Le bouleau est un arbre caractéristique de l’hémisphère nord et des zones tempérées. On le trouve en Asie, en Europe et aussi sur le continent américain. Il fait souvent 20 à 30m de haut et a donné son nom à la famille des Betulacées.
Il est très reconnaissable à son tronc recouvert d’une écorce argentée, qui se détache en lanières horizontales. Avec l'âge, l'écorce se fissure et noircit à partir du pied de l'arbre. L'espèce se reconnaît de très loin. Il aime la lumière et pousse sur les sols acides et pauvres et même rocheux. Ses feuilles simples sont triangulaires et doublement dentées et ses fleurs sont regroupées en chatons pendants. Rustique, extrêmement résistant au froid, le bouleau forme de grands peuplements à l'est et au nord de l'Europe. Il survit même au Groenland ! Attention, le pollen du bouleau crée de fortes allergies chez les personnes prédisposées.
Parmi les 200 espèces de bouleaux répertoriées, les plus communs sont le bouleau blanc ou pubescent et le bouleau verruqueux. Pour les distinguer, il suffit d'observer les jeunes rameaux. Les feuilles et les bourgeons du bouleau pubescent sont poilus et ne présentent pas de verrues résineuses. Le bouleau pubescent aime plus l’eau que le bouleau verruqueux.
Avec son port gracieux et la blancheur de son écorce, le bouleau verruqueux est l'un des favoris des parcs, des allées et des jardins privés. Lorsqu'il croît en solitaire, le bouleau laisse pendre ses rameaux comme un saule pleureur (son nom latin est Betula pendula). Mais lorsqu'il est entouré de concurrents qui commencent à lui faire de l'ombre, il prend un plan plus horizontal, afin de mieux capter la lumière.
Son rôle écologique n’est plus à démontrer, puisqu’il procure de l’ombre aux espèces d’arbres ou de plantes avoisinantes, et empêche l’érosion du sol par les intempéries. Surtout, c’est un des premiers végétaux ligneux qui annonce le retour de la forêt : c’est un arbre pionnier qui envahit les sols nus, favorise l’implantation des autres espèces et produit un bois de haute qualité. Ensuite, comme son cycle de vie est d’environ 80 ans seulement, il laisse la place aux arbres de forêt...
De nos jours, le bouleau profite doublement de la présence humaine : non seulement, il s'est fait adopter pour sa beauté dans les zones construites mais c'est un "profiteur" de l'exode rural. Dès que l'homme part, le bouleau arrive et la forêt nous rappelle que nous vivons tous dans des clairières.
Le bouleau a de très nombreux noms vernaculaires, liés à l’ancienneté de sa relation avec les hommes : on l’appelle bois à balai, sceptre des maitres d’école, ou encore arbre de la sagesse, car c’est un arbre considéré comme sacré dans toutes les civilisations, à cause de ses nombreuses vertus.
Son écorce blanche, support imputrescible d'écriture, a de tout temps frappé l'imagination des hommes, d’autant plus qu’elle est inflammable, imputrescible, et imperméable à l’eau ! Le bouleau était donc indispensable pour allumer un feu après les pluies ! Pas étonnant qu’on fasse des allumettes dans du bois de bouleau ! Car sous son apparence fragile, l'écorce des bouleaux est d'une durabilité à toute épreuve, en raison des goudrons qu'elle contient. Grâce à cette qualité, le bouleau a aussi joué dans les pays nordiques un rôle important de support de communication : sur l'écorce de bouleau, on écrivait autrefois des paroles sacrées et des recettes.
Chez les amérindiens, il a longtemps été utilisé pour protéger leurs aliments en mettant ces derniers en contact avec son écorce, et servait de doublure dans les chaussures pour protéger contre le froid. Il servait a fabriquer plein d’objets : canoe, porte-bébés, paniers, toits de maisons, ceintures, cordes avec l’écorce, raquettes, skis, pagaies, cadres de tambours, manches de haches ou de couteaux, Certains de ces usages rappellent ceux de l'écorce de tilleul dans les pays tempérés On a même parlé de « civilisations du bouleau » car dans les régions froides, pauvres en espèces ligneuses, le bouleau a joué pendant des millénaires un rôle de premier plan.
Selon une légende atikamekw, le bouleau a fait don de sa robe, son écorce, pour permettre aux humains de fabriquer tout ce dont ils ont besoin et pour qu'ils comprennent le lien qui les unit à leur environnement.
En Laponie, c'est l'écorce de bouleau, riche en tanins, qui servait à tanner les peaux. Elle donnait aussi par décoction une teinture brune pour la laine. Les pêcheurs imprégnaient de même leurs filets afin de les faire durer plus longtemps. L'huile distillée à partir de l'écorce sert à imprégner les cuirs et à donner son odeur caractéristique au cuir de Russie. On en faisait aussi des torches, dont la lumière était très vive en raison de la présence de goudrons. D’ailleurs, les Gaulois appelaient bitumen le goudron obtenu à partir de l’écorce de bouleau, ce nom est sans doute à l’origine du mot bitume…
En Sibérie, il est symbole de la purification printanière, du renouveau de la nature, c’est l'arbre de la connaissance et l’arbre des chamans, où les aspirants devaient grimper à sa cime pour se rapprocher des Le bouleau est, par excellence, l'arbre sacré des populations sibériennes, qui le considèrent comme le pilier cosmique. Lors des cérémonies d'initiation chamaniques, il est planté au centre de la yourte circulaire et aboutit au trou du sommet. Ils lui prêtaient de nombreuses vertus thérapeutiques, d'autant qu'il vit en symbiose avec l'amanite "magique" que l'on appelait aussi la nourriture des Dieux (et avec lequel les chamans se droguaient).
Les consuls romains étaient mis en place au début de l'année, accompagnés de douze licteurs portant les insignes du pouvoir exécutif : des faisceaux (ou balais) de branches de bouleau réunies par une courroie rouge, signe de leur sévérité et de leur incorruptibilité. L'arbre aux balais. Le balai est instrument de culte dans la plupart des religions, où il est utilisé pour la purification symbolique du temple. En balayant, le prêtre chasse les mauvais esprits. Le traditionnel balai de sorcière était en brindilles de Bouleau.
Pour les druides, le bouleau etait un arbre sacré aussi car c’est l'arbre à feuilles caduques qui remonte le plus au nord : il est donc le symbole du dieu des vivants et des morts. En Irlande, il était l'un des "sept nobles" du bois très sacré. Dans la tradition celte, le Bouleau est l'arbre de la Déesse Birgid, surnommée « la Lumière du Nord ».
En Europe, au Moyen-Age, on employait son écorce pour fabriquer des chaussures, des sabots, car son bois est léger, des lanières, des seaux ou des bols, des couvertures de toit, des bobines de fil et de laine. Pendant longtemps, c'est du bois de cet arbre dont on se servait pour faire les berceaux ; l'enfant y était mieux protégé ; et les fées venaient lui rendre visite pendant son sommeil. Les branches du Bouleau étaient utilisées au Moyen Âge pour flageller les condamnés. On fouettait aussi les aliénés avec ses branches, et les instituteurs l’utilisaient pour fouetter les cancres (Les rameaux du bouleau, souples et parsemés de verrues protubérantes, provoquent de sévères punitions), d’où son nom…
En Europe, on faisait aussi fermenter le sève de bouleau pour en faire une boisson qui était censée être la meilleure imitation du champagne ! Sa sève faisait des miracles pour guérir les maladies de peau et ses vertus diurétiques et épuratives étaient déjà appréciées au Moyen-Âge. En cas de rétention d’eau et de douleurs articulaires, le bouleau était indiqué pour soulager les malades grâce à ses vertus drainantes.
Toujours considéré comme un arbre médicinal, la particularité du bouleau se trouve dans l’utilisation de toutes ses parties : feuilles, écorce, sève, et bourgeons. Une caractéristique de cet arbre est son comportement et son rapport avec l’eau. Elle y est fortement absorbée mais est rapidement expulsée par une "expiration" intense dans le domaine de l’air. Ce comportement est d’un point de vue analogique le propre des plantes médicinales des reins
Ainsi, le bouleau possède de puissantes propriétés diurétiques naturelles qui permettent d'augmenter le volume des urines. Il facilite l'élimination des calculs urinaires des reins ou de la vessie. Et il est aussi un très bon antiseptique urinaire et rénal., hépatoprotectrice, antalgique, antirhumatismale, anti-inflammatoire.et cicatrisante ! Et l’écorce est fébrifuge. Rien que ça !
Le bouleau a donc longtemps été employé pour soigner toutes les formes d’insuffisance ou infection urinaire et pour les calculs urinaires. Il atténue les douleurs de l’arthrose et soulage les crises rhumatismales et l’arthrite. Ses rameaux flexibles et son feuillage vert tendre semble préserver l’arbre des forces de durcissement et de sclérose. C’est pourquoi le bouleau a toujours été considéré comme l’une des plantes majeures des traitements des rhumatismes arthrosiques qui limitent le mouvement en bloquant les articulations.
Mais il permet aussi de faciliter l’élimination de l’acide urique et le drainage en cas d’œdème et de goutte, Ses qualités nettoyantes ont font une plante majeure pour soigner les petites infections cutanées (dans la nature, les minces feuilles de bouleau, sont quant à elles, un remarquable pansement antiseptique pour les plaies), les eczémas, et maladies chroniques de la peau. Aussi utilisable en lotion cutanée !
Il aide aussi à l’élimination et la perte de poids pour les personnes désireuses d’atténuer leur cellulite (les bourgeons de bouleau qui traitaient traditionnellement l'engorgement des ganglions lymphatiques). Pour cela, on peut utiliser les feuilles en infusion mais aussi les teintures-mères.
La cure de sève de bouleau est la cure détox de printemps par excellence car c'est un très grand dépuratif : elle est récoltée de manière artisanale à partir de l'écorce de l'arbre, lors de la montée de la sève, à la sortie de l'hiver. La sève draine les toxines accumulées pendant l'hiver et reminéralise l'organisme en douceur. La sève de bouleau permet de drainer les reins et de nettoyer tout son organisme à l'intersaison. Cette cure de 3 semaines peut être également bénéfique à l'automne, à condition d'être en bonne forme, car elle va drainer l'organisme, tous les émonctoires et peut être une source de fatigue supplémentaire pour les personnes déjà fatiguées. Mais ça reste la cure détox la plus douce, reminéralisante grâce à sa richesse en minéraux, magnésium, potassium, mais aussi en vitamines C et B, en oligoéléments (fer, zinc, sélénium, manganèse), et en acides aminés. La sève contient naturellement des sucres qui permettent le processus de lactofermentation, favorisant le développement des ferments lactiques, bénéfiques pour rééquilibrer le microbiote. Elle agit comme un probiotique.
Attention toutefois : Le bouleau est riche en dérivés salicylés, il est donc déconseillé aux personnes ayant des réactions à l'aspirine (allergiques aux dérivés salicylés), ou souffrant d'insuffisance ou maladie rénale, et en cas de prise d'anticoagulants.
Cet arbre élancé, élégant qui pousse souvent seul au bord d'un fleuve, d'un lac ou en rase campagne donne souvent une impression de fragilité, ce qui pourtant n'est absolument pas le cas. Le bouleau est au contraire un arbre très fort : fièrement, il brave sans effort vents et intempéries. Il est un soutien solide, une lumière dans les ténèbres.
Son écorce blanche évoque la purification, et comme elle est renouvelée périodiquement, elle symbolise aussi le renouveau et la régénération. Il n'est pas étonnant que le bouleau ait été utilisé dans de nombreuse parties des Îles Britanniques pour montrer la voie au départ de l'ancienne année, et à l'entrée dans la nouvelle, en balayant le seuil, de l'intérieur vers l'extérieur, en sorte que l'énergie purificatrice du bouleau purifie votre demeure de l'énergie ancienne ou indésirable...