Le Chardon-Marie est une grande invasive piquante qui donne des cauchemars aux jardiniers… mais c’est aussi une plante hépato-protectrice des plus puissantes, utilisée depuis des millénaires pour combattre les troubles digestifs, les maladies du foie et de la vésicule biliaire, d’où son qualificatif de « détox ». Elle nettoie, régénère et protège. Et son action ne se limite pas qu’au foie…
BOTANIQUE
Le chardon-Marie (Silybum marianum) est également appelé artichaut sauvage, chardon argenté, ou chardon de Notre-Dame, épine blanche, Cardon à la Vierge, Carline angélique, Epine de Notre-Seigneur, Lait de Notre-Dame. Tout en référence à certaine légende chrétienne que je vais vous raconter. Mais parlons déjà de botanique.
C’est une plante annuelle ou bisannuelle de la famille des Astéracées. Mesurant jusqu'à 1,5 mètre, elle est reconnaissable par ses feuilles épineuses et par ses fleurs violettes disposées en capitules et visibles au printemps. Originaire du bassin méditerranéen et d’Europe, on la trouve en Europe méridionale, à l'ouest de l'Asie et en Afrique septentrionale.
Elle pousse dans les sols incultes et secs qui bénéficient d'un bon ensoleillement et colonise rapidement les terrains (au désespoir du jardinier, donc !). Ses longues tiges sont aisément reconnaissables : elles ont des feuilles marbrées de blanc, au niveau des nervures, et leurs dents se terminent en pointes jaunes. Les fleurs pourpres se remarquent également facilement. Le chardon-Marie présente aussi de grands capitules à bractées épineuses, pouvant mesurer jusqu'à 8 cm. Sa floraison s'effectue de juin à août.
Bref, le Chardon-Marie a des épines partout ! Pourquoi ? Pour se protéger, bien sûr, et éviter de se faire trop facilement manger. Les chardons poussent souvent à proximité d'autres plantes griffues, comme l'églantier ou la ronce, et protègent alors de leurs épines les jeunes arbres sans défense qui poussent parmi eux, par le même occasion.
Les fleurs du Chardon-Marie, par contre, sont des fleurs très appréciées : riches en nectar, elles reçoivent la visite d'un grand nombre d'abeilles et de papillons. Les ânes, aussi, en sont très friands et ne craignent pas de se frotter à ses méchants aiguillons. L'historien et naturaliste romain Pline pensait que cela n'allait pas sans inconvénients, car selon lui la consommation excessive de ces chardons faisait péter les ânes à grand bruit.
Le fruit du chardon-Marie est composé de trois substances, la silychristine, la silybine et la silydianine, qui vont former un complexe hépatoprotecteur que l'on appelle silymarine. Ce fruit n'a ni saveur ni odeur.
Le chardon-Marie doit son nom à une légende : la Vierge Marie, voyageant d'Égypte en Palestine, aurait caché l’enfant Jésus sous un bosquet de chardons pour le protéger des soldats d’Hérode, alors même qu’elle lui donnait le sein. Quelques gouttes de son lait seraient tombées sur une feuille de la plante, lui donnant ses nervures et ses tâches de couleur blanche, caractéristiques de cette espèce.
Cette légende est peut-être également à l'origine d'une indication traditionnelle, dont l'efficacité n'a jamais été démontrée scientifiquement, qui veut que le Chardon-Marie favorise la lactation, occultant ses propriétés hépato-protectrices bien réelles, elles…
HISTOIRE
Les Grecs avaient déjà noté son potentiel thérapeutique et l’utilisaient pendant l’Antiquité pour soigner les troubles du foie.
Pline l'Ancien recommandait de prendre le jus de la plante mélangé à du miel pour « éliminer les excès de bile ». Paracelse le préconisait contre les « brûlures intérieures » et le botaniste anglais John Gerard pour les « maladies de la mélancolie ».
Au Moyen Âge, on disait que la plante pouvait chasser la « mélancolie » ou « bile noire », un état associé à diverses maladies reliées au foie. Pour Ste Hildegarde, le chardon Marie vient de la saveur piquante de la terre et combat la « douleur au cœur des membres ». La racine, apéritive et pectorale, ainsi que les feuilles toniques amères furent vantées durant la Renaissance contre diverses affections. Les Européens l'ont également cultivé à des fins culinaires à cette époque.
C’était une plante particulièrement appréciée et connue dans la monde Anglo-Saxon : dans le conte populaire anglais Tom Pouce, le duvet du chardon sert à tisser les bas du petit héros Tom Pouce.
Surtout, en Écosse, après la déroute d'une armée norvégienne à la bataille de Largs en 1263, le chardon devient symbole national. Les Vikings, qui désiraient monter une attaque-surprise la nuit, enlèvent leurs chaussures afin de ne faire aucun bruit. Mais il traversent un champ plein de chardons, et leurs cris réveillent les soldats écossais, qui les massacrent, sauvant ainsi la patrie. Les Écossais créent alors l'Ordre du Chardon, qui existe toujours.
Connotation militaire : »Qui s'y frotte s'y pique" est aussi la devise de la ville de Nancy, dont les armoiries comportent un chardon, montre que cette plante est aussi à forte connotation militaire. Les Nancéiens adoptent le chardon comme emblème municipal .à la suite de la défaite sous leurs murs du duc de Bourgogne, Charles le Téméraire, en 1477.
Dans les pays celtes, il était aussi considéré comme une plante magique : utilisé pendant des siècles dans les rites de guérison. En Angleterre rurale, les sorciers avaient des recettes secrètes pour faire pousser certains Chardons « comme des noisetiers » ! Ils en faisaient soit-disant t leur bâton de marche, sur lequel ils gravaient des formules cabalistiques.
Dans le Devonshire, pour invoquer les esprits, on plonge plusieurs têtes de Chardons dans l’eau bouillante.
Par ailleurs, c’était aussi considéré comme une plante protectrice dans bien des pays d’Europe. les Chardons devaient naturellement faire partie des plantes qui chassent les voleurs. Ceux-ci n'enjambent jamais le mur d'un jardin où il en pousse.
Cultivées en jardinières que l'on dispose devant la maison, autour de la porte d'entrée, sur les marches du perron, ils refoulent les influences négatives qui pourraient essayer de s'introduire à l’intérieur.
Chez les Anglo-saxons, le chardon qui pénètre par la fenêtre est signe de bonnes nouvelles. Si, en un seul souffle, on parvient à faire s'envoler tous les duvets d'un chardon fleuri, il faut faire un vœu.
Mais en piétiner par inadvertance porte malheur (rappelez-vous des Vikings…)
Brûlées dans l'âtre pendant un orage, des têtes de Chardons détournent la foudre.
En Estonie, ils sont placés sur le premier blé qu'on fait sécher car ils en chassent le mauvais génie. Surnommé "casso-diable" en Provence, le chardon est détesté du diable et de ses suppôts. Séché, il est une amulette précieuse favorisant l'amour et les bonnes rencontres.
La plante a de plus le pouvoir d'aider une jeune fille, courtisée par plusieurs prétendants, à effectuer le meilleur choix. La nuit du 24 juin (Saint-Jean), il lui faut prendre trois chardons, chacun baptisé du nom de l'un des fiancés, et les placer sur le lit, avec trois rubans ou ficelles, une rouge, une verte, une rose. Le chardon qui fleurit le premier indique le nom le plus approprié. Cette utilisation du chardon dans le domaine amoureux remonte au moins au XVIIe siècle où une recette les mentionnait pour reconnaître entre trois ou quatre personnes celle qui nourrissait le plus de sentiments.
Par ailleurs, si le bouton de chardon que l'on conserve en poche fleurit un ou deux jours après, il prouve que les sentiments qu'on porte à quelqu'un sont réciproques. Autrefois, les jeunes Bretonnes utilisaient les chardons pour savoir si elles seraient mariées dans l'année. Elles éparpillaient les pétales de la fleur dans leur chambre, laissant la tige au pied du lit. Si le chardon était refleuri le lendemain, le mariage aurait lieu.
Au XIXe siècle, les médecins de l'école éclectique américaine l'ont employé pour traiter les varices, les troubles menstruels et les congestions du foie, de la vésicule biliaire et des reins.
Dans la Chine ancienne, le chardon était considéré comme un fortifiant, capable de procurer la longévité, sans doute en raison de la survie illimitée de la plante après séchage. Aujourd’hui, la médecine traditionnelle chinoise indique que le chardon-Marie tonifie l’énergie des méridiens du Foie et des Reins.
Et en Europe, il a fallu attendre les années Soixante pour que la médecine officielle reconnaisse les vertus hépato-protectrices des fruits du chardon Marie et on trouve de nos jours le chardon-Marie dans plusieurs préparations pharmaceutiques destinées au traitement de divers troubles hépatiques et biliaires.
CUEILLETTE
Les parties utilisées de la plante sont les fruits séchées (improprement appelés graines) à la saveur amère et les feuilles qui contiennent les divers principes actifs intéressants… Tjs faire attention à la qualité du site de récolte, bien sûr. Mais la silymarine, même si elle est présente dans toute la plante, est particulièrement concentrée dans les graines mûres.
CUISINE
Pourquoi ne pas suivre l’exemple des anciens qui consommaient ce chardon aussi comme un aliment ?
◦ Les racines se préparent comme celles des salsifis.
◦ Les jeunes pousses se mangent crues ou légèrement cuites à la vapeur.
◦ Les jeunes tiges, coupées en rondelles, peuvent être ajoutées aux salades ou cuites comme des asperges. Les Grecs les mangeaient avec de l’huile et du sel.
◦ Les nervures s’emploient comme des cardes.
◦ Les feuilles, une fois débarrassées de leurs épines, sont un légume facile à accommoder, à la manière des épinards, ou crues en salade, comme dans de nombreuses régions en Europe.
◦ Les graines enfin peuvent être torréfiées et consommées comme celles du tournesol … ou du café » !
◦ n’oublions pas que le chardon est une plante de la famille de l'artichaut. Cuites à l'eau bouillante une dizaine de minutes, débarrassées de leurs écailles, ses fleurs peuvent être consommées comme de minuscules artichauts, tout juste grands comme l'ongle d'un pouce d’adulte.
PROPRIÉTÉS ET UTILISATIONS
Le chardon-Marie est utilisé en phytothérapie pour :
• avant tout, son action protectrice du foie et la vésicule biliaire
• mais aussi ses propriétés digestives
• Ses propriétés antitoxiques
• Son effet sur la glycémie, en maintenant un équilibre physiologique des sucres
• Son action sur la sphère cardiaque, en augmentant la tension artérielle grâce à son action sur les surrénales.
Au niveau du Foie :
Le chardon-Marie contient trois substances essentielles : la silybine, la silychristine et la silydiamine regroupées sous le nom de silymarine, substance considérée comme une des substances hépato-protectrices les plus puissantes, qui permet "de protéger le foie et diminuer la pénétration d'éléments toxiques dans ses cellules.
Une multitude d’observations médicales et de nombreux essais avec et sans placebo rapportent les bienfaits du chardon-Marie en cas de maladie du foie.
A ce titre, la plante est enregistrée à Pharmacopée française. Selon l'Organisation Mondiale de la Santé, l'utilisation d'extraits de chardon-Marie est cliniquement validée dans le traitement complémentaire des hépatites aiguës et chroniques provoquées par la consommation de différentes substances toxiques : alcool, médicaments, etc. L'OMS considère comme "traditionnel" l'usage des fruits séchés de chardon-Marie dans le "traitement des troubles digestifs" et des troubles hépatiques. La prise de chardon-Marie est également indiquée dans le traitement complémentaire des cirrhoses (ralentit sa progression), des calculs biliaires et des jaunisses. Elle protège aussi le foie contre les effets des toxines naturelles et surtout, garantit la régénération des tissus abîmés de ce même organe.
C’est donc une plante qui traite globalement l'insuffisance hépatique, et de plus qui aide à la reconstruction des cellules endommagées, afin d'en restaurer la capacité métabolique.
La silymarine protège le foie par différents mécanismes :
elle Inhibe la pénétration membranaire des toxines hépatiques (personnes intoxiquées par l’amanite phalloïde après échec d’un traitement de référence. La silymarine protège de fait le foie contre les dommages induits par le paracétamol, l’azidothymidine (AZT), ou les effets des toxines naturelles (champignons, venin de serpent, piqûres d'insectes, alcool, etc.) ou synthétiques (solvants, produits de nettoyage, médicaments, etc.)
elle a une activité anti-oxydante et anti-inflammatoire de premier ordre
elle favorise la mise en réserve du glutathion intracellulaire, le principal agent de la détoxification hépatique,
elle favorise la régénération des hépatocytes (les cellules actives du foie et enfin ,elle agit sur la stéatose et l’inflammation hépatique (nombreuses études le confirment).
Au niveau digestif :
Le chardon-Marie est aussi réputé pour ses propriétés cholagogues et décongestionnant du foie ce qui est d'une grande aide contre les troubles digestifs (dyspepsie) ainsi que les troubles de la vésicule biliaire, en activant la sécrétion et la circulation de la bile.
Accompagnement des cancers :
Les chercheurs et les cliniciens s’intéressent de très près aux effets bénéfiques du chardon-Marie en cas de cancer. Il permettrait, entre autres, de protéger le foie des dommages causés par la chimiothérapie. On connaît désormais très bien les effets secondaires délétères des chimiothérapies sur le foie. Le Chardon-marie permet d’atténuer considérablement les dommages hépatiques d’après de nombreuses études récentes.
Mais on scrute aussi son potentiel effet préventif contre le cancer de la prostate, le cancer de la peau et le cancer colorectal. - L’efficacité de la sylibine contre les cellules du carcinome hépatique a pu être mise en évidence, et aussi celle d’un autre composé contre la prolifération de cellules du carcinome prostatique.
Il pourrait aussi améliorer l’efficacité des traitements contre le cancer. Pour l’instant, cependant, on dispose seulement d’essais in vitro, sur des animaux et de quelques études cliniques préliminaires.
Accompagnement du diabète :
Le chardon-Marie (200 mg 3 fois par jour, durant 3 mois) améliore le contrôle de la glycémie et réduit les taux de cholestérol et de triglycérides sanguins. Un essai antérieur avait aussi donné des résultats positifs auprès de personnes diabétiques souffrant de cirrhose du foie. Le traitement avait réduit la résistance à l’insuline des cellules musculaires.
In vitro, la silybinine régule le métabolisme lipidique, favorise la thermogénèse et la brunisation de cellules adipeuses, ce qui suggère un intérêt du chardon-Marie dans la prise en charge de la surcharge pondérale et de l’obésité.
Protectrice des reins :
La silymarine protège contre la néphropathie induite par les produits de contraste utilisés en radiologie. Ce composé préserve en effet la fonction rénale, diminue les dommages oxydatifs systémiques et rénaux et se révèle supérieur au traitement classique à la N-acétylcystéine.
Propriétés sur le système nerveux central :
Un étude in vivo de 2019 a montré que la silibinine empêche l’altération de l’apprentissage et de la mémoire causée par un exercice physique excessif, et réduit en outre l’apoptose et la sénescence des cellules de l’hippocampe. La silymarine présente notamment un effet antidépresseur lié au moins en partie à son action sur la production de monoxyde d’azote (NO).
Au niveau de la peau :
Le chardon-Marie est une plante « détox" : et le foie étant l'organe de la peau, il est primordial de le soutenir en cas de problèmes cutanés. L'acné est souvent le signe d'un foie engorgé. Le chardon-Marie est alors tout indiqué à prendre en complément d'une cure de plantes adaptées aux problèmes rencontrés. C’est une des plantes-clés de la belle peau, avec le Desmodium, la Bardane et la Pensée sauvage.
Les associations de plantes :
- Avec l’olivier, le Gymnema suylvestris ou le Ginseng : pour lutter contre l’insulinorésistance ainsi que le diabète de type 2.
- Avec le desmodium : en cas d’hépatopathie avec ou sans insuffisance hépatocellulaire. Hépato protection lors d’exposition à des toxines (notamment certains médicaments), élévation des enzymes hépatiques. Et contre l’acné.
- Avec la Pensée sauvage et la Bardane : contre l’acné.
- Avec le curcuma : dans la stéatose hépatique non alcoolique.
- Avec l’astragale et le ginkgo biloba : en prévention du risque vasculaire (cardiaque, cérébral) après 60 ans dans un contexte métabolique (insulinorésistance).
- Avec la fumeterre, l’artichaut et la mélisse : contre les troubles dyspeptiques d’origine hépatobiliaire, ainsi que les nausées.
Comment l’utiliser ?
La silymarine est peu soluble dans l’eau donc on préfèrera les formes alcooliques. Les formes aqueuses seront plus utilisées si l’on ne souhaite que les propriétés cholagogues (troubles digestifs).
• Pour les troubles digestifs, en tisane en décoction : 1 cuillère à soupe de plante pour une tasse (25cl) d'eau froide, faire bouillir 3 min et laisser hors feu infuser à couvert 10 min. Boire 2-3 tasses/jour de préférence un peu avant un repas.
• Pour le traitement du foie, plutôt sous forme d’extraits normalisés en silymarine : en gélules (de 140 à 210 mg d'extraits normalisés à 70 ou 80 % de silymarine, une à trois fois par jour, avant les repas.), en extrait hydro-alcoolique ou sans alcool (25 à 30 gouttes dans un verre d'eau, 3 fois/jour).
• En accompagnement des traitements par chimiothérapie et limiter ainsi leurs effets secondaires, on choisira des formes galéniques dépourvues d’alcool, là aussi.
Contre-indications
Il n'y a pas de précautions particulières aux doses thérapeutiques indiquées, sauf cas particulier, notamment : prudence en cas de co-administration avec des médicaments à faible marge thérapeutique (pour les autres, ces interactions sont faibles et n’ont pas de conséquences cliniques).
Les maladies du foie (hépatite, cirrhose,…) ne doivent pas être traitées sans avis médical. En raison de son action sur le foie, le chardon-Marie peut réduire l'efficacité de certains médicaments, demander l'avis d'un professionnel de la santé avant de l’envisager.
De même, lorsqu'on entreprend un traitement ayant pour effet de modifier son taux de glucose sanguin, il faut surveiller sa glycémie de près : il est nécessaire d’avertir son médecin, afin qu’il puisse, au besoin, revoir la posologie des médicaments hypoglycémiants classiques, si on prends du Chardon-marie en plus des médicaments hypoglycémiants traditionnels. Il prescrira alors les doses appropriées.
Contre-indiqué en cas d'allergies aux Astéracées.
Contre-indiqué en cas d'hypertension.
Contre-indiqué en cas de calculs biliaires (en cas d' obstruction des voies biliaires, par exemple, il ne faut pas utiliser de chardon-Marie ni d'autres plantes stimulant la vésicule).
Formellement, la prise de chardon-Marie n'est pas recommandée aux femmes qui allaitent et durant la grossesse : à ce jour il n’y a pas de données suffisantes pour exclure tout risque lié à l’utilisation de cette plante, en conséquence, par mesure de précaution, l’utilisation de médicaments contenant cette plante est déconseillée dans ces cas spécifiques. Toutefois, on précise que le Chardon-Marie était traditionnellement recommandé aux femmes qui allaitaient, et nous ne disposons à ce jour d’aucun rapport médical signalant d’effets indésirables dans ce cas.
Effets indésirables :
Très rarement, des troubles gastro-intestinaux légers (nausée, diarrhée).
SYMBOLISME
Le Chardon est, de par sa nature, contradictoire.
Chez lui, tout inspire la méfiance : sa longue tige équipée de huit membranes ailées bordées d'épines, ses feuilles tout aussi menaçantes, et même ses grosses fleurs pourpres, directement posées sur une couronne de pointes épineuses. Tout décourage le toucher. Dans la tradition chrétienne, le Chardon est le symbole des souffrances terrestres endurées par l'homme après l'expulsion du Paradis, puisque, selon le livre de la Genèse. Dieu dit à Adam : "Tu travailleras dur pour en tirer [du sol] de quoi manger : il produira chardons et épines."
Pourtant, sa fleur éclatante dégage un parfum doux qui attire les papillons, les insectes, les abeilles et les oiseaux. Et l'aspect rayonnant de sa tête lui confère une tout autre valeur, en rapport avec le rayonnement de la lumière : le chardon-marie est remarquable par sa grandeur et la beauté de ses fleurs pourpres.
Évoquant une personnalité acerbe, mais un cœur tendre, le Chardon-Marie est donc associé à l'autoprotection, à l'austérité et à la résistance.
Rappelez-vous la devise de l’Ecosse : « personne ne m’offense impunément »? Qui s’y frotte, s’y pique !, c’est aussi la devise de la Lorraine, dont l’emblème est un chardon, là aussi.
Le Chardon-marie est donc un symbole de défense, de protection du cœur, et nous invite à nous protéger de l’extérieur, contre les assauts pernicieux du dehors.
A ce titre, il est aussi devenu l'emblème de l'austérité, d'une certaine misanthropie et d’un esprit vindicatif et combatif.
Mais un esprit combatif qui aide à la survie, pas agressif mais lumineux. C’est plus un symbole d’endurance, associé de longue date avec les esprits de la Nature et les aspects curatifs des animaux. Il évoque aussi l'amour et le labeur qui résistent aux épreuves et aux souffrances. Il est associé aux amours terrestres d'Aphrodite ainsi qu'à l'amour miséricordieux de la Vierge Marie.
A la vérité, pour les naturalistes, la Chardon-Marie nous interroge plus largement sur la notion de Partage :
en effet, il s’empare des terrains que l'homme a cultivés et s’établit au milieu de ses moissons, gâtant ses plus belles prairies ; mais la terre et ses productions ne sont-elles destinées indistinctement à tous les animaux et les végétaux, et pas seulement aux hommes ?
Le chardon s'empare de ce qui lui convient et les murmures de l'homme ne viennent que de ce qu'il veut jouir seul de ce qui est accordé à tous…
Cette terre que l'homme cultive, d'où vient-elle ? qui la formée ? qui l'a rendue propre à être livrée aux travaux de l'agriculture ? Ne sont-ce pas les végétaux qui, pendant une longue suite de siècles, ont couvert de leurs débris les sols stériles ou marécageux, y ont formé cette terre végétale aujourd'hui si fertile ?
C'est donc pour en hâter la formation qu'ont été créés ces nombreux et vigoureux chardons ; c'est pour en rendre la multiplication plus rapide que leurs semences sont couronnées d'aigrettes légères emportées par les vents à de grandes distances.
Alors, avec le Chardon-Marie, apprenons à partager les bienfaits de la Terre-Mère avec les autres règnes.