Aujourd’hui, j’ai envie de vous faire découvrir une plante qui nous vient d’Amérique du Nord, mais qui s’est très bien acclimatée chez nous et dont les fleurs embellissent nos jardins : c’est l’Échinacée pourpre. Car en plus de régaler nos yeux, c’est une puissante médicinale, c’est même l’incontournable alliée de notre immunité, la plante anti grippale par excellence !
BOTANIQUE
Il existe plusieurs espèces d’Échinacées, dont trois ont un interêt médicinal : Echinacea angustifolia, Echinacée purpurea et Echinacea pallida. Elles font partie de la grande famille des Astéracées, une des plus récente et complexe du règne végétal.
Au jardin, vous la connaissez probablement sous le nom de Rudbeckia. On l’appelle aussi Échinacée pourpre, Rudbeckie d’Amérique, Tête de Hérisson, et même Racine de serpent ou Racine de mal de dents. ou encore Médecin de la prairie, ce qui vous oriente déjà un peu sur ses qualités médicinales…
Le mot Echinacée vient d’ailleurs du mot grec « Echinos » qui signifie « Hérisson », ce qui rappelle le capitule hérissé de ses fleurs, qui semblent très rigidifiées, comme les piquants d’un hérisson.
L'échinacée est une plante originaire d'Amérique du Nord, qui ressemble un peu à la marguerite : vivace et assez robuste, elle peut atteindre entre 60 et 150cm de hauteur. Elle possède des feuilles lancéolées, vert foncé et plutôt fines, et des fleurs tombantes, de couleur rose à pourpre, avec au centre, un gros capitule bombé en forme de cône, étonnamment dur.
Elle a un système racinaire très développé.
On la trouve communément dans la partie centrale et orientale de l’Amérique du nord, ce qu’on appelait avant La Grande Prairie. Ses teintes vives et son port élégant font qu’elle est aussi fréquemment cultivée comme plante ornementale dans les jardins, en Amérique comme en Europe. C’est une plante qui a su s’adapter à tous les climats, que ce soit dans les zones tempérées ou plus chaudes.
Sur le plan botanique, on ne connaît pas tous les secrets de l’Échinacée, mais elle contient de nombreux principes actifs, notamment des polysaccharides, une essence aromatique, des alcaloïdes, des composés phénoliques et notamment des alkylamides, dont on pense qu’ils jouent un rôle déterminant dans les effets immuno-stimulants de l’Échinacée et possèderaient aussi des propriétés antibiotiques.
A l’heure actuelle, l’Échinacée commence à souffrir de son statut de plante médicinale et la sur-cueillette commence à montrer ses ravages : je vous conseille fortement de privilégier les produits fabriqués par de petits producteurs-transformateurs, et non par de grands labos, notoirement moins regardants sur les conditions de prélèvement de la plante…
HISTOIRE
L’Échinacée est une des plantes fétiche des Indiens d’Amérique : Échinacea angustifolia, en particulier, est une des plus importante plantes médicinales des Indiens des Grandes Plaines !
L’espèce purpurea était plus utilisée comme ornementale même si elle a des propriétés médicinales, elle aussi. Elles sont souvent utilisées aujourd’hui de manière interchangeable.
Dans les grandes plaines américaines, les Amérindiens des tribus Sioux et Ogalas les consommaient pour soigner une multitude de problèmes de santé, et notamment pour soulager les infections des voies respiratoires, et les morsures de chien enragé et de serpent (même des redoutables serpents à sonnette, d’où son nom de racine de serpent). Durant des fouilles archéologiques menées sur des sites fréquentés par les Sioux Lakotas, on a découvert des semences d'échinacée datant du XVIIe siècle.
Les colons venus d'Europe ont rapidement adopté les mêmes usages médicinaux que les Amérindiens et dès les années 1800, les médecins utilisaient l'Échinacée dans leur pratique clinique. La plante a été inscrite sur la liste des ingrédients pharmaceutiques du Formulaire National des Etats-Unis et dans les années 20, c’était le remède botanique le plus utilisé dans la médecine américaine ! Par la suite, la plante est tombée en désuétude en raison de l'arrivée dans le commerce des antibiotiques de synthèse, utilisés pour traiter les infections autrefois soignées grâce à l'Échinacée.
Mais en 1938, un médecin allemand, le docteur Gerhard Madaus, entreprend des études scientifiques sur la plante : ironiquement, c'est donc en Allemagne que se fera le plus gros de la recherche scientifique sur cette plante, pourtant d'origine américaine. Elle y devint d'ailleurs tellement populaire que les approvisionnements en provenance des États-Unis vinrent à manquer : ainsi, en 1937, les Français achetèrent la quasi-totalité des récoltes américaines ! Les Allemands (grâce au Dr. Gerhard Madaus et sa firme) décidèrent alors d'implanter l’Échinacée en Europe en la faisant cultiver à grande échelle, et démarrèrent des plantations locales.
De nos jours, l’Échinacée connaît un regain d’intérêt en Amérique du Nord, en partie à cause du développement de la résistance des micro-organismes aux antibiotiques.
CUEILLETTE
L’Échinacée est une plante facile à cultiver, qui illumine un jardin grâce à ses petits soleils pourpres, alors n’hésitez pas à en planter chez vous. Par contre, rappelez-vous que la parti utilisée est la racine, il vous faudra donc prévoir une large plate-bande pour assurer une bonne production dans le temps, mais si vous prenez soin d’elle, à l'automne, l’échinacée vous offrira ses racines remplies de l'énergie accumulée au cours des mois chauds de l’été.
Parmi les échinacées médicinales, l’échinacée pourpre est la plus majestueuse et la plus facile à cultiver ; l’échinacée angustifolia est de petite taille et un peu plus difficile à apprivoiser, mais considérée par les Américains comme la plus puissante ; enfin, l’échinacée pâle, fine mais vigoureuse, est un compromis entre les deux. N’hésitez pas à les mixer dans vos plate-bandes…
Les échinacées aiment le plein soleil. Une fois matures, arrosez-les de temps en temps, mais pas trop. Donnez-leur une terre normale, pas trop riche. Rappelez-vous qu’elles poussent dans des conditions très rudes dans certains états américains (Nebraska, Kansas…) : alors, un peu d’eau, un peu de fumure et de compost, et votre jardin leur apparaîtra comme un petit paradis.
Attention, pour récolter l’échinacée, il faut attendre que vos plantes aient 3 ans, en particulier pour Echinacea purpurea. On fait ça à l’automne, , comme toujours avec la plantes vivaces dont on récolte la racine. Je vous conseille d’agir lorsque le sol est souple, après un jour de pluie par exemple. Les racines d’Échinacées sont organisées en un réseau dense, et plus ou moins épais selon les espèces : on passe rapidement les racines sous l’eau pour faire tomber le plus gros de la terre, ensuite on découpe la masse racinaire en petits morceaux, qu’on va laver et brosser méticuleusement, et ensuite, faire sécher.
CUISINE
L’Échinacée a un goût sucré, frais et elle diffuse une sensation de picotement sur la langue, ce qui indique une action immédiate et puissante sur le système nerveux.
Si l’idée de consommer cette plante dans votre assiette vous séduit, sachez qu’il est tout à fait possible de l’intégrer à vos recettes, notamment les pétales et les boutons floraux, qu’on incorpore dans les salades, les smoothies frais ou même certains plats chauds : son goût particulier apportera une touche d’originalité à vos plats tout en profitant de ses bienfaits pour la santé !
Plus original encore, le fameux herboriste Christophe Bernard propose une recette d’espresso d’Échinacée, à réaliser avec une cafetière électrique à filtres. Ça permet d'extraire dans d'excellentes conditions les principes hydrosolubles de la plante. Une boisson chaude originale et healthy, à boire pendant une infection pour remonter son immunité !!
Voici donc sa recette :
1. Pulvérisez grossièrement la racine sèche au moulin à café afin d'obtenir quatre cuillères à soupe bombées pour un demi-litre d'eau.
2. Placez la poudre dans le pot en verre qui sert normalement à recueillir le café et placez-le sous le cône de percolation vide (sans filtre). Lavez bien le cône auparavant afin qu'il ne donne pas un goût de café à la préparation.
3. Placez un demi-litre d'eau dans le réservoir et allumez la machine. Une fois la percolation finie, laissez la machine allumée, de telle manière qu'elle continue à chauffer le pot. Laissez chauffer pendant 1 heure afin d'extraire doucement les composants de l'échinacée solubles dans l'eau (les polysaccharides responsables l'action immunostimulante).
4. Passez au travers d'une étamine et buvez plusieurs petites tasses par jour pendant une infection.
PROPRIÉTÉS ET UTILISATIONS
Petites précisions : sur le plan médicinal, ce sont principalement les racines qu’on utilise, mais il arrive aussi qu’on utilise les parties aériennes, qu’on utilise : en effet, l’Échinacée conserve encore ses secrets !
Elle contient une multitude de principes actifs, mais même si on connait les propriétés et l’importance de certains d’entre eux, c’est en utilisant un extrait total de la plante qu’on obtient toujours les meilleurs résultats, d’après les études scientifiques. C’est pour ça qu’en herboristerie, on préfère toujours travailler avec le « totum » de la plante, c’est-à-dire avec le spectre complet de ses principes actifs, et pas seulement avec des isolats : dites-vous bien que ça fait plusieurs millénaires que la plante travaille à son équilibre de molécules, il y a bien une raison à ça, nous, on ne l’a pas encore découverte, mais elle est plus sage que vous, alors, un conseil : travaillez toujours avec la plante entière, c’est en général le plus efficace…
Selon la tradition, c’est une plante qu’on considère de caractère froid et sec, donc adaptée aux situations chaudes (inflammation) accompagnées d'humidité (stagnation de déchets dans les tissus due à une mauvaise élimination au travers du système lymphatique), qui travaille particulièrement sur la lymphe et le sang.
Après, l’Échinacée est une plante qui a été largement étudiée par la science, et on a de nos jours quelques idées plus précises sur son mode d’action :
En simplifiant beaucoup, l'Échinacée contient deux types de composants actifs principaux, aux larges effets immuno-stimulants :
Les isobutylamides, solubles dans l'alcool, qui provoquent la sensation pétillante sur la langue et la salivation. On peut dire que la durée de salivation et la force du picotement sont de bons indicateurs de la quantité des butylamides dans la plante.
Les mucopolysaccharides, qui sont des sucres complexes solubles dans l’eau, quant à eux.
Une infusion ou décoction sera donc efficace, de par sa teneur en mucopolysaccharides, qui seront correctement extraits par l’eau. Mais les isobutylamides, eux, ne seront pas extraits, car ils ont besoin de la présence d’alcool pour cela : c’est pourquoi, même si l’infusion est efficace, on lui préfère souvent l’extraction hydroalcoolique, qui, elle, contiendra les deux ! Mais attention, ces alkilamides ne sont présents que dans les extraits de plante fraîche, qu’on préférera donc largement aux teintures de plante sèche…
Alors, quelle sont ses propriétés ?
1/ Stimulante immunitaire, anti-infectieuse, et anti-inflammatoire :
C’est avant tout une grande plante immunostimulante, anti-inflammatoire, anti-bactérienne, antivirale et antioxydante. Ses principes actifs vont stimuler la fabrication de globules blancs par l’organisme, vous savez, nos petits soldats de l’immunité !
Mais l’Échinacée ne se contente pas d’augmenter la production des leucocytes, elle augmente aussi leur capacité à phagocyter, c'est-à-dire dévorer les intrus, et elle assure aussi une meilleure distribution de ces globules vers les organes concernés : en gros, l’armée est plus grande, les soldats sont mieux armés et les bateaux plus rapides !
De plus, l’Échinacée améliore aussi le nettoyage de l’organisme, en stimulant le système lymphatique, ce qui permet d’éviter que les déchets immunitaires s’accumulent et ne causent de problèmes supplémentaires (on n’a pas besoin de ça !)..
De nombreuses études scientifiques ont aussi démontré que l’Échinacée est une anti-infectieuse au sens large : elle neutralise les virus et bactéries, notamment ceux impliqués dans les infections respiratoires, c’est en quelque sorte un antibiotique naturel. D’ailleurs, de nombreuses études scientifiques se tournent vers cette plante pour faire face aux mutations de souches de bactéries particulièrement résistantes aux antibiotiques chimiques.
Son action anti-inflammatoire est particulièrement efficace dans les cellules de l'épithélium respiratoire, ce qui permet de contrer la sursimulation de la réponse inflammatoire et l’effet d’orage cytokinique, qu’on peut retrouver dans les cas de forte grippe ou de COVID, par exemple.
L’Échinacée permet aussi de diminuer les sécrétions de mucus pendant les rhumes.
Toutes ces vertus font que l’Échinacée est largement utilisée pour stimuler les défenses immunitaires de l’organisme en cas d’agressions bactériennes et virales, de refroidissement hivernal, de grippes ou de rhumes.Les pharyngites, les angines, les gingivites ou les amygdalites peuvent aussi grandement bénéficier de ses bienfaits. On l’utilise aussi dans des cas plus aigus, comme les phlegmons ou les abcès dentaires, ou les sinusites et les otites.
Les effets de l’Échinacée ne se limitent pas à la zone ORL haute, bien sûr : c’est aussi un atout de taille dans les cas de trachéite ou bronchite, par exemple, en alternative ou en complément aux médicaments classiques.
Elle est aussi utile dans d’autre zone, bien sûr : en cas d’infection à streptocoque ou staphylocoque, d’infection urinaire, de virus de type herpès, etc…
En résumé, l’Échinacée est utile pour toute infection, mais elle est surtout indiquée dans le contexte bien spécifiques personnes qui ont un système immunitaire affaibli. En gros, elle est particulièrement utile si vous êtes souvent fatigué voire épuisé, à cause d’un stress chronique, un trop plein de travail, des soucis personnels ou familiaux, ou une combinaison de tout ça. Vous savez, quand vous prenez un plus de temps à guérir que la normale, que ce soit pour un simple rhume ou une petite plaie. Ou que vous avez faites des froids à répétition, et que certains problèmes peuvent même devenir chroniques (une sinusite, par exemple ).
Ca, c’est le profil-type de la personne qui a besoin d’Échinacée : la personne épuisée, prostrée, débordée par son travail ou ses études, vous savez, ces personnes qui ne s’arrêtent jamais, qui travaillent dur tout le temps et qui tombent malades des qu’ils prennent un jour de repos. Dans ce genre de cas, vous pouvez être sur que l’Échinacée sera super-efficace ! C’est pour cela que les médecins américains disaient de l’Échinacée que c’était la « médecine du fermier », qui s‘épuise au travail, pour nourrir les bêtes et faire tourner la ferme.
Ce sont souvent des personnes qui tendance à faire des abcès ou des furoncles d'une manière régulière, qui ont la peau terne et le teint un peu sale. C’est un petit truc facile à retenir : l’inflorescence rebondie du bouton floral fait penser à un bouton ou un furoncle, justement !
L’Échinacée sera plus efficace dans les cas de fièvre continue, souvent peu élevée, avec visage rougi, plutôt que dans les fièvres intermittentes avec frisson : et surtout avec cet état d’épuisement, de paresse lymphatique, avec l’esprit et les sens émoussés, dans les cas d'infection sérieuse, donc, comme la grippe, avec des inflammations importantes des muqueuses, c’est là que l’Échinacée va se monter au top pour soutenir l’organisme ! Elle réduira la durée et l’intensité de l’infection.
Pour les petits froids et rhumes, elle n'aura qu'un effet marginal, sauf si la personne a un système immunitaire affaibli comme on vient de l’expliquer.
Vous l’aurez compris, on privilégiera les extraits hydro-alcooliques, plutôt que les infusions, bien plus efficaces : un extrait de qualité doit picoter sur la langue et faire saliver.
En terme de posologie, il y a plusieurs point à respecter : d’abord, il est important de prendre l'échinacée dès les premiers signes d'une infection des voies respiratoires supérieures (rhume, sinusite, laryngite, etc.).
Ensuite, le dosage va dépendre de l’espèce d’Échinacée que vous avez sous la main : s’il s’agit d’Échinacea purpurea, c’est une plante qui fonctionne mieux en larges doses, ou doses matérielles, et non en dilution.
On commence en général par ce qu’on appelle la dose de charge : au cours de la première journée du traitement, on prend 1 cuillère à café toutes les 2 heures (jusqu'à un maximum de 5 prises par jour), pendant 1 à 3 jours en général. Dès qu’il y a amélioration, on diminue le dosage, en poursuivant le traitement à 3 cuillères à café par jour, tant que les symptômes persistent, et sur 7 à 10 jours maximum, en tout cas.
Pensez à garder l’alcoolature en bouche quelques secondes avant d’avaler, pour profiter de son effet diffusif au contact de la muqueuse buccale, qui est la porte d’entrée des virus. Rappelez-vous, elle doit avoir ce goût pétillant en bouche et provoquer une salivation abondante.
Par contre, si vous avez de l’Échinacea angustifolia, il vaut mieux utiliser les dosages de l’école américaine de Matthew Wood : 1 à 10 gouttes, 1 à 3 fois par jour. C’est moindre, mais tout aussi efficace !
Si on veut utiliser l’Échinacée comme tonique général, on utilisera aussi de préférence l’Échinacea purpurea en larges doses. On pourra compléter cette stratégie préventive avec la prise d’un extrait de propolis, qui fortifie l’organisme et le protège des attaques virales. Ou encore en association avec de l’Hysope, du Sureau, ou du Thym.
Ceci dit, si vous voulez utiliser l’Échinacée en prévention, notamment durant les périodes où l’on est plus vulnérable aux infections, je vous conseille plutôt de l’utiliser sous forme d’hydrolat, d’expérience : en cure de 3 semaines, 2 cuillères à soupe par jour, dilué dans un verre d’eau, c’est super pour remonter un système immunitaire un peu bas, même si ce n’est pas en prévention qu’on l’utilise le plus. L’Astragale de Chine, par exemple, sera plus efficace. Mais à défaut, l’Échinacée fait très bien l’affaire, et elle est bien plus facile à trouver !
De plus, c’est une plante qui augmente la capacité d’oxygénation et la performance physique (8g par jour pendant 28 jours), donc elle montre son intérêt en prévention comme en cas de convalescence.
En cure préventive, vous pouvez prendre de préférence l’Échinacée le soir, car nos cellules se multiplient pendant la nuit et nous aidons ainsi l’action des plantes immunostimulantes comme l’Échinacée.
Par contre, ne l’utilisez pas sur de longues durées (plus de 2 mois consécutifs) car elle pourrait alors avoir des effets inverses sur le système immunitaire (effet homéopathique, la plante créée l’effet qu’elle combat). En général, on préconise des cures de trois semaines maximum.
2/ Propriétés cicatrisantes et antiseptiques :
L’Échinacée détient aussi des propriétés intéressantes en matière de cicatrisation et d’antisepsie. Lorsqu’il s’agit de restaurer le tissu conjonctif, elle joue un rôle crucial en s’opposant à l’hydrolyse de l’acide hyaluronique. Cette capacité la rend précieuse pour accélérer la guérison de petites plaies ou d’affections cutanées plus complexes.
Des troubles cutanés comme le psoriasis ou l’eczéma peuvent grandement bénéficier de ses effets apaisants.Elle va favoriser une cicatrisation plus rapide, et en plus ses propriétés antiseptiques aident aussi à prévenir les surinfections.
On va donc utiliser son talent d’antiseptique naturel avec succès dans tous les cas de lésions purulentes et inflammatoires : abcès, furoncles (on en a déjà parlé) mais aussi ulcères des jambes ou chroniques, herpès, phlegmons, plaies qui guérissent mal,…
On va l’utiliser alors usage externe : il suffit alors de diluer 25 à 30 gouttes de teinture mère d’Échinacea avec un peu d’eau, et d’appliquer le tout directement sur la plaie, l’eczéma ou l’inflammation cutanée. L’opération peut être répétée 5 à 6 fois par jour, en diminuant progressivement jusqu’à 3 fois. Son effet rafraichissant sur la peau est en général qualifié d’agréable.
En gargarismes, on l’emploie aussi contre les angines.
3/ Anti-allergique :
L’Échinacée ne se contente pas d’agir comme bouclier contre les infections ; elle a aussi une action notable en cas d’allergies. Les composés actifs présents dans la plante semblent inhiber certains mécanismes réactionnels du système immunitaire, allégeant ainsi les symptômes incommodants.
Elle va aussi se montrer utile en cas de piqure d’abeille ou de moustique, de morsure d’araignée ou de serpent, elle va calmer l’inflammation et l’allergie, là aussi. Rappelez vous de la couleur rougeâtre de ses pétales, comme la peau irritée ou enflammée suite à une piqure…
Dans les cas d’asthme allergique ou de rhume des foins, on l’associera avec succès au Plantain et au Chardon-marie.
4/ Anxiété :
Plus inattendu : l’Échincaée permet aussi d'améliorer l'état psychologique des personnes atteintes de troubles de l’anxiété, et ce sont les cas les plus sévères qui ressentent le plus de bénéfices, d’après les études cliniques.
Dans ce genre de cas, on part sur des dosages de 20 mg deux fois par jour. Et l'amélioration de l'humeur se maintient durant trois semaines après la fin de la cure !
Ça peut aussi être très intéressant de travailler avec l’élixir floral, dans ce genre de cas, pour travailler de manière plus subtile, en dilution, sur le système nerveux et émotionnel…
5/ Diverses études scientifiques en cours:
Les scientifiques étudient aussi l’Échinacée pour son intérêt en tant que traitement adjuvant d’une chimiothérapie, pour éloigner les infections opportunistes chez les patients à risques.
L’Échinacée pourrait aussi détruire les cellules cancéreuses : des chercheurs se sont intéressés à la possible utilité de la plante pour combattre le cancer. Les rares essais cliniques sur des humains n’ont cependant pas permis d'établir un protocole de traitement à la fois sûr et efficace. L’Échinacée pourrait également avoir un effet protecteur contre les radiations, selon une étude effectuée sur les victimes de Tchernobyl !
Certains chercheurs travaillent aussi sur le côté immuno-modulant de l’Échinacée (inhibition de la synthèse de cytokines proinflammatoires, notamment). En effet, pour l’école américaine, l’Échinacée, même si ce n’est pas une panacée, est bien plus qu’un simple stimulant immunitaire : c’est aussi un remède contre l’auto-infection, quand les tissus s’infectent et s’enflamment. Dans ce genre de cas, on prend la plante en petite quantité sur de longues périodes. Mais on a encore peu de recul sur ces aspects-là, et les études sont parfois contradictoires et c’est sujet à controverse, c’est une plante à utiliser avec prudence, et uniquement après en avoir informé votre médecin, bien sûr.
Personnellement, je préfère la déconseiller aux personnes souffrant d'une maladie auto-immune.
6/ Précautions d’emploi :
Pas tant que ça !
L’Échinacée est déconseillée aux personnes allergiques aux plantes de la famille des Astéracées, bien sûr.
Elle ne doit pas être utilisée en même temps que des stéroïdes ou des immunodépresseurs, ou en cas de maladie auto-immune, comme on vient de la voir.
La teinture mère d’Échinacea est déconseillée chez les enfants de moins de 12 ans, ou très sujets aux otites, car elle en augmente le risque.
Enfin, il y a un risque théorique d’interaction avec les anticoagulants, mais aucun cas jamais reporté.
Par contre, point intéressant, la Commission E Allemande estime que la prise d'Échinacée durant la grossesse ou l'allaitement est sûre et sans danger.
SYMBOLISME
L’Échinacée a plusieurs significations symboliques :
La première, c’est le respect.
Rappelez-vous du fermier qui travaille trop et s’épuise à la tâche, sans respecter ses propres besoins : il ne faut pas se tromper, l’Échinacée ne nous incite pas à puiser plus loin dans os ressources et à dépasser nos limites, au contraire, l’Échinacée nous rappelle que nous devons respecter nos besoins et notre intégrité, physique comme émotionnelle. Elle est là pour nous apprendre le respect et l’estime de soi. Elle nous aide à retrouver notre identité profonde, notre dignité, notre santé. Elle restaure notre amour-propre et nous aide à renouer avec nous-même.
La deuxième, signification symbolique de l’Échinacée, c’est le courage.
Considérée par les Amérindiens comme une grande plante purifiante à la fois du corps et de l’âme, l’Échinacée représente le courage d’affronter nos peurs : c’est l’amie qui nous aide à dépasser nos blocages, qui nous nettoie de nos traumatismes, pour nous accepter et exprimer pleinement nos capacités.
Et on en arrive à la troisième symbolique reliée à l’Échinacée, c’est l’intuition.
Car l’Échinacée, qui stimule notre immunité, a aussi la réputation de stimuler tous nos dons, en particulier, elle a toujours été reliée au sens de l’intuition et au 3eme oeil, et elle a la réputation d’améliorer les dons de clairvoyance.
En fait, sur tous les plans, l’Échinacée nous propose de devenir une meilleure version de nous-mêmes, plus efficace, intègre et mieux affutée.
Alors, j’espère que je vous ai donné envie, un jour ou l’autre, de faire un bout de chemin avec l’Échinacée…
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Références/sources :
- Du bon usage des plantes qui soignent, Jacques FLeurentin
- Christophe Bernard, Althea Provence
- ELPM, Ecole Lyonnaise de Plantes Médicinales
- Virginie Missiaen, Herboriste Naturopathe
- Jesus Cardenas médecin
- Amandine Guyot, herboristerie du Palais Royal
- Jean-Yves Dionne, pharmacien et Stéphane Bastianetto, chercheur
- Petit Larousse des plantes qui guérissent, François Couplan
- Traité d'herboristerie énergétique, Matthew Wood
- Plantes occidentales et médecine chinoise, Anne Vastel et Sylvie Chagnon
- 300 plantes médicinales, Claudine Luu et Annie Fournier