque trop.
L’utilisation de cette essence florale vise à aider les individus à affronter leurs vrais sentiments, à promouvoir l’acceptation de soi et à encourager l’expression sincère des émotions. C’est une aide précieuse pour celles et ceux qui évitent les conflits et recherchent la paix intérieure, en les soutenant dans le processus de réconciliation avec leurs vrais ressentis.
Parfois, l’élixir de bach peut provoquer acné : pas de panique, c’est un signe de détoxication. Aussi bénéfique en cas d’acné, du coup (principe homéopathique). La plante soigne des conditions où la peau crée une sorte de masque pour ne pas montrer à l’extérieur ce qui se passe à l’intérieur !
Cet élixir est souvent recommandé dans les moments de solitude ou d'épreuves, aux enfants joyeux et sociables, ainsi qu'à la puberté.
11/ Précautions :
C’est une plante assez douce, elle peut être utilisée chez tout le monde y compris les enfants et les femmes enceintes, aux doses normales.
Attention tout de même à la prendre loin de toute prise de médicaments car les tanins vont bloquer l’absorption au niveau de la muqueuse digestive.
Même chose pour les nutriments de la nourriture, donc on prend les plantes astringentes loin des repas, loin de la prise de compléments alimentaires.
Les personnes atteintes de certaines formes de cancer hormonodépendant doivent l’éviter du fait de ses possible influences hormonales.
Et l'aigremoine ne doit pas être prise en même temps que des médicaments antihypertenseurs diurétiques ou des antivitamines K.
SYMBOLISME
Premièrement, l’Aigremoine nous parle d’AUTHENTICITÉ : elle nous incite à Etre sincère et clair, à abandonner tensions, masques, artifices et vernis social, pour avoir la force de venir à bout des conflits, Elle donne au clown triste le courage d’affronter ses peurs et ses inquiétudes, à avancer hardiment dans les nouvelles phases de la vie. En soulageant les tensions, elle nous aide à changer de positionnement et nous donne le pouvoir de changer d’environnement.
C’est le 2eme message de l’Aigremoine, elle nous parle de POUVOIR, celui qui est présent dans notre main, de la façon dont on peut en user ou en abuser. En hébreu, le mot pour main, YUD, signifie également pouvoir. La plante aux 5 doigts nous questionne donc sur la mauvaise utilisation de la main (qui représente aussi le travail et notre environnement professionnel), de ce qui nous détourne de notre développement spirituel et personnel. Quand on a une vocation, on sait quoi faire de ses mains et on les utilise à bon escient ! Comment voulez-vous utiliser votre main ? L’Aigremoine est là pour nous redonner confiance en notre pouvoir, en notre magie, finalement…
Car, plus que tout, l’Aigremoine est liée à la notion de MAGIE. Elle a toujours été considérée comme la plante magique par excellence, d’ailleurs, sa tige droite est comme une baguette magique, avec ses fleurs jaunes qui pétillent de vie au bout. Elle est celle qui protège et qui transforme, qui miraculeusement nous aide à sortir de l’impasse, en apportant le changement à l’intérieur de nous et dans notre regard autour de nous.
Alors, laissez à l’Aigremoine le plaisir d’apporter un peu de magie dans votre vie ! Elle aime ça ! Ce serait dommage de passer à côté, non ?
Références/sources :
Ambre Marsili, herbaliste et naturopathe
Virginie Missiaen, Herboriste Naturopathe
Jesus Cardenas, médecin
Christophe Bernard, Althea Provence
Petit Larousse des plantes qui guérissent, François Couplan
Du bon usage des plantes qui soignent, Jacques FLeurentin
Matthew Wood, traité herboristerie énergétique
ELPM, École Lyonnaise des Plantes Médicinales
300 plantes médicinales, Claudine Luu
Luminessens, symbolique des plantes
Plantes occidentales et médecine chinoise, Anne Vastel