L'ÉPINETTE : la vivifiante du Grand Nord !

L'ÉPINETTE : la vivifiante du Grand Nord !

Winter is coming … on a bien besoin de la puissance des arbres pour passer à travers la saison sombre, c’est pourquoi ce mois-ci, on va s’intéresser à la famille des Picea, dont le plus célèbre représentant, le Picea abies, va probablement orner un certain nombre de maisons en ce mois de décembre, puisqu’il s’agit du fameux Sapin de Noël ! Mais on va découvrir que cet arbre élégant mérite bien plus que de finir au compost après les fêtes, lui et toute sa famille…

BOTANIQUE

Les Picea sont des arbres de la famille des Abiétacées (anciennement les Pinacées). Ce sont des conifères qui font partie de la grande famille des Gymnospermes, une des plus anciennes du règne végétal : ce sont des plantes dont l’ovule est à nu (avant l’invention de la fleur, quoi).

Comme tous les Conifères, les Picea sont des arbres à aiguilles permanentes, qui contiennent de la résine et ont souvent une odeur particulière, mais on y reviendra. Le Picea serait le doyen des arbres sur Terre !

Dans la famille des Abiétacées, on retrouve aussi les Abies, c’est-à-dire les Sapins, qui sont donc les cousins des Picéas. Donc, attention aux faux amis, le fameux Sapin de Noël n’est pas un Sapin, puisque c’est un Picea, vous me suivez ?

Picea de son nom scientifique, on l’appelle communément épicée en Europe, et Épinette au Canada, mais il est aussi connu sous le nom de Sapinette, Mélèze d’Amérique et même Arbre de vie !

Ce conifère, de 8 à 20 mètres de haut, est originaire du nord des États-Unis et du Canada. Ce sont ses feuilles fines et plutôt dures et piquantes comme des épines qui lui ont donné le nom d’épinette au Canada.

Il existe près d’une quarantaine d’espèces d’épicéas. Nous allons nous intéresser plus particulièrement à deux espèces de Picea, l’Épinette noire ou Picea mariana (dédié à la Vierge Marie), qui est le plus utilisé pour ses propriétés médicinales, notamment sous forme d’huiles essentielles, et son cousin, Picea abies, (sapin rouge ou de Norvège, le fameux sapin de Noël). Mais il en existe d’autres, notamment l’Épinette blanche et l’Épinette bleue. Elles sont toutes très proches dans leurs propriétés et usages de l’épinette noire, bien qu’il soit notable que la bleue et la rouge présentent un pouvoir antalgique supérieur.

A tout seigneur, tout honneur, on ne peut pas évoquer l’épicea en ce mois de décembre sans parler de Picea abies : l’épicéa commun qu’on trouve au centre et au nord de l’Europe ainsi que dans les régions boréales. Ce conifère est indigène en France, présent naturellement entre 700 et 2000 m dans les Vosges, les Alpes et le Jura, et introduit sur presque tout le reste du territoire forestier français. C’est tout de même le plus grand arbre de France ! Et il détient aussi le record de longévité mondiale, avec de petits spécimens suédois de plus de 7000 ans d’âge.

Heureusement pour lui, il n’est pas uniquement vendu comme sapin de Noël car il est facile à cultiver tant que le climat est frais et il est donc assez présent dans les jardins d’ornement. D’ailleurs, ces dernières années, il commence à être supplanté par le Sapin de Nordmann, qui présente l’avantage de moins perdre ses aiguilles.

Mais je vais plutôt vous parler de l’Épinette noire, qui est son cousin canadien : c’est même un conifère très commun au nord-est des États-Unis et surtout au Canada, car c’est l'une des plus résistantes aux climats rudes de l’Arctique.

L’Épinette noire est même le symbole de la forêt boréale d'Amérique, car cet arbre pousse jusqu'à la limite de la toundra, il s’épanouit dans les climats froids et humides et il est parfaitement adapté à ces milieux extrêmes. Il pousse aussi bien sur des sols secs, acides et sablonneux que sur des sols tourbeux humides.

Il est reconnaissable à son tronc souvent noir, son port conique régulier et touffu. Il a des rameaux rugueux, des cônes pendants et un feuillage en aiguilles vert foncé, brillantes, courtes et piquantes. Son cône est petit, de couleur pourpre, virant au brun clair à la maturité.

Sur le plan botanique, une partie du génie de l’Épinette noire tient à sa capacité de régénération, qui se fait grâce …aux feux de forêts, et qui s’effectue de façon cyclique ! Ces incendies sont très importants puisqu’ils permettent de régénérer la forêt dans lesquelles les conditions de vie deviennent de plus en plus difficiles pour les arbres, à mesure que cette dernière prend de l’âge. En effet, au fur et à mesure que les arbres recouvrent la surface aérienne (ce qui abaisse la température et la luminosité), l’humus au sol devient de plus en plus épais, la qualité du drainage diminue, le sol devient asphyxiant, et les nutriments sont de moins en moins disponibles pour les arbres. Dans ces conditions, et dans une certaine mesure, bien sûr (je ne parle pas des feux de forêt géants du Canada de l’été dernier), es feux de forêt sont donc utiles, car ils permettent donc de dégrader l’humus, ce qui rend les nutriments accessibles4,et favorise l’ouverture des cônes de l’épinette noire, ce qui permet la dispersion des graines7… et le développement de nouvelles Épinettes !

En quelque sorte, l’Épinette a apprivoisé le feu et a su en faire son allié (et on va voir, comme par hasard, qu’il a de grandes propriétés … anti-inflammatoires).

L’Épinette contient beaucoup de principes aromatiques, qui font une grande partie de ses propriétés. Il contient notamment beaucoup d’esters, qui sont des molécules aux vertus anti-spamodiques et anti-inflammatoires puissantes. Il contient aussi 30 à 40 % de monoterpènes qui ont la propriété de décongestionner le système respiratoire et d’assainir l’atmosphère, mais aussi de stimuler le psychisme. La fragrance de son huile essentielle est à la fois puissante et douce, balsamique et légèrement boisée, allant du jaune pâle au jaune vert. Elle est cependant bien plus douce que celle des autres conifères car sa teneur en monoterpènes est plus faible. Il faudra un peu plus d’1 kg d’aiguilles pour obtenir 10 ml d’huile essentielle.

Son bois est tendre et léger, et a été longtemps utilisé pour les charpentes car il est résistant et droit.

HISTOIRE

De nos jours, on utilise principalement l’Épinette noire pour la production de pâte à papier et pour les vertus de son huile essentielle, mais depuis des siècles, les peuples indiens se sont transmis oralement de génération en génération l’usage de ce conifère pour ses vertus thérapeutiques. De nombreuses études scientifiquesont permis de constater que ces peuples utilisaient parfaitement et avec grand discernement les différentes parties de cette plante, que ce soit en application locale, que par voie orale ou respiratoire.

Ils utilisaient toutes les parties de l’Épinette. Par exemple, les Abénakis procédaient à des décoctions de cônes, lesquelles avaient pour vertu de lutter contre les infections urinaires, ou comme anti-diarrhéiques. Les aiguilles, elles, permettaient de venir à bout de douleurs et de refroidissement car ils connaissaient ses vertus antiseptiques et expectorantes : ils faisaient bouillir les aiguilles de sapin et respiraient les vapeurs pour décongestionner les voies respiratoires en cas de rhume ou d’état grippal. De plus, les aiguilles étaient un bon moyen de prévenir le scorbut.

La résine servait de base pour un baume contre les brûlures, elle était aussi mâchée comme fortifiant, et utilisée contre le mal de mer, transformée en alcoolture. Les Indiens utilisaient aussi les cônes comme le clou de girofle contre le mal de dent. Ces usages se retrouvent aujourd’hui dans l’emploi thérapeutique qui est fait de l’huile essentielle d’Épinette noire. Ils entouraient aussi le ventre des femmes enceintes avec un tissu trempé dans une infusion de rameaux afin de favoriser l’accouchement ou l’expulsion du placenta. Les Indiens d’Amérique l’utilisaient aussi lors de rituels chamaniques.

Plante sacrée et médicinale, l’épinette faisait aussi partie des plantes dites « utilitaires ». Les Amérindiens du Québec fabriquaient des canots à base de bois de cèdre et de bouleau, liés ensemble par des racines d’épinette qui jouaient le rôle de fil de couture. Puis on assurait l’étanchéité de l’embarcation grâce à la résine du même arbre.

On recueillait aussi la gomme d'épinette dont on fait une liqueur douce rafraîchissante et effervescente appelée bière d'épinette, un breuvage-maison très usité en Nouvelle-France,. bière qui servait à soigner … la tuberculose !

En Europe, le Picea abies, était jadis beaucoup employé dans les bains médicinaux pour soigner les troubles nerveux et rhumatismaux. On récoltait de préférence les jeunes pousses et les aiguilles d'arbres âgés de 60 à 80 ans, dans lesquelles les principes actifs étaient particulièrement concentrés.

On en fait mention chez nous dès le Moyen-Âge, puisque Hildegarde de Bingen nous parle de l’épicéa dans son Livre des subtilités des créatures divines : elle fait de l’épicéa un usage vétérinaire pour soigner les troupeaux, de manière très pertinente puisqu’elle relève notamment que l’épinette a de grandes propriétés expectorante, celle-ci permet de dégager les bronches des mucosités. Sous le nom de « poix de Bourgogne », on utilisait aussi la résine d'une espèce d'épinette comme emplâtre dans les troubles des voies respiratoires.

Actuellement, au Canada, son premier usage actuel est l'exploitation pour la production de pâte à papier. Ainsi, l’huile essentielle est un sous-produit de cette industrie et ne cause pas de déforestation problématique, comme c’est le cas pour le Bois de rose.

C’est pourquoi il vaut mieux essayer d’utiliser d’autres huiles essentielles plus disponibles, d’ailleurs. Quand on parle d’huile essentielle, il faut garder en tête la Règle des 3 P : une huile essentielle est un produit Précieux, Puissant, et à utiliser avec Précaution. Un produit précieux donc, qu’on choisit avec discernement et qu’on utiliser avec parcimonie, car c’est vraiment l’essence de la plante, un cadeau inestimable de la nature et qui nécessite beaucoup de matière première, avec des rendements très différents selon les plantes.

Par exemple, l'huile essentielle d'Épinette noire est produite par distillation des aiguilles récoltées : il faut environ 1 kg d'aiguilles pour obtenir 10 ml d'huile essentielle. C’est déjà beaucoup, mais c’est un relativement peu, comparé à certaines plantes : par comparaison, il faut 4 TONNES de pétales de rose pour obtenir un kilo d’huile essentielle (une maison, quoi) ! Ce qui explique les tarifs très différents de certaines huiles essentielles, qui sont aussi liés à la qualité de la distillation par ailleurs.

CUEILLETTE

A moins d’habituer au Québec, ca va être difficile pour l’Épinette noire, mais vous pouvez cueillir des aiguilles de Picea abies dans les forêts françaises, en respectant les règles de la cueillette honorable, bien sûr !

CUISINE

Contrairement à ce qu’on pourrait croire, l’Épinette a été utilisée en cuisine, même si c’est peu le cas de nos jours.

Chez de nombreuses nations amérindiennes, la gomme-résine des diverses espèces d'épinette a été consommée comme gomme à mâcher. Les enfants en raffolaient, les femmes en mâchaient dans le but de garder leurs dents blanches et les hommes (qui, pour une raison inexplicable, n'avaient pas à se préoccuper de la blancheur de leurs dents), pour leur simple plaisir.

Certaines peuplades des régions où l'épinette abondait en faisaient même le commerce. Les Blancs aussi s'en sont régalés quoiqu'il semblerait qu'ils aient préféré la gomme de l'épinette blanche (P. glauca) à celle de l'épinette noire (P. mariana).

L'écorce intérieure était grattée et consommée fraîche au printemps, où elle était à son meilleur, ou séchée pour usage ultérieur durant l'hiver. Pour la servir, on la mélangeait avec des baies, celles de la viorne notamment. En cas de nécessité, on consommait cette écorce à n'importe quel moment de l'année.

Les jeunes pousses de l'année (bout des branches d'un vert plus clair) étaient généralement consommées crues, mais parfois cuites. Leur légère saveur acidulée en fait d'ailleurs un bon ingrédient des salades, vous pouvez le teester par vous-mêmes !

Pendant longtemps au Québec, a subsisté une petite industrie de la bière d'épinette, qu'on appelait « petite bière », qui n'était mise à fermenter que pendant 24 heures. Véritable institution typiquement québécoise, elle était employée pour ses propriétés rafraîchissantes et légèrement laxatives. On en trouve encore là-bas, ainsi que des sodas dits « à l'épinette », boisson gazéifiée qui est la plupart du temps aromatisée artificiellement.

Si vous voulez fabriquer vous-même du sirop de sapin ou d'épinette, pour ses vertus expectorantes, vous pouvez en confectionner vous-même en empilant dans un bocal des couches alternées de jeunes pousses et de miel. Bien tasser et exposer le bocal au soleil pendant un mois ou jusqu'à formation d'un sirop bien épais. Filtrer en exprimant à travers un linge et conserver au frais et à l'obscurité.

PROPRIÉTÉS ET UTILISATIONS

En aromathérapie, seules quatre espèces d’épicéa sont utilisées : la noire, la bleue, la rouge et la blanche. Mais la plus couramment utilisée reste l’épinette noire, la plus facile à trouver.

L’Épinette noire a de très nombreuses vertus : c’est notamment un très grand antispasmodique et anti-infectieux, un très bon décongestionnant respiratoire, mais aussi un très bon stimulant immunitaire, et tonique général de l’organisme.

En parallèle, c’est un très bon relaxant nerveux, mais qui n’a pas d’effet sédatif.

Vous pouvez bien sûr utiliser les aiguilles en décoction ou en inhalation, mais la forme la plus intéressante reste l’huile essentielle car elle contient toutes les molécules aromatiques de l’Épinette. Franchement ? Des huiles essentielles qui se démarquent sur le plan physique aussi bien que nerveux, ça ne court pas les rues. L’huile essentielle d’épinette noire fait partie de ces huiles essentielles « surdouées ». Donc, c’est surtout d’elle que nous allons parler maintenant.

Pour rappel, une huile essentielle est obtenue par distillation dans un alambic : par entrainement, la vapeur d’eau permet de séparer une phase huileuse, qui donne l’huile essentielle, très riche en molécules aromatiques, de la phase aqueuse qui donne un hydrolat, produit très intéressant au demeurant, lui aussi.

L’huile essentielle est un vrai concentré de la richesse de la plante, ces molécules organiques qu’elle a créé à partir des minéraux et de la photosynthèse, pour résumer.

Concernant l’huile essentielle d’Épinette noire, elle est avant tout connue pour ses grandes propriétés anti-infectieuses et antibactériennes, grâce à ses monoterpènes. Des études ont montré que cette huile essentielle est efficace contre de nombreux types de bactéries, y compris les souches résistantes aux antibiotiques, dont Staphylococcus aureus, couramment associée aux infections nosocomiales. De plus, l’essence d’épinette noire est également efficace contre les infections fongiques et parasitaires, en particulier lorsqu’elle est combinée avec d’autres huiles essentielles ayant des propriétés similaires.

Elle est aussi utilisée en aromathérapie pour aider à renforcer le système immunitaire et en prévention des infections, notamment respiratoires, car c’est une très bonne stimulante immunitaire et tonique générale de l’organisme. Elle est très efficace en cas de fatigue, ou pendant une convalescence.

De plus, comme tous les conifères, elle a une affinité particulière avec le système ORL, elle est donc beaucoup utilisée pour soulager les bronchites et les sinusites, par exemple, car elle a de belles propriétés expectorantes et antitussives. Elle décongestionne les voies respiratoires au niveau pulmonaire, fluidifie les sécrétions bronchiques et aide à les évacuer, enfin, elle apaise les spasmes bronchiques.

Une bonne partie de ses propriétés vient du fait que l’HE d’épinette noire est une grande huile essentielle hormon-like : plus exactement elle est cortison-like (tonique générale et neurotonique), stimule les gonades et agit sur la thyroïde (action sur les émotions, et dans les cas d’hyperthyroïdies).

Ce sont ses propriétés cortison-like qui vont être redoutables pour lutter contre une grosse fatigue, un manque d’entrain ou les virus hivernaux : l’HE d’épinette permet de relancer l’activité des glandes surrénales qui fabriquent notre cortisone naturelle.

Le massage juste au-dessus des reins est une solution à privilégier en cas de grande fatigue, de convalescence, d’épuisement qu’il soit physique et /ou nerveux. C’est une perle à ce niveau-là. Elle peut aider les sportifs notamment qui stressent leurs organismes avec un exercice physique intense, ou les  travailleurs en burn-out !

Double effet kisscool : la relance corticosurrénalienne par l’huile essentielle d’épinette noire, surtout quand elle est couplée au pin sylvestre, permet de freiner l’hyperactivité thyroïdienne. L’emballement thyroïdien ou hyperthyroïdie peut en effet être la conséquence de glandes corticosurrénales fatiguées, par un effet de compensation.

Mais l’effet cortison-like a une autre conséquence intéressante : c’est que l’HE d’épinette développe de belles vertus anti-inflammatoires, qu’on va utiliser sur différents terrains : virus ORL bien sûr, mais aussi en cas de rhumatismes, d’arthrose, de prostatite inflammatoire et d’infection des voies urinaires, par exemple. En fait, c’est une cette essence très intéressante dans tous les états inflammatoires prolongés. Son action passe notamment par la diminution des cytokines pro-inflammatoires.

Ainsi, on l’utilise aussi pour calmer les états inflammatoires cutanés : Eczéma, mycose cutanée, parasitose cutanée, psoriasis…

Enfin, dernières vertus et non des moindres, l’HE d’épinette noire a aussi un effet calmant sur la sphère psychique, sans être sédatif, bien au contraire. Ajouté à la présence d’esters qui ont un effet antispasmodique, cela nous est bien utile quand le plexus solaire est noué, en cas d’angoisse, de crise de spasmophilie, de stress, de sensation d’oppression…Bref, c’est une grande relaxante du système nerveux central et périphérique !

Enfin, c’est une huile essentielle lymphotonique décongestionnante, anti-abortive et qui a des propriétés anti-tumorales en favorisant l’apoptose des celulles cancéreuses.

Comme on le voit, c’est une HE très Puissante. La question qui se pose est souvent : sous quelle forme ? Car les HE sont à utiliser avec Précaution, disions-nous tout à l’heure…

La voie royale pour les HE, c’est la voie cutanée, on va y revenir, mais on peut aussi utiliser l’HE d’épinette en diffusion athmosphérique ou encore par voie orale. Dans ce dernier cas, on la réservera au thérpeute, et dans des cas bien précis, notamment les parasitoses ou les infections au candida albicans.

Pour les infections respiratoires, la voie atmosphérique peut se révéler tout à fait suffisante, en diffusion ou en inhalation. Ses propriétés d’antiseptique aérienne vont aussi empêcher les microbes de squatter chez vous ou dans votre bureau. En inhalation, l’épinette a un réel effet neurotonique et procure un vrai bien-être sur le plan psychique, en cas de stress, d’angoisse, de déprime, ou de grande émotivité).

Sa fragrance fraîche et  légèrement boisée  permet de se recentrer et de se rendre disponible à de nouvelles expériences. Elle permet de prendre la distance nécessaire et le temps de respirer pour retrouver de la confiance et de la force. Elle permet de libérer les émotions bloquées par toutes les formes de peur et elle aide à retrouver une respiration ample bloquée par le stress. En période d’exam, par exemple.

Mais n’oubliez pas que cette huile est à la fois tonifiante et relaxante. Ainsi, en fonction de votre besoin, vous pouvez l’utiliser soit le matin pour vous réveiller, soit le soir pour vous relaxer. Le matin, faites de profondes respirations en gardant un temps plus long à pleins poumons (afin de faciliter les échanges gazeux). Le soir, faites de profondes respirations en gardant un temps plus long à poumons vides. A vous d’utiliser cette énergie à bon escient. De manière générale, évitez de l’appliquer le soir ou avant toute période de repos si vous êtes très sensible aux effets des plantes.

Dans les cas d’infection ORL, on peut aussi l’utiliser en massage, et dans ce genre de cas, on privilégiera la plante des pieds, le haut du thorax ou le long de la colonne vertébrale.

La voie cutanée est également intéressante en cas de problèmes de peau comme l’acné, le psoriasis, l’eczéma sec, ou les mycoses cutanées. Bien sûr, par voie cutanée, on l’utilise en dilution dans une base d’huile végétale pour éviter tout risque d’irritation. D’autant plus que ce sont les aiguilles qu’on distille, et comme toutes les aiguilles, elles contiennent beaucoup alpha-pinènes, qui sont des molécules fort irritantes pour la peau, même si la richesse en esters de l’huile essentielle d’épinette la rend plus douce que beaucoup d’autres conifères.

Pour le bien-être psychologique, de la même manière, elle est aussi intéressante en massage qu’en olfaction : en cas d’angoisse, blocage du plexus solaire, fatigue, manque de concentration, pessimisme… on privilégiera d’autres points de massage, par contre : plexus solaire, plexus cardiaque, poignets.

Pour les douleurs articulaires, on peut aussi l’utiliser en bain, diluée dans une base huileuse ou dans des sels d’Epsom, ou encore en compresse sur la zone douloureuse.

On choisira aussi la base huileuse en fonction de l’effet recherché : par exemple, en cas d’oppression respiratoire liée à des mucosités bronchiques ou des crises  d’anxiétés, on choisira de l’huile de jojoba ou un macérat  de camomille qui apaise le mental. Alors que pour calmer des douleurs articulaires et musculaires, après avoir pratiqué votre sport favori, par exemple, vous choisirez plutôt un macérat de millepertuis ou d’arnica qui calment les  inflammations musculaires. En cas d’infection ORL, on utilisera plutôt de l’huile de Nigelle, et pour se recharger en énergie après une semaine difficile, on optera pour une huile végétale de macadamia qui est une excellente circulatoire et permettra de relancer la circulation d’énergie.

Là, on rentre dans la subtilité d’utilisation des HE, pour décupler leurs effets, mais une simple huile d’olive ou de tournesol, si vous n’avez que ça sous la main, feront tout à fait l’affaire !

On l’utilisera aussi en synergie avec d’autres huiles essentielles en fonction des problématiques : avec l'huile essentielle de thym saturéoïde pour la convalescence, avec les huiles essentielles de pin sylvestre ou de sapin baumier pour stimuler l’immunité. En cas de stress, on la mariera plutôt avec de l’orange douce ou de la bergamote et pour les épisodes de toux, on pensera plutôt au ravintsara de Madagascar.

Là encore, on est dans la subtilité mais l’épinette noire est tellement puissante qu’une simple olfaction au-dessus du flacon ouvert peut suffire pour ressentir ses effets : quelques respirations basses, lentes et profondes en bouchant alternativement les narines et la puissance de l’épinette vient à nous.

On fera aussi de subtiles distinctions selon les effets recherchés au niveau nerveux : l’épinette blanche augmente la capacité de perception et est en lien avec le chakra du 3ème œil, tandis que la bleue est davantage euphorisante et protège des soucis.

Précautions : On ne relève aucune contre-indication à dose physiologique. L'huile essentielle d'épinette noire ne doit pas être utilisée pendant la grossesse, car c’est une décongestionnante circulatoire et du petit bassin. On l’évite aussi pendant l'allaitement et chez l'enfant de moins de 3 ans. De manière générale, on ne l’appliquera pas pure chez les moins de 6 ans, ni sur les muqueuses ou dans les yeux et les oreilles. Et on se lave toujours les mains après l’avoir utilisée, bien sûr.

On garde aussi une certaine prudence en cas de problèmes hormonaux, au vu de son action hormon-like.

De plus, comme c’est une huile essentielle qui contient beaucoup monoterpènes, qui sollicitent énormément les reins, c’est une huile qui n’est pas adaptée aux personnes souffrant de pathologies rénales graves (insuffisance).

SYMBOLISME

Comme de bien entendu, l’épinette est le symbole de la vie, intacte, qui jaillit du sol et qui s’étend jusqu’aux limites des conditions possibles.

L’épinette symbolise la naissance, le début d’un nouveau cycle. Il représente l’énergie primordiale, qui favorise les prises de décisions et la mise en action : il est l’arbre qui libère le mouvement pour organiser concrètement les projets, qui autorise à s’affirmer et à grandir en partant de la base, du chakra racine auquel il est relié. Il nous recharge en nous reliant à la Terre. Comme tous les Conifères, il nous remet d’équerre !

Pourtant, au-delà de son aspect très tonifiant qui redresse à la fois le dos, la tête, le moral et le courage, l’épinette possède une lumière orangée, chaleureuse et réconfortante, aux notes rondes et quelque peu fruitées, plutôt rare chez les Conifères : en cela, il représente la féminité dans cette famille d’arbres, il va toucher la dimension émotionnelle et facilite l’harmonie entre corps et esprit.

Alors oui, son énergie est puissante, mais elle est douce aussi. L’épinette nous enseigne à maîtriser cette puissance, avec douceur, dans la temporalité des arbres, qui ont tout le temps du monde…  L’épinette nous fait découvrir profondément la puissance et la paix, dans une vraie présence à nous-mêmes.

Bref, la rencontre avec l’épinette noire est un beau cadeau de noël à se faire, vous ne trouvez pas ?