Ce bel arbre ornemental cache dans ses fruits âcres et son écorce des principes actifs aux effets veinotoniques et vasculaires qui ont été reconnus par la recherche contemporaine : l’été, il soulage les jambes gonflées et les problèmes de rétention d’eau, tout en s’avérant un remède de choix contre les varices et les hémorroïdes, les crampes nocturnes et les démangeaisons. Mais c’est aussi une plante jouant un rôle important dans la gestion de tous les liquides de l’organisme, dans leur ensemble…
BOTANIQUE
Contrairement à ce que son nom pourrait laisser entendre, ce marronnier ne vient pas d’Inde, mais d’Asie Mineure et des Balkans. Attention, on parle bien ici de Aesculus hippocastanum, qui est un arbre de la famille des Sapindacées (anciennement Hippocastanacées), et non du châtaigner (Castanea sativa) issu de la famille des Fagacées, avec lequel il est souvent confondu (et dont les fruits, considérés comme des céréales, sont parfois indûment appelés « marrons »).
On l’appelle aussi marronnier commun ou marronnier blanc, châtaignier des chevaux, Faux-châtaignier, Châtaigner de cheval, Châtaignier de mer…
Son nom scientifique Aesculus était le nom latin d’un chêne à glands comestibles ; hippocastanum évoque le cheval (hippos) (et la châtaigne - kastanon) : cela résulte de l’utilisation d’une décoction à base de marrons pour nettoyer le pelage des chevaux par les palfreniers balkans, a priori.
Le mot marron, quant à lui, viendrait du mot ligure « mar » signifiant caillou : son fruit lisse, rond et dur évoque effectivement un caillou. Le mot marron semble pouvoir également évoquer la couleur brune du fruit.
Le marronnier d’Inde est une espèce présente partout en France de 0 à 1200 m d’altitude, surtout plantée, majoritairement en ornement dans les squares, jardins, le long des rues. Il y a plus de deux siècles que le marronnier d'Inde habite nos climats, et cependant il se naturalise très peu : en général, suite à une introduction humaine dans la région, mais cela reste très rare.
Au niveau mondial, on le trouve à l’état naturel en Grèce, en Albanie, en Bulgarie. En tant qu’arbre d’ornement, il est maintenant présent partout en Europe. On la trouve également en Amérique du Nord ainsi qu’au Canada.
C’est un arbre qui se plaît au soleil. Il apprécie les sols argileux, neutres (ni acides, ni alcalins), peu humides, riches en éléments nutritifs. De croissance rapide, le marronnier d'Inde peut vivre plus de trois cents ans (mais plus généralement 200) et atteindre une taille jusqu’à 30 m.
Le Marronnier d’Inde est assez facile à identifier, avec quelques spécificités : notamment, son écorce change avec l’âge. L’écorce du marronnier jeune est lisse, tirant avec le temps vers une couleur brun-rosé ou brun-gris. Puis, à partir de 80 ans, elle un aspect écailleux plus foncé, brun-rouge à gris-noirâtre.
Ses feuilles composées sont très reconnaissables : elles sont palmées, c’est-à-dire en forme de main, et opposées sur la tige, avec un long pétiole.
Les bourgeons sont très gros, de couleur brun-rouge, coniques, d’une longueur de 1,5 à 2 cm,
brillants et visqueux-collants : ils comportent une résine qui protègent les bourgeons pendant l’hiver.
Les fleurs du marronnier d'Inde sont blanches, très agréablement odorantes, tachetées de rose ou de rouge, disposées en panicules de forme pyramidale dressée.
Les fruits sont des capsules de 6 cm de diamètre contenant 3 graines, dont une seule (plus rarement 2 voire 3) grossit et arrive à maturité : elles sont lisses, brunes et surtout non comestibles ! Leur enveloppe, verte et coriace, est hérissée de pointes dures de 2 à 3 mm.
Dans la graine, on trouve beaucoup de substances médicinales intéressantes : notamment des saponosides triterpéniques (responsables de l'activité anti-inflammatoire et anti-œdémateuse), et plusieurs flavonoïdes ((à l'origine de l'action vitaminique P, qui correspond à un ensemble de propriétés de protection vasculaire en général, veineuse et capillaire en particulier), des tanins polyphénoliques et des coumarines.
Le marron d’Inde contient en particulier deux substances actives : l’escine (saponine) et l’esculine (coumarine). Si la première est particulièrement recherchée pour ses propriétés, la seconde est un anticoagulant puissant et toxique qui doit être évité.
L’écorce contient de nombreux hétérosides coumariniques qui sont connus pour leur grand pouvoir anti-inflammatoire et leur forte activité sur les états congestifs du système veineux, ainsi que des flavonoïdes qui ont une action vasoconstrictrice, anti-inflammatoire et également vitaminique P.
Depuis 1984, le Marronnier est victime de la mineuse du marronnier, un petit papillon qui pond ses oeufs sous l’épiderme de la feuille et où se développe la chenille, une fois éclose. L’attaque est observable par la présence de taches marron-clair boursouflées, sous lesquelles, si on les soulève, se trouve la chenille. Cette infestation fait tomber prématurément les feuilles et limite la photosynthèse, fragilisant ainsi l’arbre.
Une bonne nouvelle quand même, dans ce malheur : la présence de mineuses n’interdit pas l’utilisation de l’arbre pour la préparation des remèdes. En effet, l’action de la mineuse reste localisée au niveau des feuilles dont se nourrit la chenille et ne nuit pas à la qualité des autres parties de l’arbre.
HISTOIRE
Comme on le disait tout à l’heure, le Marronnier nous vient non pas de l’Inde, mais de l’Asie Mineure, plus précisément de Constantinople, où l’histoire dit qu’un plant de marronnier a été introduit en 1557.
Comme, à l’époque, il est de bon ton de faire des cadeaux exotiques, en 1576, l’ambassadeur du Saint-Empire auprès de la Porte Ottomane offre un marron prêt à germer à Charles de l'Écluse, ambassadeur à Vienne pendant la régence de Marie de Médicis et Paris découvre le marronnier vers 1615. Charles de l’Écluse, qui était botaniste des jardins impériaux, le nomma marronnier d'Inde car il était persuadé qu'un arbre aussi original ne pouvait venir que d'une contrée très exotique !! Dès 1670, acclimaté au climat français, le marronnier d’Inde sert déjà d’arbre d’ornement dans les rues de Paris.
Il y a un certain mystère autour de la rencontre entre l’homme et le marronnier. En effet, certains scientifiques sont arrivés à la conclusion que le marronnier d'Inde poussait déjà avant la dernière période glaciaire : après avoir survécu aux forêts humides des Balkans, il s’est répandu dans le nord de l'Europe centrale avant d’arriver à Constantinople.
Mais étonnamment, de récentes découvertes archéologiques montrent la présence du marronnier en Europe dès l'époque médiévale (XIIe siècle) sans encore pouvoir expliquer comment il a pu vivre caché des hommes pendant plusieurs siècles !!
Sous la Renaissance, cet arbre ornemental devint rapidement la coqueluche des parcs et des jardins, avant de devenir au cours des siècles une essence prisée… des cours d’école, pour ses généreuses feuilles qui prodiguent de la fraicheur aux écoliers !
Le Marronnier a toujours été associé à la chance et considéré comme un porte-bonheur. Ainsi, dans le sud de la France, on pensait que mettre des marrons sous son oreiller empêchait les fantômes de vous tirer par les pieds, et si on enveloppait un marron dans un billet et qu'on le portait sur soi dans un petit sachet, il attirait l’argent.
Parmi les légendes populaires, il y a bien sûr celle du marronnier du jardin des Tuileries, le marronnier du 20 mars, encore appelé Père Vaillant. Ce marronnier avait une particularité, celle de fleurir, depuis 1815, bien avant ses congénères de la grande allée. Les Bonapartistes allaient, chaque printemps, faire un tour au « marronnier du 20 mars », pour fêter l’arbre qui avait fleuri pour le retour de leur Empereur…
En effet, l'extrême sensibilité des marronniers aux influences atmosphériques rend en apparence leurs fonctions de floraison irrégulières et mystérieuses.
De la même manière, en Suisse, à Genève, l'attention portée aux marronniers est une institution : car ce n'est ni l'arrivée des hirondelles ni la position de la terre par rapport au soleil qui annonce le printemps mais bien la feuillaison des marronniers, plus particulièrement d'un marronnier désigné par le Conseil d’État, depuis 1818 : chaque année, le jour de l'éclosion de sa première feuille est annoncé à la une des journaux et une fête est organisée pour les enfants. Il y a eu, depuis 1818, trois marronniers officiels plantés sur la promenade de la Treille en pleine vieille ville.
Il y a une légende qui accorde au diable jaloux la création du marronnier, pâle imitation qu'il tenta du châtaignier : raté, le fruit n’est pas comestible ! Et son bois est trop léger pour être utilisé en menuiserie.
Pourtant, rapidement, l’arbre s’est taillé une solide réputation de remède phytothérapeutique, pour ses fruits non comestibles, plein d’âcreté et d’amertume, mais dont on a vite découvert les propriétés médicinales intéressantes. Au XVIIe siècle, c’est pour son action de fébrifuge et d’antipaludéen qu’il est prisé, notamment en tant que succédané du quinquina. D’ailleurs, sous Napoléon Ier, à l'époque du blocus continental, les médecins militaires se servaient de l'écorce de marronnier afin de lutter contre les fièvres en remplacement du quinquina qui venait à manquer. Depuis on a effectivement reconnu que l'écorce du marronnier était fébrifuge.
Dès le XVIIIe siècle, on avait recours à ses fruits, pour traiter les bronchites chroniques, les vertiges, l'épilepsie, les migraines, les saignements utérins, les hémorroïdes et les catarrhes de l'intestin. Ils entraient également dans la recette de la poudre à priser, utilisée pour traiter les polypes des sinus. Sous Louis XV, on utilise ainsi cette poudre de marron d’Inde pour augmenter l’écoulement nasal.
Les vétérinaires s'en servaient pour guérir les chevaux de leur toux chronique, d’où son nom de châtaignier des chevaux, grâce à un palefrenier qui a redécouvert une recette utilisée par les Turcs pour aider les chevaux qui montrent des déficiences respiratoires : une mouture des fruits de l’arbre mélangée à l’avoine.
Dans la tradition française, on recommandait de porter sur soi des marrons d'Inde pour prévenir les rhumatismes, les lombalgies et les accès de goutte. Sans garantie, hein !
Plus tard, ces propriétés sont supplantées par sa remarquable efficacité sur les troubles circulatoires : le docteur Stephen Artault de Vevey a mis en lumière, dès la fin du XIXe siècle cette nouvelle indication thérapeutique du marronnier d’Inde. Après l’avoir étudié, le médecin l’utilise en effet avec succès dans certaines affections de la circulation veineuse telles les hémorroïdes et les varices, tout en notant au passage son action analgésique sur les parois veineuses. Ces propriétés veinotoniques ont valu au Marron d’Inde d’être officiellement reconnu par l’OMS comme remède naturel de premier ordre en cas d’insuffisance veineuse, ce qui a été confirmé par de nombreuses méta-analyses cliniques menées dans les années 2000.
On dénombre aussi d’autres utilisations du marronnier : son écorce servait à teindre les tissus en jaune. De son fruit on faisait aussi une farine qui s'emploie en parfumerie, en guise de pâte d’amandes.
On utilisait aussi la saponine du marron d’Inde pour blanchir le linge et pour fabriquer des savons, et ce, jusque pendant la dernière Guerre Mondiale !
CUEILLETTE
Traditionnellement, on utilisait les graines entières (parfois les feuilles ou l'écorce) du marronnier d'Inde, mais la présence dans la plante d'une toxine potentiellement dangereuse et anticoagulante, l'esculine, a incité l'industrie à produire des extraits qui, tout en étant normalisés en escine - la substance active recherchée -, sont exempts d’esculine.
Alors, soyons clairs : le risque de toxicité associée à une prise interne et aux doses courantes est très faible, mais on ne peut jamais être totalement sûr de la concentration en esculine, en terme de cueillette. C’est pourquoi, pour plus de sûreté, je vous conseille donc de limiter l’utilisation des préparation que vous faites vous-même à partir de marrons d’Inde à un usage externe seulement, et pas pour un usage interne (pour lequel il vaut mieux s’adresser à une herboristerie ou un laboratoire spécialisé).
Pour les bourgeons (ou éventuellement l’écorce), on va cueillir au printemps bien sûr, et pour les graines (les « marrons »), en septembre/octobre.
en terme de cueillette, attention aux confusions : la plus courante concerne le châtaignier, bien sûr.
Comment les différencier ? Hé bien, contrairement au marronnier d’Inde, les feuilles du châtaignier ne sont pas composées, mais simples. Donc, elle va vraiment ressembler à une main ! Quant les arbres sont en fleurs, servez-vous de votre odorat : en effet, Les fleurs, agréablement odorantes chez le marronnier d’Inde, dégagent chez le châtaignier une odeur désagréable. De plus, les fruits du châtaignier (les châtaignes), sont des akènes enfermés dans une enveloppe épineuse, aux piquants très fins et très nombreux (aïe !). Le fruit du marronnier, quant à lui, est la capsule entière, hérissée de pointes plus courtes et éparses, beaucoup moins piquantes.
Pour ce qui concerne les graines, ramassez-les et concassez-les. Surtout gardez l'écorce (tégument) de la graine. Attention aux déchets et excréments d'animaux qui peuvent polluer la graine. Vous pouvez ensuite les faire sécher (utilisez le four à basse température si nécessaire) puis transformez-les en teinture alcoolique. Attention, ne conservez pas les marrons entiers pendant l'hiver car il est probable qu'ils moisissent, le séchage étant compliqué sous forme entière. Concassez-les le plus rapidement possible.
L'écorce des branches était aussi utilisée jadis. Marie-Antoinette Mulot, la dernière herboriste officielle en activité en France, qui est morte il y a une dizaine d’années environ, disait que c'est l'écorce des branches de plus de 3 ans qui doit être utilisée pour une meilleure efficacité. L'écorce est séchée puis transformée en teinture (si vous pouvez la réduire en poudre avant, cela permettra une meilleure extraction). Mais franchement, pas la peine de s'embêter avec l'écorce si vous avez accès aux fruits.
CUISINE
Alors, c’est simple, rien ne se mange chez le marronnier ! Même son fruit, s’il ressemble beaucoup à la châtaigne, n'est pas comestible.
Les marrons frais ont un goût douceâtre au premier abord mais deviennent vite amers et âcres, plutôt désagréables, c’est facile à reconnaître. Ils présentent même une certaine toxicité, comme on le disait tout à l’heure, donc passez votre chemin sans regrets !
Je peux tout de même vous proposer deux recettes, à base de marron d’Inde :
La première est une recette de vin médicinal, utilisé traditionnellement contre la fièvre paludéenne.
1/ Vin médicinal :
Mettre 50 g d’écorce de marronnier d’Inde dans 1l de vin blanc. Faire bouillir ¼ h et filtrer en recueillant le liquide dans une bouteille. Boire à raison de deux petits verres par jour.
Sinon, le marron peut aussi servir à fabriquer du savon, pour le linge ou les mains, en raison de la présence de saponines.
2/ Recette de savon :
Pour 3 l d’eau et 1 kg de marrons déjà décortiqués :
Écraser les marrons au mortier ou au rouleau à pâtisserie ou les réduire en poudre au mixeur. Mettre dans l’eau et porter à ébullition durant 1 heure à couvert, laisser refroidir et filtrer.
Conservation : dans une bouteille fermée et étiquetée, hors de portée des enfants.
Utilisation : pour le lavage du linge foncé pas très sale à raison d’un verre dans le bac à lessive. À utiliser avec précautions ou avec des gants par les personnes ayant la peau sensible, en raison de l’effet irritant des saponines
PROPRIÉTÉS ET UTILISATIONS
Le Marron d’Inde est une plante réchauffante (qui fait circuler lorsqu’il y a congestion) et asséchante (lorsqu’il y a accumulation et rétention de liquide). C’’est donc une plante qui est particulièrement indiquée dès qu’il faut retrouver un équilibre dans la gestion des liquides du corps en général (pas que la sang, donc, mais aussi la lymphe et l’eau).
1/ Insuffisance veineuse et Cie :
Le Marron d’Inde est particulièrement actif au niveau vasculaire (il contribue à faciliter la circulation cardiaque) et au niveau de la circulation veineuse : c’est même l'un des meilleurs veinotoniques que nous ayons dans notre pharmacopée ! C’est donc une des plantes de référence pour ce qui touche à l’insuffisance veineuse.
On parle d’insuffisance veineuse quand il y a un mauvais écoulement du sang dans les veines, souvent dû à une détérioration de leurs parois. L’insuffisance veineuse affecte fréquemment les jambes, qui deviennent lourdes, enflées et douloureuses sous l’effet de l’accumulation du sang et de la rétention d’eau. Avec le temps, cela peut entraîner des pathologies plus graves comme la formation de varices (les veines perdent leur élasticité, elles se déforment avec un aspect visible), d’ulcères variqueux, voire de phlébites ou de thromboses veineuses profondes. Dans toutes ces indications, le Marron d’Inde va s’avérer être d’un recours précieux, car il a un effet direct sur la tonicité du tissu veineux : grâce à lui, les veines sont plus élastiques et moins flasques.
Le Marron d’Inde a aussi un effet anti-œdémateux : s'il y a oedème ou rétention d'eau à cause des problèmes de retour veineux, pensez toujours à cette plante. Le marron va réduire la perméabilité des veines, il va empêcher aux liquides en circulation de se retrouver dans les tissus d'une manière anormale. Il réduit l'effet de "veine passoire ».
Il permet aussi une diminution de la viscosité sanguine : le sang circule mieux dans les veines.
De plus, il a aussi un effet anti-inflammatoire : or, l’inflammation constante des structures veineuses entraine leur destruction. L’action du Marron d’Inde est proche de l’hydrocortisone, en fait. D’ailleurs, les herboristes de l’ancien temps le conseillait aussi en cas de rhumatismes, de douleurs articulaires, de crampes musculaires (notamment nocturnes) ou de lumbago.
En résumé, grâce au Marron d’Inde, en cas d’insuffisance veineuse, les membres inférieurs sont moins gonflés, les veines sont moins enflammées, moins déformées et le sang circule mieux au travers des veines.
Au cours d’essais comparatifs, le marron d’Inde s’est d’ailleurs montré aussi efficace que les médicaments à base d’oxérutine et les bas de contention, et ce, sans effets indésirables.
2/ Oedèmes, hémorroïdes et problèmes de prostate :
Pensez aussi au Marron d’Inde dans toutes les situations où il y a des oedèmes à résorber : syndrome du tunnel carpien, dysménorrhée (règles douloureuses) congestive (avec congestion exagérée, d’origine circulatoire, au niveau de l’utérus, en plus il a un effet anti-hémorragique !), névralgie du trijumeau ou névralgie de compression, lésions des disques intervertébraux. Attention, je ne dis pas que la Marron d’Inde soulagera une névralgie à lui tout seul, par contre, il peut aider à résorber un oedème lié à cette névralgie…
Le Marron d’Inde a aussi des propriétés astringentes et décongestionnantes, notamment au niveau pelvien, qui en font un allié dans les problèmes d’hémorroïdes. En effet, n'oublions pas que les hémorroïdes sont une déformation de veines bien particulières - celles qui se trouvent autour et à l'intérieur de l'anus et du rectum. Il est donc tout à fait logique et bénéfique d'utiliser le marronnier d'Inde dès que vous commencez à ressentir les premiers signes d’une crise hémorroïdaire. Dans ce contexte, on conseille en général une prise en interne (avec la teinture) et une application externe (compresse et/ou bain de siège avec le décocté de marrons, à la température du corps, pas plus), pour accélérer la résolution du problème (hors complications, une semaine suffit en général).
C’est aussi un bon décongestionnant au niveau de la prostate : l’hypertrophie est fréquente aujourd'hui chez l'homme inactif : la position assise crée une stase veineuse. Chez l'homme ayant une vie sédentaire et souffrant d'adénome, le marron d'Inde peut donc décongestionner la zone.
On l’utilise aussi en cas d’infertilité masculine par varicocèle (à savoir dilatation du canal spermatique) : le Marron d’Inde permet une amélioration de la qualité du sperme (d’où sa recommandation en première intention pour les personnes ne souhaitant pas de chirurgie).
3/ Fonctionnement du foie :
Le Marron d’Inde est aussi une plante intéressante pour soulager le foie. En effet, le foie est un organe très vascularisé. Il filtre le sang provenant de la circulation générale et de la veine porte, cette dernière apportant un sang très riche en nutriment. C'est un organe très sollicité de nos jours, épuisé chez certains à cause d'un excès de polluants et/ou de nourriture. Tout ceci peut amener à un état de congestion, c'est-à-dire qu'il y a trop de trafic autour du foie. Un embouteillage en quelque sorte. Ceci va entraver un bon retour veineux : le sang qui remonte des jambe et de la région pelvienne aura du mal à circuler au travers ce bouchon. Le marronnier d'Inde va soulager cette situation de congestion et d’engorgement.
Pour être tout à fait honnête, le mécanisme d'action des graines du marronnier d’Inde n’est pas entièrement élucidé : on pense que l'escine est le principal ingrédient actif, mais on ne sait pas vraiment si l’action du marron d'Inde sur les problèmes de retour veineux est due à son action décongestionnante du foie, ou si c’est l’inverse !
4/ Formes et dosages :
En interne, la forme à favoriser est la teinture alcoolique, de loin la plus efficace. Le marronnier peut également s’utiliser en gemmothérapie sous forme de bourgeons en mâcérat glycériné, qui a l’avantage de présenter une tolérance digestive parfaite.
C’est une plante qui fonctionne très bien à faibles doses : 10 à 15 gouttes 3 fois par jour, sont suffisantes dans la plupart des cas. De plus, la plante agit rapidement, dans l'heure après la prise. S'il n'y a aucun soulagement pour vos problèmes de retour veineux ou hémorroïdes au bout de 2 à 3 jours, à ce moment là, vous pouvez augmenter progressivement les doses.
Sinon, on trouve aussi des gélules de poudre. Une autre solution, à réserver aux courageux capables de passer outre le goût très désagréable du marron d’Inde : la décoction d’écorce, de feuilles, de branches ou de graines.
Pour réduire les problèmes d'insuffisance veineuse, le marronnier d'Inde peut être associé au mélilot ; pour traiter les ulcères variqueux, il sera combiné à la prêle et pour le traitement des hémorroïdes ou des impatiences (un autre symptôme typique de l’insuffisance veineuse), utilisé avec le cyprès ou la vigne rouge.
Il faut noter que les préparations aqueuses peuvent aussi s’utiliser en compresses en externe, car le Marron d’Inde est très efficace en application locale pour renforcer les capillaires fragiles et aider à effacer les bleus et hématomes, ou diminuer les engelures.
Il existe d’ailleurs une recette de « crème » de marrons contre contre les engelures :
Faire blanchir une vingtaine de marrons d’Inde dans un peu d’eau. Les peler, réduire la chair en purée et la conserver quelques jours dans un pot. Chaque soir, avant de se coucher, étaler cette crème sur les zones touchées en entourer d’une bande.
On va aussi penser au Marronnier d’Inde dans les cas de couperose ou même d’ulcères variqueux ou de plaies infectées, car le marronnier a aussi un effet anti-exsudatif, c’est-à-dire qu’il combat les suintements des liquides organiques, comme les dermocorticoïdes à effet vasoconstricteur.
Dans ce genre de cas, on va faire des compresses avec le décocté de « marrons », à garder 10 minutes tièdes sur les parties atteintes.
Dans un registre plus léger, l’effet décongestionnant et anti-hémorragique du marronnier permet de contribuer à effacer la couperose et les cernes et de réduire les poches sous les yeux. C’est aussi un bon allié pour éliminer la cellulite, par son effet drainant, décongestionnant et anti-inflammatoire. Il s’utilise alors souvent en gel, en massage des jambes.
5/ Fleurs de Bach :
Le Marronnier a aussi pour particularité d’être la seule plante à avoir servi à l’élaboration de 3 élixirs distincts selon l’approche du Dr Edward Bach : ce sont des élixirs floraux qui travaillent sur le système nerveux et dont la prise régulière permet un retour à l’équilibre émotionnel.
En effet, le bourgeon du marronnier blanc (ou d’Inde), a été utilisé par le Dr Edward Bach pour élaborer un élixir dont la vocation est de permettre de tirer les leçons de ses expériences et d’éviter de répéter les mêmes erreurs.
Le second, « Marronnier blanc », est élaboré à partir des fleurs de la même espèce : il est utilisé pour apaiser les esprits assaillis par des pensées obsédantes et répétitives, pour calmer les ruminations mentales des personnes hyper-actives. Cet élixir éclaircit les idées, ce qui repose le mental et permet de se laisser aller au sommeil.
Le troisième élixir, « Marronnier rouge », est quant à lui élaboré à partir des fleurs du marronnier rouge. Il est indiqué chez les personnes se faisant du souci excessif pour leurs proches.
6/ Précautions d’emploi :
Tant qu’ils sont exempts d’esculine, une substance potentiellement toxique et anticoagulante que l’on retrouve dans l’arbre, les compléments alimentaires de marronnier d’Inde ne présentent pas d’effets indésirables notables ni de contre-indications particulières, à part chez les personnes souffrant de gastrites ou d’ulcères gastro-duodénaux, pour lesquels il faut éviter les cures trop longues, car la plante peut provoquer une irritation digestive chez les personnes sensibles.
De même pour les personnes en insuffisance rénale ou hépatique, pour éviter d’épuiser les organes en question.
Enfin, il faut éviter d'associer cette plante à des médicaments anticoagulants, hypoglycémiants ou contenant du lithium, car il y a un risque théorique d’interaction avec ces médicaments, dont il peut réduire ou au contraire, accélérer l’absorption.
Enfin, comme la plupart des plantes, on conseille, par précaution, de ne pas l’utiliser pendant la grossesse et l’allaitement, ni aux très jeunes enfants.
Dernier détail : en externe, on évite de l’appliquer sur une plaie ouverte.
SYMBOLISME
Le Marronnier d’Inde est avant tout symbole de luxe : hé oui, que ce soit à cause de l’abondance de ses fleurs, ou parce que c’est un arbre d’ornement plus qu’un arbre utilitaire, le marronnier d’Inde a toujours été associé au luxe, au faste et à la richesse. Un grand nombre de marronniers signifie l'abondance et cet arbre dégage une énergie qui vous incite à accepter l’abondance.
Le Marronnier est aussi le symbole de la gaité et de l’enfance : pendant des siècles, les enfants, et beaucoup d’adultes, ont pris du plaisir à jouer avec les fruits du marronnier, même si de nos jours, ils réclament souvent plus de technologie ou de sophistication dans les jeux.
qui n’a pas de souvenirs de jouer au milieu des feuilles mortes, à chercher les marrons au pied de ces arbres, ou de se cacher parmi ses feuilles ? C’est un arbre qui encourage la légèreté et l’innocence.
Certains disent même que si les chenilles de la mineuse du marronnier ont pu attaquer les marronniers ces dernières décennies, c’est parce que le lien symbiotique entre les enfants et les marronniers était si fort que le délaissement des enfants a affaibli les arbres, ce qui les a rendu perméables aux attaques des chenilles.
Alors, s’il vous plait, la prochaine fois que vous passez au pied d’un marronnier, jouez donc un moment avec lui…